Gilbert Stellardo:

"Travailler avec ce groupe dans la continuité"
 

Extrait

Nice/Nancy

J'ai vu une équipe de Nancy qui avait une agressivité forte pendant le match. Je le regrette, c'était plus du combat de rue que du football. Je pense que sur cette rencontre l'arbitre aurait dû sortir le carton rouge plus tôt, cela aurait calmé les choses. Je n'ai pas apprécié non plus les débordements de la fin de match. Nous n'aurions pas dû répondre aux provocations.

La finale

Pour nous c'est la cerise sur le gâteau. C'est une étape importante pour notre palmarès mais également pour notre image et notre public. Je pense que nous avons de bonnes chances, surtout si tous nos joueurs sont rétablis. Il faudra être prêt le jour J, comme pour toutes les finales.

Nancy

C'est un peu l'OGC Nice d'if y a quatre ans. Ça joue vers l'avant, à la mode Rohr. Avec ses arguments limités, Nancy fait un beau parcours en championnat, se classant dans la première moitié de tableau, il faut les en féliciter.

Le déplacement

Il est marqué par un engouement extraordinaire. Cette finale au Stade de France est vraiment une belle récompense pour le club, l'équipe et son public. Près de 25 000 Niçois au Stade de France, ça laisse aussi poindre une moyenne de 15 000 à 20 000 spectateurs dans notre futur grand stade. On sent un bel engouement, les commentaires que j'entends dans la rue sont sympathiques, on sent que la population s'est prise au jeu. En ce qui concerne les actionnaires, nous serons présents bien évidemment. Nous ferons le déplacement en famille avec nos enfants et nos épouses.

Antonetti

C'est une confirmation de ce que j'attendais de l'homme. Il est rigoureux, travailleur, franc et nous sentons qu'avec lui l'équipe et les joueurs progressent. Quand il est arrivé, je lui ai dit que je souhaitais un coach à la Guy Roux », une personne qui voudrait faire un bon bout de chemin avec nous. C'est la condition sine qua non pour
bâtir un grand club, il faut partir sur des bases solides.

L'équipe

Elle nous a donné pas mal de satisfactions malgré une passe difficile après le match aller contre Sochaux. Cette équipe joue, progresse, on sent qu'elle a un véritable fond de jeu aujourd'hui. Dans la vie, l'important c'est toujours de grandir. En travaillant, on y parvient, les résultats suivent et chacun le ressent, des joueurs aux spectateurs. Il faut demeurer dans cette voie car on sent qu'une grande équipe se construit. Je pense qu'avec l'apport de deux joueurs de haut niveau la saison prochaine elle pourra continuer cette progression.

Le club

Pour nous, administrateurs qui sommes aussi des entrepreneurs, un club de football professionnel est obligatoirement dirigé comme une entreprise. Même si le foot n'est pas une science exacte, si bien des impondérables vont à l'encontre des logiques économiques, on ne peut aborder autrement un club de football de haut niveau. Concernant l'OGC Nice, on peut dire que l'entreprise se porte bien, que ses fondamentaux sont renforcés année après année. Aujourd'hui, nous avons les moyens de répondre au nouveau stade, notre budget grandit et nous faisons partie des bons élèves de la Ligue professionnelle concernant la gestion. Sportivement, nous regardons également devant, c'est positif.

Son fonctionnement

Il est à la fois sportif, médical et financier. Maurice Cohen assume à merveille ces trois responsabilités au niveau du contrôle, et chacun de ses collaborateurs est efficace dans son domaine.

Son image

Elle n'est pas encore ce que l'on attend. Nous remarquons que d'une manière générale les clubs du Sud sont régulièrement montrés du doigt. C'est pour cela que notre marge d'erreur est limitée. Nous devons en faire toujours plus pour faire en sorte que notre club soit aimé plus largement. Notre objectif est d'être le club référent sur la Côte.

La formation

C'est un vrai problème. En France, la formation est critiquable, il y a beaucoup trop d'appelés et très peu d'élus. Cela coûte très cher aux clubs sans qu'ils aient l'assurance d'un retour sur investissement à la sortie. Je pense que la formation doit être payée par les clubs, mais également par les parents. Aujourd'hui, le risque existant est trop fort. Si nous réussissons à sortir un jeune, il n'y a pas de problème. Si ce n'est pas le cas, il faut que nous soyons quand même parvenus à former des hommes de qualité. Nous menons une réflexion actuellement pour la mise en place d'une structure de formation digne de ce nom. Nous devons être capables de faire une post-formation, pour les recalés mais également parce que ceux qui réussissent ne passent pas toujours directement de la CFA aux pros. Dans la même logique, un accord avec un club de L2 ou National est souhaitable dans l'optique d'y voir nos jeunes s'aguerrir sous la forme de prêts.

Le recrutement

Ça se passe simplement. Nous disons quels sont nos moyens, nous faisons le point sur nos besoins et le coach nous transmet une liste des joueurs qu'il souhaite avoir. Ensuite, Maurice Cohen et Roger Ricort négocient le recrutement de tel ou tel joueur. Cette année, il a d'ailleurs été globalement positif malgré quelques petites déceptions. Désormais, nous voulons travailler avec ce groupe dans la continuité, et l'objectif de la prochaine intersaison sera de recruter deux, voire trois éléments de haut niveau aptes à faire progresser le groupe. Et puis nous continuerons, je pense, à recruter de bons jeunes comme Apam ou Diakité cette année. Ce sont des joueurs qui pourront continuer leur progression chez nous.

Le budget

Il est de 27 millions d'euro cette année contre 18 millions il y a quatre ans. L'objectif est d'arriver aux environs des 35 millions d'euro en budget permanent. Notre montée en puissance dans ce domaine est régulière et favorisée par la hausse des droits N. Nous sommes dans la première partie de tableau en L1 au niveau de la progression.
 

L'AS Cannes

Personnellement, j'ai toujours prôné des équipes « Côte d'Azur ». Je suis assez pour l'idée du football à Nice, du basket à Antibes et du volley à Cannes. Une ville par sport soutenue par le reste du département et de la région, je trouve ça intéressant. J'aurais presque souhaité la fusion entre l'AS Cannes et l'OGC Nice. Nous aurions pu faire du pro à Nice et de la formation à Cannes par exemple... Mais comme vous le savez, tout le monde ne partage pas cet avis. Néanmoins, Cannes peut toujours être aujourd'hui ce club de L2 partenaire qui puisse faire progresser nos jeunes sans qu'ils aient à s'expatrier. Je ne désespère pas d'une entente entre les deux clubs.

Lloris

C'est naturellement la réussite du centre de formation et plus généralement de notre encadrement technique puisque Hugo bosse dans l'ombre du groupe pro depuis la saison dernière. Nous avons là le prototype du joueur qui était tout à fait disposé à réussir. Il a du talent, une formation scolaire de très bon niveau, des parents responsables qui l'ont poussé à s'engager avec Nice. Car en Europe, les joueurs de son acabit sont très courtisés. En restant à Nice, Hugo a fait le bon choix. Il va continuer à travailler, vivra de bons et moins bons moments comme tout le monde, mais sait qu'ici on l'amènera à son meilleur niveau. C'est une relation de confiance que nous avons instauré eavec lui. D'une manière générale, je pense que les jeunes commencent à comprendre que c'est en France qu'ils pourront être à même de grandir, pour éventuellement partir à l'étranger avec un solide bagage.

Le Grand Stade

Le problème de la localisation est pour moi un faux problème. Nous ne pouvions pas reconstruire le Ray sur le Ray. C'était impossible tant pour des questions urbaines que sportives. Nous ne pouvions imaginer que l'équipe
évolue hors de Nice durant deux saisons... Le projet est de qualité au niveau esthétique comme dans sa composition. En ce qui nous concerne à l'OGC Nice, nous prenons le stade qui nous a été proposé avec le meilleur esprit et la plus grande collaboration avec le concessionnaire. J'espère que les recours de l'opposition politique locale ne retarderont pas le projet...

Son nom

C'est la mairie qui en décidera. Nous ferons des suggestions, mais je ne vais pas les jeter en pâture aujourd'hui.

Cohen

Sérieux, raisonnable, il assume ses responsabilités de manière irréprochable. Il a su à la fois gérer financièrement le budget et installer une bonne dynamique dans le secteur sportif comme au niveau administratif. Et puis c'est un homme qui considère les supporters à leur juste valeur, il a su installer un dialogue constructif avec eux.

La politique

J'en ai fait par passion comme j'ai fait du syndicalisme patronal et de la gestion de biens publics. J'ai toujours conservé cet état d'esprit « boy scout » en me mettant au service des autres. C'est dans cette philosophie que j'ai servi ma ville durant sept ans.

La Mairie

Les élections sont en 2008...

Peyrat

Il est venu me chercher en 95. Je lui avais dit que s'il laissait tomber le Front National j'étais disposé à travailler à ses côtés. Ceci étant fait, j'ai donc respecté mes engagements et j'ai servi ma ville à ses côtés. Je pense l'avoir aidé à être élu à deux reprises, mais pour des raisons personnelles, et je suppose sur la suggestion de son secrétaire général de l'époque, il a décidé de couper les ponts. Ceci m'a donné la chance de vivre des choses beaucoup plus personnelles et familiales.

La BSN

Je trouve formidable que les supporters niçois soient autant passionnés et organisés, mais je souhaite que le foot reste une fête, un peu l'image qu'a conservée le rugby. Il faut que l'on soit capable d'aller manger ou boire un coup ensemble après le match. Les parents ne doivent pas se dire qu'emmener son enfant voir un match est risqué. Je suis pour que les fauteurs de troubles soient sévèrement punis.

Sarkozy

Là encore, l'image que nous renvoyons est beaucoup plus violente que la réalité. Je pense que les débordements en ville à l'occasion de Nice-PSG ont contribué à accentuer ce phénomène. Mais que je sache, il ne s'est jamais rien passé au stade. Nous n'avons jamais eu de racisme comme cela peut être le cas à Paris, en Espagne ou en Italie. Mais les amalgames sont très dangereux.

Sept à Huit

L'exemple type que l'on attire plus facilement l'attention quand on parle de Nice plutôt que de Troyes ou Le Mans. Dans l'esprit français, on a toujours trouvé une certaine jubilation à voir Nice mise au pilori. C'est une certaine forme de jalousie. Ici on a toujours trop aux yeux des autres... On a vu avec cette émission à quel point comme les médias peuvent être dangereux et manipulateurs.

Bellion

Il a un tempérament et des qualités qui nous intéressent. Le staff comme les dirigeants souhaitent le conserver dans l'effectif la saison prochaine.

Les actionnaires

Ils se portent bien, il n'y a pas de difficulté entre eux, et toujours la même flamme qu'au début. Même nos femmes et nos enfants se prennent au jeu ! Nous sommes dans une continuité intéressante, sans conflits qui soient venus empoisonner notre collaboration. Nous sommes arrivés il y a quatre ans en prenant des risques mais en étant très passionnés. Eh bien nous sommes toujours là, avec moins de risques certes, mais toujours autant d'envie.

Stellardo

Ma vie a toujours été construite « step by step », j'ài constamment évolué dans tous les domaines, en appliquant les principes de vie de mes parents. J'ai gardé mon père jusqu'à mes 66 ans et ce qu'il me disait étant jeune est toujours resté. « Ne dépense que ce qui est à toi », « Si tu ne peux faire du bien ne fais pas du mal »... Grâce à ça, j'ai conservé cet esprit boy scout que j'évoquais précédemment. Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve, mais le passé est toujours garant du futur, et l'espérance d'aller plus loin et plus haut est toujours présente.

cette semaine

Les interviews de Florent Jarjat, Maoulida, Dolci...

La semaine de O. Echouafni (1ère partie)

En route vers la finale (6ème partie)

Toute l'actu du foot amateur

1.80 euros seulement