Une interview de Gernot à L'YONNE REPUBLICAINE
L’YONNE REPUBLICAINE. Avez-vous
appris quelque chose lors de ce match AJA - Dortmund ?
GERNOT ROHR:
Il est toujours intéressant de voir un tel match, même si on n’apprend rien de
révolutionnaire. Car j’avais déjà suivi Auxerre lors de ses derniers matches,
notamment à Ajaccio. Mais on a des confirmations. L’AJA a été fidèle à
elle-même, avec une bonne organisation défensive, des individualités devant,
comme Benjani et Cissé, ce qui se fait de mieux en France. C’est le plus haut
niveau en France, voire en Europe. Et comme, en plus, ces individualités jouent
aussi collectivement, Auxerre a marqué un but magnifique…
L’AJA vous inspire !
Elle nous inspire surtout beaucoup de respect. Auxerre a retrouvé le moral, son
collectif, le chemin du succès, et a aussi retrouvé la réussite qui la fuyait
depuis quelques matches. Donc, la sérénité.
Pour vous, ce match avait une
saveur particulière ?
C’est vrai qu’avec les bons résultats de Nice, la télévision allemande s’est
rappelé que j’étais un de leurs compatriotes. Du coup, je n’ai pas arrêté de
répondre à des questions sur le foot allemand, sur Nice, sur Auxerre et Guy Roux
!
Vous venez de parler des bons
résultats de Nice. Vous étiez promis au national en juillet et vous vous
retrouvez leader du championnat de L 1 après quatorze journées ! C’est
incroyable !
C’est moins incroyable que de retrouver une petite ville de 35 000-40 000
habitants comme Auxerre toujours qualifiée en Coupe d’Europe et qui a disputé la
Ligue des champions ! Nice est quand même la quatrième ville de France. Mais
Auxerre est un modèle que l’on aimerait suivre, dans la formation des joueurs ou
pour détecter de jeunes talents.
Vous ne cesser de complimenter
l’AJA. N’y a-t-il pas un risque que vous soyez trop respectueux samedi ou que
vous fassiez des cauchemars !?
Des cauchemars, peut-être ! Car je vois Guy Roux tous les jours, même la nuit,
dès que je me promène, sur tous les panneaux publicitaires. Il me poursuit
partout avec ses euros dans les yeux ! J’ai déjà lu que Guy Roux disait que Nice
était un grand leader et qu’il allait essayer de nous battre. Nous, on va
essayer de contenir une grande équipe d’Auxerre qui a battu Dortmund, qui n’est
pas le premier venu ! Quant au respect, il sera présent, mais on cherchera
surtout à vérifier si Auxerre a récupéré de ce match contre Dortmund sur un
terrain gras, et qui peut donc avoir laissé des traces.
Donc, vous venez avec des
ambitions !
On n’a pas changé d’objectif. D’ailleurs, Auxerre et Nice ont le même objectif :
celui des 42 points synonymes de maintien ! On n’est pas mégalomanes et on n’a
pas la folie des grandeurs. Je ne suis pas dupe : j’ai une équipe vaillante,
solidaire, qui commence à avoir un jeu reconnu. Mais il nous manque encore 16
points. Quand on aura 42 points, on reverra nos ambitions…
Que pensez-vous du début de
saison d’Auxerre ?
A part les deux derniers matches, ils ont fait un très bon début de saison. Ils
sont huitièmes de façon injuste, car ils ont été pénalisés pour avoir été dans
l’esprit sportif, celui du foot, celui que l’on défend avec Nice. Un peu comme à
l’entraînement, ils ont voulu jouer vite. La sanction est sévère, car l’arbitre
leur dit de jouer, ils le font, ne font pas de faute. Je suis solidaire
d’Auxerre sur ce coup. J’espère que leur désir de revanche et de frustration
sera pour le match à rejouer contre Sedan, pas contre nous, car on n’y est pour
rien !
Mardi, vous avez donc vu Cissé
et Benjani associés en attaque. Vous avez prévu un plan anti-Cissé et anti-Benjani
?
Je ne fais pas de plan anti-individualité, on joue avec nos armes, qui sont la
solidarité et une organisation qui évolue suivant les événements et
l’adversaire. On se prépare sérieusement, suivant notre technique de travail
habituel de la semaine : récupération puis endurance, explosivité. On a fait une
bonne opposition tactique mercredi après midi et, maintenant qu’on en est
proche, on va s’occuper du match à Auxerre. J’ai mon groupe au complet, sans
blessé, si ce n’est Everson qui a mal aux deux chevilles suite à des coups. Mais
ça ira pour samedi.