ROY : "Dimanche, j'espère que le stade sera rouge et noir"
Après avoir prolongé d'un an son contrat avec le gym , Eric Roy répond aux questions de :
Le stage au Cap-Ferret ?
Il fut convivial, sympathique. Le côté ludique nous a fait du bien. Il faut parfois meubler le calendrier. Là, nous avons brisé la routine par des activités diverses comme les entraînements sur la plage. C'est d'ailleurs un excellent travail musculaire.
Vous restez sur une série de six
matchs sans victoire (quatre nuls et deux défaites). Avez-vous une explication ?
Elle est toute simple. Ces derniers temps, l'équipe est moins performante. De
plus, l'effet de Surprise ne joue plus. Nos adversaires connaissent notre jeu,
nos qualités. Nous savions que les matchs retour seraient plus difficiles. C'est
le cas... Pourtant, nous n'avons pas l'impression d'avoir raté nos six derniers
rendez-vous. L'équipe n'a jamais explosé. Elle n'a pas pris de rouste. Il faut
pourtant avouer que nous traversons une mauvaise période. Le constat est là :
nous avons pris quatre points sur dix-huit possibles. En début de saison, nous
aurions signé pour une place de huitième à sept journées de la fin. Mais,
aujourd'hui, c'est autre chose...
Déçu ?
Si on a un peu d'ambition, on est forcément déçu. Sur le plan comptable. Mais
aussi dans le jeu. Parce qu'on est moins fluide, moins réaliste, moins cohérent
défensivement comme offensive-ment. Et si la chance nous sourit moins, c'est
peut-être aussi parce qu'on la provoque moins. Mais on a tous conscience de
cela. Reste à rectifier le tir. On progresse aussi dans l'adversité. On va voir
si on est capable de réagir à Monaco face à une grande équipe.
On ne parle plus d'Europe ?
Ce serait déplacé. L'Europe, l'Intertoto, c'est à l'arrivée qu'on en parle. Pas
pendant la course ! Voilà six rencontres que nous n'avons pas levé les bras.
Commençons par renouer avec la victoire. Voilà le but. L'ambition. Gagner un
match. Vite. Parce que tout peut encore arriver. On peut finir quinzième et être
très déçu. Il reste 21 points à prendre. Nous n'avons rien à cibler si ce n'est
le déplacement à Monaco dimanche. Moi, je veux gagner des matchs. Parce que
quand le succès n'est pas au bout du week-end, je passe de très mauvaises
semaines. Bien sûr, on pourrait se contenter de ce qu'on a déjà décroché.
C'est-à-dire le maintien. Mais on est des sportifs, des compétiteurs. Alors
quand on ne s'impose pas ou que l'on perd sans être surclassé comme ce fut le
cas àTroyes ou face à Lyon, on a des regrets. Et il n'y a rien de plus terrible
que les regrets.
Monaco-Nice arrive. A quel genre
de match vous attendez-vous ?
Un match ne ressemble jamais à celui que l'on prévoit. Je sais juste que nous
allons affronter une équipe monégasque de très haut niveau. Bien dans sa peau. A
l'aller, nous étions devant eux. Aujourd'hui, ils ont neuf point de plus que
nous. Ça veut tout dire.
Monaco ?
C'est l'équipe la plus performante du championnat. Au classement mais aussi au
niveau du jeu, de l'animation offensive.Monaco, c'est un onze très séduisant.
Avec une défense jeune et rigoureuse, avec deux récupérateurs efficaces, enfin
avec un quatuor (Rothen, Giuly, Nonda, Prso) qui est ce qui se fait de mieux en
France. Seul Lyon peut rivaliser avec ce carré.
Un Monégasque ?
Pas facile d'en sortir un. Je citerai Ludo (Giuly). Je l'ai vu débuter à Lyon.
Là, il a eu la force de revenir après une grosse opération du genou. C'est un
vrai pro. Il est bourré de talent. Et c'est un gars bien.
Une crainte ?
Tout et rien .Tout si on se met à les regarder jouer. Parce que là, les
Monégasques n'hésiteront pas à nous danser sur le ventre. Rien, si on est bien
en place sur le pré et bien présent dans les duels.
Un espoir ?
A l'aller, nous avions su les bousculer. Sur un match, nous pouvons faire tomber
n'importe quel gros du championnat. A nous de ne pas oublier que ce n'est pas
individuellement que nous battrons Monaco, mais collectivement. En équipe.
Le match aller ?
Il me laisse le souvenir d'une jolie victoire (1-0) et d'une belle fête avec le public. Nous étions leaders. C'était une belle période.
C'était le bon temps...
Oui, parce que je préfère être premier que huitième. Même si huitième n'a rien
de déshonorant. Au contraire.
Le Louis 2 ?
La dernière fois que j'ai joué là-bas, c'était avec Marseille. Le stade était
bleu et blanc. Dimanche, j'espère qu'il sera rouge et noir.
La notion de derby ?
J'ai connu la rivalité sur le terrain et la haine dans les tribunes lors des
Lyon-Saint-Etienne. Là, c'est autre chose car Monaco n'a pas un public en
nombre. Enfin, même si la dimension physique comptera, il y a du respect entre
les deux équipes.
Vous avez failli devenir
monégasque à plusieurs reprises...
En effet, j'ai été en contacts avec l'ASM alors que j'évoluais à Lyon puis à
Marseille. Mais ça ne s'est pas fait. Ça aurait été un drôle de clin d'œil du
destin puisque mon père a gagné tous ses titres sous le maillot de Monaco avec
le père de Jean-Louis Campora comme président. .
Votre avenir ?
Il est à Nice. Je viens de resigner pour une saison. J'aurais 36 ans en septembre. Ce sera encore un beau défi.
Une conclusion ?
Monaco-Nice est un match excitant à
jouer. Un joli challenge à relever. Mais le plaisir passera d'abord par la
victoire.