L'OGC Nice entre inquiétude et ambition
Extrait Le Figaro
LE FIGARO.
– Que peut espérer l'OGC
Nice dans cette Coupe de France ?
Gilbert STELLARDO. – Cette compétition demeure un formidable challenge. L'équipe
est particulièrement motivée. Elle rêve d'offrir à ses supporters un ticket pour
les quarts de finale.
Qu'avez-vous ressenti
après la précieuse victoire de Nice dans le derby de la Côte d'Azur ?
Beaucoup de plaisir et un énorme soulagement. Face au vice-champion d'Europe,
les joueurs ont su relever le défi physique et se montrer à la hauteur sur le
plan technique. Il fallait un sursaut d'orgueil après notre série de huit
rencontres sans victoire.
Comment
expliquez-vous cette mauvaise passe depuis la reprise ?
Les joueurs ont lâché mentalement à cause d'un manque de fraîcheur. L'équipe ne
jouait plus et s'est mise à douter. J'espère que cette crise de confiance est
derrière.
Cette situation vous
a amené pour la première fois à taper du poing sur la table...
Nous avons effectivement demandé des explications à Gernot Rohr. Il nous a
répondu que l'équipe était préparée à devoir cravacher pour se maintenir en
Ligue 1 et que les ambitions européennes envisagées par certains dirigeants
étaient démesurées en raison des moyens financiers et de la réalité économique.
Vous stigmatisez
l'omnipotence de Gernot Rohr dans la gestion sportive du club ?
Le pouvoir sportif ne peut plus être détenu par un seul homme. On réfléchit
ainsi à la création d'une commission de sélection pour le recrutement. Trente et
un joueurs ont été engagés depuis 2002, dont quelques mauvaises affaires. Je
vais désormais exiger qu'un joueur soit au moins supervisé à trois reprises
avant qu'il ne soit embauché.
Aujourd'hui, Gernot
Rohr est-il fragilisé ?
Gernot est un meneur d'hommes honnête, travailleur et rigoureux. Nous lui
renouvelons notre confiance afin que Nice reste en Ligue 1. On a simplement été
surpris qu'il refuse notre proposition de renforcer l'équipe au mercato d'hiver
à l'exception du défenseur Martin Djetou.
Quel type de projet souhaitez-vous mettre en place la saison prochaine ?
Nous voulons notamment racheter un club de Ligue 2 pour permettre à de jeunes
bons joueurs de s'aguerrir en Ligue 1, chez nous. Nous discutons avec Gueugnon
qui nous semble être un club de caractère, sain et sérieux. Nous allons
également réorganiser l'ensemble de nos structures sportives pour franchir un
nouveau pallier.
Comptez-vous y associer le manager général Gernot Rohr ainsi que son staff
technique ?
Nous n'avons aucune raison de licencier l'entraîneur à condition qu'il accepte
de partager ses prérogatives. Nous souhaitons aussi qu'il s'installe
définitivement à Nice avec sa famille comme il s'y était engagé lors du
renouvellement pour deux ans de son contrat. Quant à l'avenir de ceux qui
composent le staff technique (dont le contrat s'arrête en juin), rien n'est
encore tranché. Nous pensons aussi que des hommes comme Eric Roi, Bruno
Valencony, José Cobos ou encore Olivier Echouafni possèdent de sérieux atouts
pour occuper les postes clés.
Quelle est votre plus
grande satisfaction depuis trois ans ?
On peut être fier d'avoir redoré l'image de l'OGC Nice et de posséder des
finances saines qui valent au club d'être cité aujourd'hui en exemple par les
instances du football français.
Où en est-on du
projet de grand stade à Nice dont la procédure sera officiellement lancée
vendredi, lors du conseil municipal ?
On espère que le grand stade sera construit dans deux ans. On aimerait une
enceinte de 32 000 places réparties sur deux niveaux. Le concessionnaire
pourrait être un grand constructeur comme Bouygues ou un groupement
d'entreprises de BTP local. On peut aussi compter sur le soutien moral et
financier du maire, Jacques Peyrat.
Quelles sont vos
ambitions pour l'OGC Nice ?
On veut bâtir une grande équipe en réalisant un recrutement encore plus
ambitieux la saison prochaine. Le futur grand stade n'a d'intérêt que si l'on
dispute chaque année une Coupe d'Europe. Le public niçois peut compter sur notre
détermination.