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Stellardo sort du silence

 

Combien avez-vous investi dans l'OGCN ?

Aujourd'hui, je dois avoir mis 1,5 million d'€ dans les caisses. Et 0,5 M d'€ de garanties. Exactement les mêmes sommes que Marcel Governatori. Le reste correspond à la contribution de Maurice Cohen à hauteur de 75.000 €. Tout ceci depuis le départ de Jean-Claude Perrin.

Pourquoi vous a-t-il vendu ses parts ?

 Parce qu'il voulait le pouvoir total ou rien. II a même proposé de nous racheter nos parts pour avoir les mains libres. Il était prêt à mettre sur la table le double de ce qu'on lui a donné. On aurait fait là une belle affaire financière en doublant notre capital de départ.

Mais ce n'était pas dans nos intentions. Nous ne nous sommes pas lancés dans cette aventure pour nous désengager si tôt. Même avec un gros chèque. L'esprit de notre participation est toute autre. Nous voulons faire de l'OGCN un club niçois dirigé par des Niçois. C'est pour cela que nous sommes restés et que Jean-Claude Perrin, lui, est parti.

 Avec un chèque de combien ?

De 16 millions de francs. Il en avait mis 10.

Qu'est-ce qui vous a poussé à vous engager dans l'opération sauvetage de  l'OGCN ?

 Il y a deux ans que je voulais m'impliquer financièrement dans le club. Le maire m'en a empêché. Il considérait ma fonction d'adjoint aux finances incompatible avec un tel engagement. En bref, il ne souhaitait pas que je m'investisse dans le football.

Pourquoi le foot ?

Parce que dans les années cinquante j'étais un vrai supporter du Gym. Les joueurs venaient manger au "Sportmen", le restaurant de mes parents rue Barbéris. Là-bas, j'y ai vu Ujlaki, Ben Tifour et bien d'autres jouer au tarot. A cette époque, je ne ratais pas un match au Ray. Je faisais même quelques déplacements. J'étais un fan. Prêt à l'altercation pour défendre mes couleurs. Puis, j'ai été administrateur sous les présidents Lœuillet et Innocentini. Je n'ai donc pas découvert le ballon et l'OGCN cet été...

Le 18 juin, vous étiez du voyage devant la DNCG. Qui vous a sollicité ?

 La veille, j'ai reçu un coup de téléphone de MM. Huertas et Gallo aux alentours de 20 heures. Je regardais la télé. Au départ, j'ai cru à une mauvaise blague. Après, j'ai compris qu'il fallait me décider. Au plus vite. Ils m'ont demandé si j'étais toujours d'accord pour mettre les 10 millions de francs promis les semaines auparavant. J'ai dis oui. Ils m'ont poussé à rajouter 3 millions de francs. J'ai hésité, c'est vrai. Puis, je me suis lancé avec l'assurance d'avoir à mes côtés Marcel Governatori que j'appelle mon double ou ma moitié... Maurice Cohen, lui, n'avait jamais cessé de travailler sur ce dossier. Le lendemain, nous avons pris l'avion de 6 h 30 pour Paris. Tout le monde connaît la suite et l'arrivée de dernière minute du maire avec Luc Dayan et le chèque de Jean-Claude Perrin. Politiquement, Jacques Peyrat ne voulait pas que cette opération sauvetage m'apporte une aura populaire. Serait-il venu à Paris, devant la DNCG, si je n'avais pas franchi le pas ? Permettez-moi d'en douter.

Comment avez-vous vécu cet épisode ?

Bien. J'ai ouvert la porte. Ce qui m'importait, avant tout, c'était de sauver l'OGCN. Pas de passer pour le sauveur. Toutes les bonnes volontés étaient les bienvenues D'ailleurs, je persiste à croire que c'est la ferveur de toute une ville et le superbe geste des joueurs renonçant à leurs primes d'accession qui ont touché les décideurs de la DNCG. C'est ça qui a fait pencher la balance. Pas le côté politique de l'histoire.

Le rôle de Jacques Peyrat ?

Il a joué son rôle de maire. En s'impliquant et en impliquant le conseil municipal. Je n'ai aucun reproche à lui faire. Il sait bien que l'OGCN est le lien entre tous les Niçois.

Aujourd'hui, qui est le patron du Gym ?        

Le patron financier, c'est moi. Je préside Occigen qui détient 67 % des parts du club. Le reste, c'est 25 % pour Franck Giudicelli et 8 % pour l'Association. Mais le président se nomme Maurice Cohen et l'entraîneur Gernot Rohr.

 Votre fonction ?

 Dans un premier temps, j'ai joué au banquier. J'ai prêté de l'argent. Aujourd'hui, je suis prêt à assurer ma fonction. Elle consiste à assumer la responsa­bilité financière. Je veille au cadrage. Les chiffres, les finances, c'est moi ! Le reste appartient à Maurice Cohen et le terrain à Gernot Rohr. D'ailleurs, je m'interdis de parler de l'équipe, de sa façon de jouer, des choix. Chacun a sa place.

Maurice Cohen ?

 C'est un ami de longue date. Je l'ai connu tout petit. Nous avons quinze ans d'écart. J'ai toujours apprécié son sens du jugement, sa faculté de décision. Il comprend tout et vite. Entre nous, il y a de la confiance, du respect et de la fidélité. Nous sommes des pragmatiques. Nous savons où nous allons.

Le poste de président vous intéresse ?

Non. Et puis tant que Maurice Cohen assume, je ne vois vraiment pas l'utilité de changer de fauteuil.

Franck Giudicelli ?

C'est un associé respecté et respectable. Il a voulu garder une participation indépendante à notre groupe. Mais il n'oublie pas que notre venue a sauvé son capital. Il est d'une correction exemplaire. Lui aime le foot plus que les finances. C'est un passionné qui marche aux coups de cœur.

L' Association ?

Lundi soir, nous avons l'assemblée générale. La SASP va récupérer le centre de formation et toute sa gestion. L'Association gardera l'école de football et les moins de 14 ans. Bref, nous avons trouvé un terrain d'entente.

Votre façon de compter ?

 On s'est fixé un budget. On s'y tiendra. Si des bénéfices sont au bout, tout le monde en profitera. Avec un intéressement pour chacun. Les joueurs sont aussi des partenaires, des actionnaires. Plus des mercenaires.

Pour vous, l'OGCN peut être une belle machine en vue delà future bataille électorale de 2007 ?

Chaque fois que j'ai abandonné une responsabilité, je suis passé à autre chose. Conquérir la ville n'est plus un objectif pour moi. Honnêtement, je ne pense pas que je serai candidat en 2007.Si j'étais resté un premier adjoint impliqué, alors oui, je me serai présenté. Là, non. Le cordon est coupé.Vous savez, je vois la vie autrement depuis qu'on m'a retiré mes délégations. Je ne me servirai pas de l'OGCN. Au contraire, je suis là pour servir le club.

Vos rapports avec Jacques Peyrat peuvent-ils bloquer la bonne marche du club?

Non. D'ailleurs, nous n'avons plus de rapport. Comme après un divorce. Certains se déchirent. D'autres jouent l'indifférence. C'est notre cas. Depuis que je suis en pénitence je n'interviens jamais contre le maire. Et je me considère toujours dans la majorité municipale. J'ai un droit de réserve obligatoire. Je m'y tiendrais.

Vos ambitions pour le Gym?

En faire un club stable, sain, tendant vers une certaine indépendance. C'est-à-dire avec un minimum de subventions publiques. Aujourd'hui, la ville est à nos côtés. C'est bien. On peut lui dire merci. Mais un club pro doit pouvoir se débrouiller seul.

Des projets ?

Dès le début de l'année prochaine, je voudrais lancer une souscription s'ouvrant à 100 partenaires niçois à hauteur de 10.000 € chacun. L'OGCN ne doit plus dépendre d'un mécène seul et éloigné... Le pouvoir niçois doit grandir et s'affirmer. C'est ainsi qu'un gros partenaire resterait minoritaire tout en profitant de la médiatisation du club. Nous ferons en sorte de peser tout le temps. D'ailleurs, des groupes nous ont déjà approchés et semblent très intéressés. Il y a des choses à faire.

Le stade ?

Le stade, c'est la ville. Je n'en dirai pas plus.

Dimanche, Nice joue le titre de champion d'automne à Bordeaux. Ferez-vous le déplacement ?

Hélas non, je serai à Rome pour l'inauguration d'un hôtel. Je me tiendrai au courant du score grâce au portable. Ce titre de champion d'automne serait un joli clin d'œil du destin. Et une belle récompense pour Maurice Cohen, Gernot Rohr et tous les joueurs qui effectuent un parcours remarquable.

Une conclusion ?

Dans la ville, tous les Niçois me parlent de l'OGCN. Certains me remercient encore. Mais personne ne m'interpelle à propos de mes fonctions perdues à la mairie. J'ai l'impression que Nice en train de renaître grâce au foot