Gilbert Stellardo:

"Il n'a jamais été question de fusion dans notre esprit"

 

Extrait

 

 

Le maintien assuré, finalement assez facilement, vous devez être un actionnaire comblé...

C'est vrai. D'une part, les résultats sportifs demeurent plus que satisfaisants et de l'autre, les retombées financières restent dans la droite ligne que nous nous sommes fixée, même si, cette année, l'objectif prévu au niveau de la fréquentation est en-deçà des prévisions. C'est assez préoccupant dans la mesure où nous perdons environ 300 000 euro sur la ligne comptable. Les amendes, les travaux du Tramway, l'horaire des matches, la vétusté du Ray restent des paramètres difficiles à court-circuiter économiquement. Il y a un manque assez criant d'offres à bas prix. Si on ajoute à cette configuration, la mauvaise exploitation de la partie basse des présidentielles, nous pouvons limiter l'incidence en attendant la livraison du Grand Stade. Le Président travaille d'ailleurs sur ce sujet avec des tarifs familles nombreuses par exemple, mais il est encore trop tôt pour en parler. Ce petit bémol est cependant atténué par un secteur marketing et des recettes sponsoring qui devraient être en phase avec les objectifs initiaux. Nous récupérons ainsi la légère perte sur les affluences. Globalement donc, la saison est réussie...

Faîtes-vous aussi des rêves d'Europe ?

On en a déjà fait l'année dernière. Je pense qu'il est bon d'en faire, si cela reste dans la mesure du raisonnable. Le football que l'on produit depuis un certain temps nous donne le droit d'avoir des ambitions, même si tout n'est pas parfait. On progresse dans le jeu, mais l'équipe garde des périodes de trou, comme notamment en deuxième période face à Rennes. En résumé, on a du potentiel, mais aussi des faiblesses. On peut espérer avoir de bons résultats sur cette fin de saison et accrocher l'Intertoto, voir l'UEFA.

Le sujet du Grand Stade reste encore très sensible. Alors, quelle est votre opinion au niveau de l'emplacement et la capacité de cette structure ?

Au niveau de l'emplacement, je suis favorable à la Plaine du Var. Sans délaisser le côté émotionnel et l'aspect nostalgique du Ray, je reste persuader que l'enceinte du XXIe siècle ne peut que se trouver sur l'Ouest de Nice. Les contraintes sont vraiment trop importantes à Nice-Nord. Il y a un réel problème d'espace. Il se posait également le problème du déménagement pendant les travaux. Quitter le Ray pendant les travaux, c'était aussi démolir notre équipe en l'espace de deux ans ! En ce qui concerne la capacité, je pense qu'une décision intermédiaire pourrait être trouvée. Quand je vois le nombre de demandes pour Monaco-Real Madrid, il est possible de répondre aux sceptiques sur l'engouement de notre région pour le foot, surtout s'il n'y a aucune incidence de coût entre les deux possibilités. Une enceinte futuriste à deux niveaux variables selon l'affiche serait peut-être la meilleure solution. Maintenant, reste à savoir si les Alpes-Maritimes mérite un stade de 40 000 ? Beaucoup vous répondrons non aujourd'hui. À nous d'infirmer la tendance pour demain.

De nombreux supporters ont surtout émis des doutes sur la perte d'identité niçoise en choisissant la Plaine du Var. Que répondez-vous aux craintes concernant la fusion avec l'AS Cannes ?

Il s'agit simplement de « on dit » ! Il n'a jamais été question de fusion dans notre esprit. Si cela n'a jamais été fait par le passé, ce ne sont pas des repreneurs niçois qui vont le faire. La question est plutôt de savoir s'il y a la place pour trois équipes en Ligue 1 dans notre département ? Le message que nous essayons de faire passer, c'est que pour faire un grand club, dans l'optique du Grand Stade, nous devons élargir notre zone de chalandise et attirer tout le public du département et même une partie du Var. Mais cela doit se faire naturellement, avec le temps. L'image que nous essayons de développer doit nous amener à gagner un public plus large. Tous les meilleurs clubs français s'appuient sur un fort potentiel (Marseille, Paris, Lyon, Nantes, Bordeaux, Lens), sans pour autant perdre leur identité. Notre objectif est que l'OGC Nice devienne à terme l'équipe Nice-Côte d'Azur, et non pas Nice-Cannes-Côte d'Azur.

Qu'est-ce qu'il manque aujourd'hui à l'équipe ?

Un milieu créateur de grand talent ! Honnêtement, c'est pratiquement la seule chose qui nous manque et que nos finances ne peuvent encore satisfaire. Sans rentrer dans des considérations sportives, le supporter que je suis déplore à l'occasion l'absence d'un garçon qui puisse mettre le pied sur le ballon et soulager la défense dans les moments difficiles. L'équipe commence vraiment à produire du jeu et offrir du spectacle. Il faut continuer dans ce sens et imposer au fil des ans, notre style.

Le centenaire approche à grand pas. Où en êtes-vous des festivités ?

Normalement, le match du centenaire est fixé. Ce sont les Gunners d'Arsenal qui viendront nous rendre visite au Ray, le 4 août. Ensuite, de nombreux projets sont en cours. Ils devraient s'échelonner sur toute la saison jusqu'en juillet 2005 et un tournoi de prestige des centres de formation. Je vais vous surprendre mais la clé de voûte du centenaire demeure la réussite sportive de l'équipe. C'est le vrai feu d'artifice. N'oublions pas cette épée de Damoclès que nous gardons
au-dessus de la tête. De quelle manière se passeront les célébrations si l'équipe peine en championnat ? À nous, actionnaires, de tout faire pour que la fête soit complète...

Le travail effectué en quinze ans par les dirigeants de l'Olympique lyonnais pour arriver à leurs résultats actuels n'est-il pas finalement le meilleur exemple pour vous donner la marche à suivre ?

C'est absolument ça ! L'Olympique lyonnais s'appuie sur un bassin de population important. Et c'est ce que les gens doivent comprendre, on ne peut pas vouloir un grand club et dans le même temps penser « niçois, niçois ». Il faut s'ouvrir tout en faisant bien attention de ne pas perdre notre identité. Nous devons attirer un public plus large, qui deviendra amoureux du Gym. Nous devons nous fixer de nouveaux objectifs. Progressivement, nous devons franchir la barre des 10 000 abonnés. Lyon s'est construit pas à pas et c'est un modèle dont nous essayons de nous inspirer.

 

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