Marama Vahirua :
"Il était temps que je change d'air"
Extrait
Le moins que l'on puisse dire est que ta venue à Nice s'est faite dans la douleur...
En fait, cela a été plus
long qu'autre chose ! Avant la fin de saison dernière, j'avais déjà compris que
le coach ne comptait plus sur moi et qu'il me serait très difficile de retrouver
une place de titulaire. Alors quand Gernot Rohr m'a contacté, j'ai tout de suite
été séduit par son discours. Il m'a dit des vérités, sans me faire croire monts
et merveilles. Mon choix était fait et je suis parti en vacances en pensant que
tout serait réglé à mon retour. Mais les dirigeants nantais ont changé d'avis
entre-temps, ne me laissant un bon de sortie qu'à partir du moment où ils
auraient trouvé l'attaquant pour me remplacer. Les choses ont donc traîné, mais
comme on dit : mieux vaut tard que jamais !
As-tu douté à un
moment donné de ton transfert sur la Côte d'Azur ?
De plus en plus au fil du temps... Quand la direction du FCNA a posé ses conditions en expliquant que mon départ serait conditionné par une arrivée, j'ai commencé à réfléchir. Et les choses ne se sont pas arrangées, puisque au fil des jours, l'arrivée de l'attaquant attendu à Nantes se faisait de plus en plus improbable. Je savais que les dirigeants niçois ne pourraient pas attendre éternellement et qu'il fallait qu'ils prennent une décision. Tout semblait donc se compliquer et au moment où je commençais à ne plus y croire, la situation s'est débloquée. Je suis donc d'autant plus content d'être là.
Avec un petit peu de recul, comment expliques-tu que ta relation avec les dirigeants nantais, mais aussi avec les supporters, se soit progressivement dégradée ?
Je pense avoir servi de
bouc émissaire. Nous avons vécu une saison difficile en faisant notamment des
prestations très moyennes à domicile et il fallait que quelqu'un porte la
responsabilité de ces échecs. Comme le secteur offensif était à l'image de
l'équipe, c'est tombé sur moi. Je trouve ça dommage, d'autant plus que j'ai vécu
de belles choses là-bas... J'espère simplement que le public ne gardera pas
cette image négative. C'est aussi une des raisons qui ont pesé sur ma décision
de quitter le FCNA, les choses empiraient et je ne voulais pas gâcher toutes ces
belles années.
Que te
reprochaient-ils ?
Tout simplement de ne pas
marquer... Mais bon, lorsque l'on joue attaquant et que l'on a la confiance de
personne, tout se complique. Rentrer sur la pelouse du stade de la Beaujoire en
sachant que l'on n'a pas le droit de rater le moindre geste ne facilite pas les
choses. Mais je préfère tourner la page et ne pas garder en tête ces derniers
moments.
Tu donnes l'image d'une personne simple et gentille. Penses-tu qu'à un moment
donné cela a pu te desservir ?
Je pense que c'est
exactement ça ! Là-bas, les gens me connaissaient très bien et certains se sont
permis de me dire ou me faire des choses en sachant que je ne réagirais pas.
J'ai eu cette impression, que l'on s'en prenait à moi parce que j'étais une
proie facile. Le public m'attendait au tournant à chaque fois... ça a été une
période très difficile à vivre.
Sur la Côte, tu vas
découvrir un nouveau type de mentalité, qui laisse notamment peu de place à
l'indulgence. Est-ce que tu t'es préparé à l'éventualité d'un début difficile ?
Pour être honnête, oui !
J'ai conscience que je débarque dans un environnement que je ne connais pas et
surtout dans une équipe au style de jeu différent de celui que j'ai toujours
connu. Mais il existe aussi beaucoup de points positifs, notamment l'ambiance
qui règne dans le groupe et la façon dont tout le monde m'a accueilli. De toute
manière, on a tous conscience que ça va être difficile, mais le groupe a un vécu
commun et des valeurs qui doivent nous permettre de faire une bonne saison. Et
puis, je suis bien placé pour vous dire que venir jouer au Ray n'est jamais une
chose simple. On se prépare donc pour les premières échéances et il sera
important de prendre des points d'entrée contre les grosses équipes à la maison.
Lyon doit nous servir de match référence.
Dans ta décision de
venir jouer sous les couleurs rouge et noire, la volonté affichée par les
dirigeants niçois a-t-elle été déterminante ?
Oui, j'ai beaucoup
discuté avec Gernot Rohr. Le fait qu'il me contacte assez tôt m'a aussi prouvé
sa volonté de me voir rejoindre son groupe et je n'ai pas été insensible à cette
attention. Il a eu un discours honnête, clair, en m'expliquant que Nice était
une bonne destination pour se relancer et retrouver la confiance. En restant
très longtemps dans le même club, on a tendance à ne plus voir que les
défauts... Il était temps que je change d'air !
Quel a été le
discours de Gernot Rohr ?
Il m'a dit qu'il avait
besoin d'un attaquant pour compenser le départ de Lilian Laslandes. J'ai
conscience de passer après un très grand joueur, mais le challenge est
intéressant. J'ai senti dans son discours que le club avait besoin de moi. C'est
important pour un joueur de se sentir utile et c'est le cas ici. Je suis
vraiment content de mon choix parce que j'ai découvert un club sain, dans lequel
personne ne se prend la tête. Sur le papier, on n'a sans doute pas la plus belle
équipe, mais il y a un bon mélange entre anciens, jeunes et recrues. Maintenant
que je suis ici, je comprends mieux les résultats de l'OGC Nice depuis deux
saisons. Ce groupe a un mental exceptionnel !
En arrivant à l'OGC Nice, tu as plongé dans un univers totalement différent de ce que tu avais connu chez les Canaris, aussi bien au niveau des infrastructures que du jeu... Quel changement t'a le plus surpris ?
Sans hésiter, c'est le
changement au niveau des infrastructures qui m'a tout de suite frappé. Ça n'a
rien à voir, ce n'est même pas comparable. À Nantes, il y a quatre terrains à la
disposition de l'équipe professionnelle et tout a été refait et aménagé. Mais
paradoxalement, je pense que le peu de moyens dont dispose Nice constitue une de
ses principales forces. Cela permet de rester simple et proche du public. Les
joueurs sont accessibles et il y a un véritable échange avec les supporters. Je
connais l'histoire du club, je sais d'où il vient et je compte apporter ma
pierre à l'édifice. Je ne suis pas venu à Nice pour gagner de l'argent, mais
pour jouer...
Tu quittes Nantes
pour la première fois. Comment vois-tu ce passage à Nice dans l'évolution de ta
carrière ?
Pour moi, ce changement
de club constitue une avancée à partir du moment où j'avais tout connu au FCNA
et que je ne jouais plus beaucoup. Je vais donc retrouver le terrain et
connaître ma première expérience loin de Nantes. C'est important parce qu'il
fallait que je franchisse le cap de quitter mon club formateur. J'arrive avec la
motivation de montrer à tout le monde que j'avais le niveau pour continuer à
jouer làbas.
Comment se sont
passés tes premiers contacts avec tes nouveaux coéquipiers ?
C'était un peu spécial
puisque je les ai rejoints à ma descente de l'avion pour un match amical dans le
Var. Mais bon, il n'y a rien de tel que le terrain comme premier contact
(rires)... Cela m'a permis d'être présenté tout de suite à tout le monde, même
aux supporters. Je garderai un super souvenir de cette première.
Et au niveau du
terrain, quelles ont été tes sensations ?
J'ai été étonné parce que
je pensais que le jeu niçois était plus direct. Je m'étais fait une fausse
image, je ne sais pas si je devrais le dire, mais je croyais qu'ils balançaient
beaucoup plus (rires)... Bon, c'est quand même pas le jeu à la nantaise non plus
(rires), mais j'ai vraiment été agréablement surpris.
Vous présentez avec
Christophe Meslin des caractéristiques physiques assez semblables. Comment
vois-tu votre possible association ?
Je pense que l'on peut
faire de belles choses ensemble. On est assez vif, on se comprend bien... mais
ce n'est pas à moi de décider.
Dans quel schéma te
sens-tu le plus à l'aise, avec un attaquant de fixation ou un joueur qui
présente des qualités similaires aux tiennes et avec qui tu peux permuter ?
Ce n'est pas le genre de
questions que je me pose. Je m'adapte en fonction des joueurs qui se trouvent à
mes côtés. L'avantage en côtoyant différents types d'attaquants, c'est que cela
vous force à travailler de nouveaux automatismes et donc à progresser en
diversifiant votre jeu.
T'étais-tu fixé des objectifs comptables ?
Je serai avant tout au
service de l'équipe et je vais essayer, même si nous n'avons pas les mêmes
caractéristiques, de prendre la place de Lilian au niveau comptable. II a marqué
et surtout beaucoup apporté au collectif par son abattage et ses passes
décisives, à moi d'en faire autant. Ce ne sera pas chose facile, mais je suis
motivé pour essayer de le faire oublier.
Les supporters
espèrent que tu célébreras tes buts sous les couleurs rouge et noire d'une autre
façon que ton célèbre coup de pagaie. Y as-tu déjà réfléchi ?
II ne faut pas que les supporters assimilent ce geste au FC Nantes. C'est le mien. Je pense même que je le garderai jusqu'à la fin parce qu'il représente beaucoup de choses pour moi. C'est un symbole, un clin d'oeil à mes origines.
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