Ton portable aux couleurs du gym

 

Cédric Varrault:

"Aujourd'hui, je veux être moi, rien que moi"

 

Extrait

 

 

 

Cédric, l'actualité de la semaine, c'est aussi le changement de capitanat...

Non, la vraie actualité se situe au niveau des résultats. Il faut en finir avec cette spirale. On veut gagner contre Valenciennes. C'est ce match qui fait parler, pas mon intention de laisser le brassard ou qu'il change de main. Cette histoire n'est qu'un fait de vie du club.

Pourquoi une telle décision ?

Il est temps pour moi de revenir à la réalité du terrain. Les dirigeants attendaient de par mon rôle une certaine attitude. En toute honnêteté, je répondrai que celle-ci ne correspond pas forcément à ma personnalité. Je peux être un leader sur un terrain, peut-être pas encore avec les mots. J'ai encore à apprendre.

Qu'est-ce qui vous a amené à prendre cette option ?

Une volonté de retrouver tout mon jeu fait d'agressivité et de combat. Parfois, un peu trop d'ailleurs (rire)... Mais que voulez-vous, c'est mon tempérament. Quand vous êtes capitaine, on focalise sur vous, et uniquement sur vos excès. Ça nuit forcément à l'image du club et à ma performance.

Est-il trop lourd à porter ?

Non, ce n'est pas un poids. Une fierté, mais à condition de le faire avec mes valeurs. Je suis encore trop jeune et inexpérimenté pour assumer ce rôle comme José a pu le faire.

Est-ce un moyen de te recentrer sur ton jeu ?

Oui, aussi. L'actualité médiatique est davantage portée sur moi à cause de ça. Je veux que les gens me regardent différemment, comme cela se faisait avant.

Les critiques t'ont-elles poussé à passer la main ?

Non, pas spécialement. Les critiques vous font réfléchir. La décision devient ensuite logique de passer à autre chose. Aujourd'hui, nous devons passer outre les reproches et sonner la révolte.

Le brassard a-t-il été un handicap ?

Vous savez, le vrai handicap sur les derniers 18 mois, c'est ma pubalgie. Je n'ai jamais avancé ça comme une excuse, mais vous vivez toujours mal les situations surtout lorsque vous n'êtes pas à 100% de vos moyens. J'ai la même réflexion qu'avec ce brassard de capitaine. J'ai essayé d'oublier ma gêne aux adducteurs, j'ai voulu forcer le destin. Aujourd'hui, je veux être moi, rien que moi.

L'ambiance semble toujours bonne entre vous...

Il n'y a jamais eu de problèmes à ce sujet. Sinon, je pense que les tensions auraient été perceptibles sur l'extérieur. Il ne faut pas cacher que le club vit sous la pression. Ce début de saison entraîne des commentaires, des réflexions et une certaine nervosité. Au final, n'est-ce pas logique ? N'oublions pas qu'il n'y a que 6 journées de passées. C'est beaucoup et peu à la fois. Nous avons largement les moyens de retrouver confiance.

Qu'est-ce qui ne va pas ?

L'absence de victoire. C'est tout.

Pourquoi ce groupe est-il si contracté ?

J'aime bien entendre que c'est dans les moments difficiles que l'on puise les ressources pour s'en sortir. Malgré la défaite à Troyes, il y a eu une réaction d'hommes. On s'est battu. La déception était à la hauteur de nos volontés de faire un résultat là-bas. C'est sur ces valeurs que nous avons fini huitièmes l'an dernier. C'est sur ces valeurs que nous battrons Valenciennes demain...

N'a-t-il pas la stature pour supporter la pression ?

On est jeune. Ce groupe a moins d'expérience que les années précédentes et les défaites ne nous ont pas aidés à trouver nos marques. Mais je préfère sortir le positif et penser que c'est accélérer l'intégration de tous.

Le point positif, c'est aussi la certitude d'avoir un potentiel dans le jeu...

Le pire, c'est qu'il est même arrivé qu'on nous le reproche. Dans une période délicate, il n'est jamais évident de faire le jeu et de chercher à produire. Inversement, c'est aussi un gage de réussite. On sait pertinemment que les équipes qui jouent s'en sortent généralement. L'essentiel aujourd'hui est de conserver cet esprit.

Quels sont tes rapports avec le coach ?

Nous partageons la même opinion. Nous avons eu des échanges. Ils resteront entre nous. Avec lui, tout est clair. La relation est saine. Le reste appartient au vestiaire.

C'est le discours d'un capitaine...

Non, celui du plus vieux soldat du club avec Damien et Thibault (NDLR : Grégorini et Scotto) à la veille d'un match important pour le Gym. Plus qu'une histoire de capitaine, c'est d'une victoire dont nous avons besoin.

Médiatiquement, les relations vont-elles changer?

Oui, certainement, mais c'est l'une des raisons aussi. Il m'est important de redevenir un simple joueur de foot. Je n'ai jamais recherché la médiatisation. Ni la notoriété. C'est pour cette raison que je vais éviter de trop parler de cette histoire de brassard, simplement répondre par votre biais aux interrogations des supporters. En cette période importante, mon intention première est que l'on me juge surtout sur mes performances. Je suis avant tout un défenseur, pas un capitaine.

As-tu une quelconque amertume ?

Non, il faut repenser à l'équipe et ne plus faire de reproches et d'analyses individuelles. Que ce soit moi hier ou le prochain demain, l'essentiel est de reparler de cette nissartitude et de cette union qui faisait notre force. Il faut qu'il se passe quelque chose. Sonner la révolte...


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