La vie au quotidien de Gilbert Stellardo

 

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à Ajaccio, vous arrive-t-il régulièrement de suivre l'équipe en déplacement ?

Je vais sans doute être conduit à en faire davantage ! En effet sur trois déplacements à Auxerre, au Mans et à Ajaccio, l'équipe n'est jamais rentrée bredouille ! D'ailleurs, c'est toujours un plaisir de voyager avec eux. Les garçons sont de qualité et l'ambiance y est excellente. La satisfaction est toujours au rendez-vous...

Vous assistez souvent à leurs rencontres, quasiment toutes celles à domicile.Comment trouvez-vous les joueurs en ce début de saison ?

Quand les résultats sont là, vous avez toujours tendance à croire que les arbres vont pousser jusqu'au ciel ! Nous leur demandons beaucoup tout en sachant que ce qu'ils réalisent est vraiment formidable. Par rapport à la saison dernière, l'équipe paraît plus mature, plus sûre de sa force. Notre victoire en coupe démontre vraiment la profondeur du banc et les possibilités qui découlent du recrutement. Même si l'OGC Nice alterne le bon et le moyen, il confirme parallèlement sa sérénité défensive. Et encore, ces derniers temps, les adversaires ont tendance à nous laisser venir démontrant que notre équipe commence à faire cogiter les entraîneurs. Les bases de notre jeu sont donc jetées. A nous maintenant de consolider le groupe afin d'amener cette équipe à étendre son empreinte dans les matches par l'apport des deux, trois joueurs de grande classe qui nous feront franchir un palier. Malgré tout, les difficultés découlent automatiquement de cette réflexion. En effet, nous ne sommes pas, non plus, favorables à casser la dynamique et les valeurs humaines de cet effectif. Tant que les limites ne se généralisent pas, il est indispensable de les laisser progresser tous ensemble. A moins de tomber sur la bonne affaire...

En tant qu'actionnaire, le parcours de l'équipe doit largement contribuera vous rassurer. Quel regard portez-vous sur le chemin accompli depuis votre prise de pouvoir ?

Nous sommes partis dans l'inconnu. Aujourd'hui, le club est sain tant sportivement que financièrement. Les comptes sont équilibrés et tout ce que nous avions promis à la DNCG s'est réalisé. Nous avons constitué un capital et payé l'ensemble des dettes de la structure. A partir de cette remise à zéro importante pour la stabilité du club, il nous faut grandir progressivement. Le seul bémol vient peut-être du manque d'infrastructures qui nous pénalise par rapport aux entreprises. Nos services n'arrivent pas à satisfaire totalement l'attente des sponsors. C'est un travail de longue haleine que seul le temps nous permettra de combler....

Parallèlement, le temps et l'intérêt que vous consacrez au football ne grandissent-ils pas chaque jour ?

Peut-être, mon intérêt pour te football grandit de jour en jour. C'est sans doute dû à la qualité des hommes et la façon dont ils se comportent qui me fait leur consacrer de plus en plus de temps. Je prends un réel plaisir à m'investir au sein de l'OGC Nice en vivant une passion de façon raisonnable et raisonnée. Précisément, il m'arrive même de penser que cet investissement est arrivé à un moment idéal dans ma vie. En une année, toute anxiété s'est évaporée pour laisser place à un sentiment de joie permanente. Nous prenons progressivement la mesure du privilège d'assister à la réhabilitation de quelque chose qui compte dans la vie des Niçois.

Justement, comment s'organise le suivi quotidien du Gym entre tous les actionnaires ?

Tous les lundis, nous consacrons une bonne partie de la réunion à plancher sur l'avenir du club. La concertation est permanente entre nous. Rien ne se décide seul et personne ne joue une carte individuelle. Chacun apporte sa pierre à l'édifice et cherche à atteindre le plus rapidement possible les objectifs. Nous travaillons en pleine confiance et nous laissons carte blanche au président Cohen pour prendre toutes les décisions au quotidien.

Vous demeurez toujours aussi discret dans la gestion journalière du club. Quelle est votre place exacte dans l'organigramme ?

Je suis en quelque sorte le représentant des financiers, en tant que président d'OCCIGEN, la société majoritaire dans le capital de la SASP OGC Nice. Aujourd'hui, tout semble se mettre en place à ce niveau-là. La construction du club passe aussi par une hiérarchie respectée. A la limite, ma présence apporte juste une caution morale et un peu de recul par rapport au travail de Maurice Cohen.

Vue de l'extérieur, l'osmose entre tous les décideurs semble réelle. De quelle manière entretenir cette unité indispensable à la réhabilitation du Gym ?

En optimisant au maximum le tempérament de chacun. Personnellement, je pense arriver à donner confiance aux gens qui nous suivent. Il est important d'instaurer un respect général et d'impulser une ambition commune. Nous savons tous qu'à un moment ou à un autre, l'arrivée d'un investisseur d'envergure sera nécessaire afin de franchir un cap financier...

La distribution des rôles au sein de la structure paraît satisfaire tout le monde. Le duo que vous formez avec Maurice Cohen s'inscrit-il désormais sur la durée ?

Nous venons de loin ensemble. Depuis longtemps, je suis son évolution et il me paraît quasiment impossible de me tromper avec lui. Maurice est franc, droit et assume parfaitement ses responsabilités. Il est facile de voir qu'il est bien dans sa peau dans ce rôle. Nous lui avons donné la possibilité de s'exprimer pleinement dans un domaine où il démontre régulièrement toutes ses compétences. C'est le président qu'il fallait !

Votre rôle essentiel de gestionnaire est loué notamment par votre ami Marcel Governatori. Quel est l'état financier dit club à l'heure actuelle ?

Je profite de l'occasion pour placer un petit mot sur Marcel Governatori. Nous travaillons ensemble dans une confiance absolue. C'est le fruit d'une longue amitié construite sur du long terme et rien, je l'espère, ne pourra l'altérer. Avec quelqu'un comme lui, vous pouvez avoir la certitude que tout sera fait dans l'intérêt du club et non à des fins mercantiles. Nous n'avons pas besoin de se voir tous les jours pour faire avancer les choses. Pour en revenir à la situation du club, elle est très correcte. Nous clôturons notre premier exercice. Il est intéressant de préciser qu'en une année, les problèmes fiscaux et financiers ont été réglés tout en étant bénéficiaires.

Et le prévisionnel de fin de saison tiendra-t-il toutes ses promesses ?

Cette année encore, le bilan devrait être bénéficiaire et logiquement équilibré. Nous connaissons nos recettes et nos dépenses à 95%. De plus, nous ne tablons ni sur un parcours dans l'une des deux coupes, ni sur une position élevée en championnat. En dehors de ces considérations budgétaires, il est important de pérenniser le club sur la durée et de passer ce seuil de trois ans. Le club gagne en crédibilité et les sponsors devraient nous suivre .II est indispensable de travailler sur du long terme et ce à tous les niveaux. La confirmation du staff avec des contrats longue durée, par exemple, va bien évidemment dans ce sens. Cette stabilité permet à Gernot de travailler sur deux années. A quelque chose près, le recrutement est déjà lancé d'une année sur l'autre. Dans ma carrière, j'ai toujours eu l'habitude de travailler sur des périodes de cinq ans. Je ne vois pas pourquoi le football dérogerait à la règle. A la limite, le seul changement pourrait venir d'une évolution avec le centre de formation, qui nous coûte cher et n'a pas pour l'instant la  rentabilité nécessaire. Le but est de trouver la bonne alchimie entre une formation avec un axe régional et l'arrivée de jeunes prometteurs d'horizons divers. Roger Ricort a les moyens  de nous ramener deux, trois perles chaque année ! Au-delà donc de ce prévisionnel, il y a  tous les ingrédients pour réussir quelque  chose de sérieux à Nice...
 

Vos propos semblent mettre fin à la rumeur comme quoi l'OGC Nice ne verrait pas d'un mauvais œil la vente d'un ou deux joueurs de l'effectif durant la trêve ?

Il n'a jamais été question vendre des joueurs au mercato. Si un transfert s'effectue, c'est que tout le monde y trouve son compte. Nous n'effectuerons pas de surenchère sachant qu'il nous est impossible de suivre certaines offres salariales. Le club ne bloquera pas un joueur avec des perspectives, mais ne bradera pas pour autant l'un des siens. Il est clair que nous ne rivaliserons pas avec des propositions flirtant avec les 60 000 euro nets mensuels!

La santé financière reste tout de même très bonne en comparaison des années précédentes. Comment maintenant franchir un nouveau cap budgétaire ?

L'objectif est d'accroître sereinement notre budget de 15 à 20 % par an. L'an dernier, l'excédent a servi à boucher les trous ici et là et à finaliser certains prêts. L'an prochain, ils nous sera possible d'investir davantage. Nous ne dérogerons pas à notre idée première de favoriser l'aspect humain avant tout. Le but est de réussir quelques coups avec deux, trois « gros » joueurs en fin de contrat. Le staff planche déjà là-dessus sachant que l'ambiance au sein du club représente un argument de poids lors de chaque contact. Je pense qu'un garçon comme Laslandes n'est pas resté insensible à l'atmosphère qui entoure ce groupe.

L'accélération de la construction de la nouvelle enceinte ne rentre-t-elle pas dans cette optique-là d'accroître les ressources externes ?

La construction du Grand Stade sonnera comme la confirmation que la ville de Nice croit en son équipe de foot. Les ressources s'accroissent au même rythme que cet engouement. Le signe fort de l'idée directrice : le Gym a toujours fait vibrer les Niçois mais jamais comme aujourd'hui. A nous maintenant de nous montrer à la hauteur de nos ambitions en finalisant les divers projets qui permettront au club d'avancer.

Malgré les hésitations autour du « Grand Stade », la construction se poursuit dans tous les domaines... Quelles sont les ambitions à long terme ?

Nous nous sommes donné trois ans pour asseoir le club sur des bases saines et deux ans pour le faire progresser.

N'est-il pas difficile de toujours passer pour le « rigoureux de service » ?

Ce n'est pas si difficile, à l'unique condition d'être juste. Quand vous êtes rigoureux et que les résultats sont là, il n'y a pas de raison que cela ne passe pas dans la tête des gens.

Le nez de Gemot Rohr vous rend beaucoup de services et assure un « extraordinaire rapport qualité-prix » dans le recrutement. À quel moment pourriez-vous investir sur le marché des transferts ?

Sur le marché des transferts, non, sur des hommes, oui ! Nous sommes tous d'accord :
le groupe avance et progresse ensemblepourquoi voulez-vous casser cette dynamique ? Les arrivées seront bien étudiées et surtout planifiées à doses homéopathiques afin d'éviter au maximum les erreurs lourdes de conséquence. Depuis le départ, les actionnaires ont décidé ensemble de ne dépenser que l'argent qu'ils avaient en poche. Cette manière d'aborder les choses ne peut que pousser à nous y tenir. Mais de ce côté-là, faisons confiance à Gernot qui gère tout le secteur sportif du club avec succès...

Avant de nous quitter, une question revient sur toutes les lèvres : quel est votre avenir à la tête de l'OGCN ?

Je n'ai pas d'autres ambitions que d'amener le groupe et le club le plus haut possible. L'idée de prendre la place de Maurice Cohen ne m'est jamais passée par la tête. Je rajouterai par la même occasion que ce n'est en aucune façon un tremplin politique. Je vis un grand moment dans ma ville et croyez-moi, c'est assez formidable de communier avec tous ces gens que vous côtoyez tous les jours. Jusqu'à présent, j'avais une image d'entrepreneur assez bourgeois et aujourd'hui, grâce au Gym, je bénéficie d'une vitrine populaire qui correspond davantage à mon tempérament. Je me retrouve totalement dans cet esprit Foot !

 

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