Sammy Traoré:

« Même à huis clos, nous avons été soutenus »

 

Extrait Football 365

 

 

A l’issue de la première victoire niçoise depuis septembre, Sammy Traoré n’avait que des motifs de satisfaction ou presque. Promu capitaine, le grand stoppeur niçois, s’il se réjouit du jeu pratiqué, regrette que son équipe n’ait pas été plus souvent récompensée de ses bons matchs.


Sammy Traoré, Nice a eu fort à faire samedi face à une accrocheuse équipe d’Auxerre ?

Nous le savions avant le match : Auxerre est une bonne équipe avec des joueurs talentueux qui savent bien s’intégrer entre les lignes et garder le ballon. Par rapport à la physionomie du match, ils ne se sont pas créés beaucoup d’occasions. Ils en ont eu une ou deux où l’arbitre aurait peut-être pu siffler penalty. Mais pas réellement d’occasions franches. Après, c’est sûr que Auxerre était au dessus de nous tactiquement comme techniquement.

Comment avez-vous vécu ce match très particulier puisque disputé à huis clos ?

On aurait dit que c’était une mise en place comme celles que l’on fait à l’entraînement les veilles de match. Le football est fait pour donner du spectacle et je ne sais pas si en priver les gens est le meilleur moyen d’infliger une sanction à un club. Je n’ai pas trop mon mot à dire, nous nous sommes pliés à la décision de la Ligue. Maintenant, il faut oublier ce match-là.

Aviez-vous déjà vécu ce genre d’expérience chez les professionnels ?

Non, mais comme je jouais à Créteil et qu’il n’y avait pas beaucoup de public, cela ressemblait un petit peu (rires). Plus sérieusement, c’est vraiment triste. C’est vraiment dur de se motiver et de ne rien lâcher, car sinon vous tombez dans un faux rythme et cela peut devenir dangereux. C’était assez bizarre comme expérience franchement.

Même dans ce contexte, vous avez tout de même réussi à bénéficier du soutien de vos supporters. C’était inespéré ?

Non, pas avec le public que nous avons. De toute façon, nous les avons entendus. Ils étaient derrière le stade, ils ont chanté, certains étaient sur les balcons… Même à huis clos, nous avons réussi à être soutenus. Donc je vous laisse imaginer la force de nos supporters.

En l’absence de Cédric Varrault, blessé pour deux mois, vous portiez samedi le brassard de capitaine. Quel discours avez-vous tenu à vos joueurs étant donné le contexte ?

Sur le terrain, je les ai guidé comme à l’accoutumée. Habituellement, avec les cris des supporters, ils m’entendent moins. Là, c’est vrai qu’ils m’ont bien entendu. En tant que défenseur central, j’occupe un poste important car je dois animer et motiver les gars. Le brassard implique d’autres responsabilités et je m’y attache.

Ce brassard vous colle parfaitement à la peau, n’est-ce pas ?

C’est toujours un honneur de porter le brassard. Cela me rend d’autant plus fier de le porter à Nice que cela fait un moment que je suis là-bas et que je m’y sens très bien. On me témoigne d’une confiance et je dois la rendre du mieux possible.

L’essentiel pour Nice contre Auxerre était de renouer avec la victoire après une série très moyenne…

Oui, c’était important car nous avons un déficit de points à l’heure actuelle. Nous ne faisons pas un gros match et nous prenons trois points, c’est vraiment satisfaisant. Nous livrons de bonnes prestations depuis le début de la saison, mais nous n’avons pas les points que nous méritons. Prendre trois points nous fait du bien. Maintenant, la série est en cours et nous n’allons pas nous arrêter en si bon chemin.

Qu’est-ce qui fait que Nice n’ait pas obtenu les points qu’il méritait ?

Nous ne sommes pas récompensés. Dans le jeu, nous nous procurons toujours au moins trois ou quatre occasions franches à chaque match. Mais nous ne les mettons pas au fond, c’est assez rageant. Par exemple, nous allons à Lens, nous faisons un bon match et nous revenons avec un nul (2-2) alors que nous pouvions tuer le match. C’est navrant.

L’équipe de Nice donne encore l’impression de se chercher. A l’image de Marama Vahirua qui marque le but vainqueur contre Auxerre mais n’est que rarement titulaire…

Le groupe est construit, mais dans un groupe compétitif il y a beaucoup de concurrence. Ils sont cinq attaquants pour trois places. C’est à l’entraînement que l’on gagne sa place, donc ils savent à quoi s’en tenir. Il faut bosser et ne pas s’arrêter sur des temps de jeu car marquer des buts ou progresser à l’entraînement tire obligatoirement le groupe vers le haut.