Traoré :
" il n'y a que des bosseurs chez nous "
extrait
Il n'est jamais évident de rentrer dans ce type de match, es-tu satisfait de ta performance ?
Tout s'est très bien passé. Le résultat des courses ne peut être que positif pour nous. Il n'est pas difficile de rentrer dans cette équipe car nous avons l'habitude d'évoluer ensemble. Tout le monde se parte beaucoup et agit dans le même sens. Je rajouterai juste que c'est malheureux que je rentre suite à une blessure de Pancho...
Ovationné notamment sur ton sauvetage en fin de match, comment expfjques-tu ta belle cote de popularité avec le public du Ray ?
Je n'en sais rien... (L'air gêné). Peut-être simplement le fait d'être naturel sur et en dehors du terrain. En tout cas, je profite de l'occasion pour vraiment le remercier !
La production d'ensemble ne met-elle pas une nouvelle fois en avant l'homogénéité de votre groupe et l'esprit qui anime cette équipe ?
Nous avons sensiblement le même effectif et ça compte, le tout avec peu d'arrivées et de départs. Qui plus est, les nouveaux se sort intégrés plus que rapidement. Regardez la façon dont un mec comme Lilian, avec son passé, est rentré dans le moule ! Les automatismes de la saison dernière tendent donc à se pérenniser. Je peux d'ailleurs vous garantir qu'il n'y a que des bosseurs chez nous... Personne ne triche.
Comment avoir réussi à pérenniser cette ambiance qui entourait votre vestiaire depuis la saison dernière ?
C'est venu tout naturellement. La trêve a permis de se reposer et recharger les batteries, surtout mentalement. Il existe entre nous ce plaisir de travailler ensemble. C'est, je pense, ce qui entraîne le groupe vers l'avant. Quand vous croyez perdre du monde et qu'à l'arrivée, vous constatez qu'une large majorité reste, croyez-moi, ça vous soude un groupe !
Sportivement, cette victoire à domicile conforte l'équipe dans le haut du tableau. Quelle analyse fais-tu de votre début de saison ?
Je le répète encore : nous ne regardons pas plus loin que le maintien. Avec ces 14 points, nous avons fait un pas de plus vers notre objectif. La roule est encore longue et dure, mais comme nous avons coutume de nous accrocher, je demeure optimiste...
Ces deux victoires contre Nantes et Lille démontrent surtout qu'il faudra encore compter sur vous cette année. Jusqu'où l'équipe peut-elle aller?
Notre principal danger, c'est nous-même ! On est capable du meilleur comme du pire. En gros, nous frémissons devant personne, mais nous respectons tout le monde ! II est donc difficile de répondre à votre question. Nous devons être à 100 % continuellement pour réussir nos matches. Attention au moindre relâchement... Comme je suis encore frustré du classement final de la saison dernière, ne comptez pas sur moi pour m'enflammer après sept journées...
Présent dans le trio de tête, de quelle manière aborder le derby face à Marseille ?
Comme les autres derbys ! Nous allons là-bas serein avec une volonté de ramener quelque chose. Le principal objectif est de ne pas prendre de but. Après on verra... Jouons tous les coups à fond et soyons présents dans les duels !
Parisien de naissance, alors plus PSG qu'OM ?
Ah... Dans ma jeunesse, je supportais plus l'OM. Né en 76, je baignais en pleine génération Papin, Waddie, etc.... Et c'est cette équipe qui nous faisait vibrer. En plus à Paris, on ne pouvait pas aller au Parc l'esprit tranquille parce qu'on se faisait courser par les Skins du kop Boulogne à la fin du match. Les Boulogne Boys, c'était une zone de non-droit même si tout s'est calmé depuis. Alors pour répondre franchement à votre question, entre les deux, je prends NICE (rires) !
Comment préparer un derby de cette importance?
En étant sérieux à l'entraînement. Nous travaillons bien sans non plus nous mettre de pression superflue. C'est un match comme un autre avec trois points en jeu.
Vous avez tous dû être attentifs à la production des Olympiens face au Real. Quelle impression te laisse cette rencontre ?
Je rentrais de sélection et j'ai donc vu la retransmission du match seulement le lendemain sur Eurosport. Sur la supériorité du Real, il n'y a guère de commentaires à apporter. Même s'ils débutèrent assez bien, avec un bon pressing, je les ai sertis totalement impuissants. Quand Zidane et les autres accélèrent, aie l aie ! aie ! Avec un ou deux joueurs en plus, peut-être que... Bon, ne les chambrons pas trop non plus. Marquer deux buts n'est pas si mal et c'est surtout le moyen d'acquérir une super expérience pour eux.
Le niveau du championnat de France est-il si inférieur à celui des autres grands championnats européens ?
Je ne crois pas. Chaque pays a ses caractéristiques. Je n'innoverai pas en disant que mis à part, les cinq à six grosses équipes de tête des championnats majeurs, les clubs français peuvent tenir tête à leurs homologues respectifs. La différence intervient seulement au niveau des Beckham, Ronaido, Van Nistelroy ou Henry que les gros clubs français n'arrivent pas financièrement à attirer.
Petit piège : à quoi te fait penser la date du 2 février 2004 ?
Le 2 février ! euh... Je ne vois pas ! c'est loin, non ? (Nous lui expliquons que c'est la date d'un certain Sénégal-Mali dernière rencontre du groupe du Mali à la CAN). Ah, oui ! C'est vraiment bien de les jouer en dernier. Le match semble ouvert. J'espère pour eux qu'ils ne seront pas trop en confiance. Nous avons quelques arguments à faire valoir tout de même. En plus, Mali-Sénégal, c'est un derby, une , bataille de frères ennemis.
Comment se présente cette CAN (Coupe d'Afrique des Nations) pour le Mali et Sammy Traoré?
J'espère déjà y participer. Lors de la dernière CAN, le sectionneur a préféré privilégier des joueurs du pays au dernier moment alors que j'avais participé à toutes les rencontres amicales. Nous restons sur une demi-finale et je souhaite de tout cœur arriver à faire aussi bien. Mais pour l'instant, ma priorité reste mon club.
Est-ce que tu fais le forcing pour
convaincre le sélectionneur de convoquer un deuxième Aiglon avec Bakary Diakité
?
Non, non. Par le biais de la télévision et des commentaires, les dirigeants
maliens ont su qu'un deuxième Aiglon pouvait être sélectionné. L'arrivée de
Stambouli pourrait réchauffer les contacts, mais je pense sincèrement que Baka
préférerait sans aucun doute réussir à s'imposer à Nice avant de se lancer à
fond dans une carrière internationale. Vous savez, ce n'est jamais évident à
gérer entre toutes les parties un déplacement en Afrique et une absence très
longue.
La saison 2003-2004 est d'ores et dejà bien remplie. Comment ressens-tu cette évolution entre le Sammy de Créteil et celui d'aujourd'hui ?
Mentalement, je suis le même ! Après dans le jeu, je cherche à acquérir plus de maturité. Je progresse en évoluant avec des joueurs du calibre des José, Pancho et les autres. Même si je suis scotché sur le banc, j'apprécie et j'apprends en les regardant évoluer. Il me faut gagner maintenant en concentration pour franchir un nouveau palier.
Lors de l'émission « Enfin du Foot », Pierre Mènes, l'illustre compère de Didier Roustan, a sympathiquement raconté votre conversation de l'an dernier. As-tu des précisions ?
C'est vrai, il paraît qu'il en a
parlé... Alors je vous raconte. Nous allions boire un verre un soir à Cannes
avec Noé et Malek et rejoindre Pat BaruI et Patrick Vieira. Qui je vois avec
eux, Pierre Mènes. Je m'avance et lui tape sur l'épaule en lui disant :
« Hé, c'est nous que tu traites de boucher dans ton journal ! ». Et à partir de
là s'ensuivie, une conversation sympa où il me répondit entre autres :
« Mais, chez vous, même les attaquants, il file des flèches ! ». Je lui
expliquai ensuite que nous savions aussi jouer au foot et que nous n'étions pas
des méchants garçons, sans oublier de conclure en lui disant qu'à Nice, « son
Vieira », il serait presque capitaine tant il nous ressemble !
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