Votre retour à Bordeaux ne s'est pas passé comme vous l'espériez?
Ce soir, j'ai vécu de grandes premières pour moi. Une expulsion pour la première fois de ma carrière et m'asseoir sur le banc réservé à l'adversaire de Bordeaux. Mon histoire s'enrichit. Me retrouver à côté de mon fils dans la tribune, franchement, je n'avais pas pensé finir la soirée comme ça! C'est râlant surtout que notre but est valable. Quant à la manière dont je me fais expulser. Si l'on ne peut plus dire " ça fait ch....", on n'est pas dans un théâtre ! Même si c'est une première, je vis cette expulsion sereinement, comme la défaite.
- Est-ce une grosse déception de
ne pas être champion d'automne après votre parcours?
- Ce n'était pas notre objectif. Et puis, on est vice-champion d'automne! Notre
objectif, c'est le maintien, je le répète encore une fois. Et quand on voit le
match contre Bordeaux, cela me conforte dans ce discours. On a une équipe qui
lorsqu'elle n'est pas physiquement au top se trouve en difficulté. Ce ne sera
pas facile d'atteindre ces 42 points et il était dit qu'en Gironde, on resterait
à 33!
- Vous laissez échapper le titre
de champion d'automne sur une défaite, cela remet-il quelque chose en question?
- Ce titre, je le prends comme une blague. Ce n'est pas grave. C'est notre
quatrième défaite de la saison. Ça fait du bien de prendre une volée de temps en
temps. Ça réveille les esprits, ça sert à remettre les choses à leur place.
Quand on en a pris neuf avec Bordeaux, à Monaco, alors qu'on était champion de
France, on est vaccinés! À l'époque, on avait gagné derrière la Coupe de France,
alors... Le tout c'est de réagir. Un tel score, ça peut arriver à tout le monde.
-Quel bilan tirez-vous de cette
première partie de la saison ?
- Ce qu'on a réussi tout au long des matches aller est exceptionnel,
fantastique, complètement inattendu. C'est le fruit du travail, la réussite d'un
groupe qui a su faire jouer des valeurs que tout le monde connaît désormais.
Ensuite c'est quelque part aussi un joli pied de nez. La preuve qu'on peut faire
quelque chose sans fric. Mais c'est également pour nous une obligation pour
l'avenir. On va maintenant nous juger par rapport à ce qu'on a fait.
- C'est nettement mieux en tout
cas que ce que vous espériez.
- On était parti avec l'idée de faire 17e. Ça me paraissait possible, mais
difficile car tout était réuni pour rendre la situation compliquée. On avait
perdu Angan et Evra, qui vont à 200 à l'heure, et le recrutement semblait juste
à beaucoup. Certains me disaient : « Qu'est-ce que tu vas faire avec Untel ou
Untel qui n'ont jamais joué ? » Mais quand même il y avait le retour de Cobos
qui avait peu joué depuis deux ans. J'ai vu qu'il avait la pêche et que sa
détermination pouvait être contagieuse. Alors j'y croyais et l'optimisme que je
dégageais a peut-être déteint sur mon groupe.
- Qu'est-ce qui vous a le plus
surpris ces derniers mois ?
- Sur le plan collectif, c'est la cohésion qui s'est instaurée, le jeu qu'on a
su trouver au bout de trois, quatre matches à passes redoublées avec une bonne
maîtrise de la ligne médiane, capable d'alterner le jeu court et le jeu long, et
de trouver en profondeur deux attaquants qui vont vite. On s'est créé une
manière de jouer. Non seulement on est solides derrière, et il y a toujours un
ou deux gars pour aider le partenaire en difficulté, mais on a aussi du jeu vers
l'avant, qui est une marque de fabrique niçoise. Ce qui est remarquable aussi,
c'est notre efficacité sur coups de pied arrêtés. On prend peu de buts et on en
marque.
- Vous avez connu des moments de
difficulté ?
- À chaque match on en a traversé. Même contre Strasbourg quand on gagne 4-0,
mais où on mène 2-0 contre le cours du jeu. Ou bien à Lille, où on gagne 3-0,
mais où les Lillois frappe sur la barre d'entrée et où on est jamais tranquille
jusqu'au bout. Mais notre état d'esprit nous a permis de nous en sortir.
Vous pensez que les événements de l'intersaison expliquent ce qui a suivi depuis le mois d'août ?
- Ce qu'on a vécu tous ensemble a contribué à ce qu'on fasse bloc, qu'on se
sente forts moralement, et donc qu'on obtienne ces résultats. Mais sans le
travail on n'en serait pas là. Les événements sont pour vingt pour cent dans
notre réussite, mais ils nous ont pénalisés dans d'autres domaines. Au niveau du
travail foncier, des émotions et de la perte d'énergie nerveuse. Et ça nous a
coûté peut-être plus que vingt pour cent .
-Vous que rien ne rattache à Nice, pourquoi vous être battu a ce point pour que le Gym joue en L 1 ?
- Pour deux raisons. D'abord, parce que j'étais là depuis janvier 2001 et que
j'avais amené des joueurs : Pitau, Cirilli, Tamazout, Meslin. Ils m'avaient fait
confiance et je ne pouvais pas les abandonner. Ensuite, parce que l'équipe avait
gagné sa place en L 1 sur le terrain et qu'on n'avait pas le droit de renoncer.
Si on échouait c'était la perte du statut pro et la fin du foot à Nice. Alors,
malgré des propositions ailleurs, je me suis bagarré tant que j'ai cru qu'il y
avait une chance. Je sentais que c'était possible.
- Entraîneur c'est chez vous une
vocation ?
- Oui.Mon père était entraîneur à Mannheim, en D 2 allemande, et j'ai toujours
pensé le devenir à mon tour. Quand j'étais joueur entre 1984 et 1988, j'ai passé
tous les diplômes à Vichy pendant mes vacances. Et l'exemple que j'avais sous
les yeux d'Aimé Jacquet était là pour me motiver.
- C'est l'entraîneur qui a
compté le plus pour vous ?
- J'ai connu des pointures. Udo Lattek au Bayern, dont le discours m'a beaucoup
intéressé, Rehagel à Offenbach ou Jupp Derwall avec les Olympiques allemands.
Mais celui qui m'a marqué c'estAimé, que j'ai fréquenté dix ans. Il avait une
telle approche de son métier, il était tellement communicatif, enthousiaste,
passionné, heureux, épanoui qu'il nous a donné à tous envie de rester dans le
métier. Regardez, tous les Girondins ont ou ont eu des responsabilités
techniques : Dropsy, Specht, Domenech, Battiston, Lacombe, Trésor, Tigana,
Giresse, Thouvenel, Girard, Jean Fernandez. Ce n'est pas un hasard. Jacquet a
donné naissance à une génération d'entraîneur-éducateur. Pas d'entraîneur-manager-businessman.
- Comme éducateur au centre de
formation, il semble que vous étiez particulièrement exigeant ?
- J'exigeais que les joueurs donnent tout. Et sur le plan technique j'étais
intransigeant. Il fallait que les jeunes soient capables de jouer des deux pieds
et de la tête. Ce sont les bases pour prétendre être pro.
- Quand vous avez repris
l'équipe rétrogradée financièrement en D 2 il y a eu des tiraillements,
particulièrement avec Dugarry et Lizarazu.
- Ils étaient jeunes et ne voulaient pas rester en D 2. J'ai essayé de leur
faire comprendre qu'ils étaient redevables d'un club qui les avait formés de
quatorze à dix-neuf ans. "Duga" a vite accepté. Mais "Liza" m'a fait la
gueule mois en me regardant de travers. Il s'est fait expulser en match amical
et est venu avec un avocat pour avoir sa liberté. Je n'ai pas cédé, et comme
c'est quelqu'un d'intelligent les choses se sont arrangées et il nous a bien
aidés à remonter.
- Aujourd'hui, vous semblez plus
décontracté et moins dirigiste avec les joueurs ?
- J'ai évolué et je n'ai plus affaire à des footballeurs aussi jeunes, mais à
des joueurs déjà formés. Ça ne m'empêche pas d'être très exigeant à
l'entraînement et en match. En dehors, je suis tolérant. Je sais mieux que mes
joueurs que les années passent trop vite dans le foot pour s'emmerder. Alors il
faut s'éclater, bosser dur mais se réjouir, plaisanter, ne pas se prendre au
sérieux. Un match est perdu ? On est dignes dans la défaite. On est des
gagneurs, on n'aime pas perdre, mais c'est un nouveau départ et c'est parfois
plus facile d'apporter des corrections que quand on gagne.
- On vous sent proche
viscéralement de vos Niçois. Ils figurent parmi les plus petits salaires de L1,
et vous-même comme joueur étiez le Bordelais le moins bien payé.
- J'ai fini avec 56 000 F par mois, loin des Ferreri, Vercruysse, José Touré.
Mais l'argent n'a jamais été mon moteur. C'est vrai que je me reconnais dans mon
groupe. C'est une équipe à laquelle je ressemble ou qui me ressemble. J'ai
choisi des joueurs qui partagent ma façon de voir et que j'ai trouvés
intéressants. Des joueurs qui se battent, qui sont vaillants, qui ont du cœur,
qui sont ouverts, qui sont souriants, qui aiment vivre. J'ai été aidé par la
chance. Sur les dix recrutés, j'en connaissais les deux tiers. Il n'y a que
Bigné, Abardonado, BaruI et Olufadé que je ne connaissais pas personnellement.
Mais ils m'ont convaincu. Les autres, je savais à quoi m'en tenir. Gregorini, je
l'avais rencontré avec Créteil à l'époque où Nice réussissait dix-sept fois 0-0
sur trente-huit matches dans la saison. Diawara, je l'avais formé à Bordeaux ;
Pitau, je l'avais connu à Créteil ; Everson, je l'avais eu en formation
également aux Girondins.
- La vraie révélation c'est lui,
c'est Everson ?
- Pour vous peut-être, parce que personne ne le connaissait. Pour moi, c'est
surtout un vrai bonheur. Je suis heureux. Il a enfin ce qu'il mérite. La
reconnaissance après laquelle il court depuis toujours et le salaire correct (12
000 € par mois) que valent son talent et son implication. Il est sous contrat
jusqu'en 2005, mais on va renégocier son contrat, l'augmenter, pour l'avoir
toujours avec le sourire, comme on a procédé récemment avec Varrault et Pamarot,
et comme on est en train de faire avec Pitau. Avec Everson, je me dis que je ne
me suis pas trompé. Parce que, quand même, il fallait oser faire confiance à
quelqu'un qui jouait en D 3 allemande, qui évoluait devant et que j'ai fait
reculer d'un cran, qui, blessé, n'avait pas joué depuis trois mois et qui est
arrivé avec cinq kilos de trop. Mais je l'avais eu à Bordeaux. Je connaissais le
bonhomme.
- Un que vous n'avez pas pris en revanche malgré ses offres de service, c'est David Ginola. C'est vrai que vous ne vouliez pas d'une star comme lui dans l'équipe ?
- C'est faux, et il faut évacuer ce malentendu. Ginola, je l'ai croisé pas plus
tard qu'il y a quinze jours dans une soirée. On a parlé et j'ai découvert un
type super, agréable, simple dans son comportement, dont je trouve qu'il a une
mauvaise image à tort. Je lui ai dit : "David, si tu es dans le coup et si ce
n'est pas une question financière - ce qu'il m'a confirmé en me disant qu'il
voulait finir à Nice -, fais les efforts, perd un peu de poids et on verra. "
Pour l'instant, on en est là mais il n'y a pas d'opposition de ma part.
- Ginola recrue de Nice au
mercato, c'est possible ?
- Pourquoi pas ? Je serais fou de me priver de quelqu'un qui a envie d'apporter
quelque chose, avec la carrière qu'il a, avec la qualité qu'il a. À une
condition, c'est que physiquement et mentalement il soit dans le coup.
- Sinon, au mercato risque-t-il
d'y avoir des départs ?
- Non, personne ne partira.
- L'état d'esprit dont vos
joueurs font preuve depuis le début peut-il perdurer ?
- Comme c'est un état d'esprit exceptionnel, ça va être difficile. L'explication
est dans le mot même "exceptionnel". Mais comme ça dure déjà depuis six mois, on
se dit que ça peut continuer cinq mois de plus. Alors on va essayer. C'est un
challenge. Mais il ne faut pas penser qu'état d'esprit égale automatiquement
résultats. On peut avoir un état d'esprit irréprochable et perdre. Moi, c'est ça
qui m'intéresse d'abord. On a une telle dépense d'énergie que l'époque va venir
où on va avoir une baisse de régime - ou alors ce serait un miracle de plus.
L'essentiel sera alors de conserver nos vertus, l'humilité, la solidarité,
l'abnégation. Ça vient tout seul quand on gagne, plus difficilement ; quand on
perd, mais je veillerai à ce que rien ne change et je serai très vigilant.
- Jusqu'alors, votre plus grande
émotion d'entraîneur c'était l'élimination du Milan AC par les Girondins en
quart de finale de la Coupe de l'UEFA 1995-1996 (0-2,3-0). Ce qui se passe avec
Nice est-il comparable ?
|- Bordeaux-Milan reste le match de ma vie, de joueur et d'entraîneur confondus.
Le top au niveau de l'émotion, des sensations, du jeu produit, des buts marqués,
de la qualité de l'adversaire, de l'inattendu du scénario. Mais ce qui se passe
à Nice y ressemble. C'est moins violent, moins instantané, ça s'inscrit plus
dans la durée, mais c'est pareil. J'ai déjà des souvenirs à Nice pour la vie.
Les premiers matches au Ray, l'accueil du public, la fusion avec les supporters.
D'entrée, on a senti le truc prendre et se lever. Et puis il y a eu des
entraînements comme je n'en avais jamais vécu. Le 2 juillet pour la reprise, il
y avait 6 000 spectateurs. On n'était sûrs de rien, on était tous aux ASSEDIC
depuis la veille 1er juillet, mais notre échauffe-ment ressemblait déjà à un
tour d'honneur. Une heure et demie de bonheur. Ou bien le 19 juillet. Au milieu
de la séance, j'ai reçu sur mon portable un appel de René Charrier m'avertissant
qu'on était repéchés. J'ai sifflé, j'ai réuni les gars, j'ai un peu fait durer
le suspense avant d'annoncer la nouvelle. J'en ai encore la chair de poule.
- Tout ça crée des liens. Or,
cette équipe va éclater en fin de saison.
- On en est tous conscients. C'est pour ça qu'on veut profiter. J'ai sept
joueurs prêtés et je ne pourrai en garder que un ou deux. Les autres vont
partir, d'autant qu'ils ont fait leurs preuves. Si Kaba continue à claquer des
buts, on ne l'aura pas pour 300 000 €. Alors je ne me fais pas d'illusions. Il
faudra rebâtir un groupe, trouver à nouveau des astuces, découvrir des talents.
Ça ne me fait pas peur. On aura plus de temps que cette année. Si on assure le
maintien en mars, on pourra préparer la suite. D'ailleurs on a commencé. Parce
que si on est modestes et humbles, on est aussi optimistes. Alors on regarde, on
repère, on supervise.
- Vous-même pourriez être tenté
de partir ?
- J'ai un bail jusqu'en 2005 et l'habitude d'aller au bout de mes contrats. Ici,
c'est caché par les résultats, mais il y a tout un club à construire. Beaucoup
de travail à tous les niveaux. Mais c'est passionnant. Je vais bientôt avoir des
responsabilités étendues, et le pouvoir de donner la ligne de conduite
concernant le projet sportif et l'avenir du club. Ça passe aussi bien par la
définition des jeunes à recruter - il faut qu'ils aillent vite, qu'ils sautent
haut, qu'ils aient les deux pieds -que par la refonte du centre d'entraînement,
le développement du merchandising, la restructuration d'un réseau de détection,
la construction du nouveau stade à l'échéance 2006 et le choix de
l'endroit où nous jouerons pendant les deux ans de travaux. Pas question de
jouer au parc des sports. Ce n'est pas un stade de foot et c'est dix points de
perdus sur une saison. Il y a du pain sur la planche.
- On évoque pourtant votre nom du côté de Bordeaux.
- C'est vrai que ma famille vit à Bordeaux et que ce n'est pas toujours évident.
Mais ça ne veut pas dire que je regarde une place d'entraîneur qui pourrait se
libérer à Bordeaux. Je fais mon travail, et après on verra. Sur le plan
professionnel, je suis très heureux à Nice.
- Ce qui vous arrive
actuellement, c'est une revanche ?
- C'est une petite revanche. Une revanche sur le destin, pas contre l'un ou
l'autre. Pas sur des gens qui ne m'ont pas fait confiance. Mais bon, les gens
qui ne m'ont pas fait confiance (Lange à Bordeaux, Afflelou à Creteil), eux ils
ne sont plus dans le football aujourd'hui. Moi je savais que je reviendrais, que
je referais surface. On a tous des passages à vide et ça repart. Le tout c'est
de ne pas se décourager. J'ai laissé le temps faire, le destin faire en me
disant que j'aurais l'occasion de retrouver le haut niveau.
- Franchement, quand vous voyez
vos performances, votre position à la fin des matches aller, vous ne vous dites
pas qu'il y a un vrai coup à jouer ?
- On peut se poser la question en effet. Mais qu'on se le dise entre nous dans
l'intimité du vestiaire est une chose, qu'on le claironne dans les médias en est
une autre. C'est vrai qu'apparemment les autres ne sont pas tellement meilleurs
que nous. Certains sont meilleurs devant et moins bons derrière, d'autres
meilleurs derrière et moins bons devant. Nous, on a atteint une espèce
d'équilibre, mais notre objectif reste le maintien. Il y a beaucoup de matches
en janvier. Si le 1" février on a les quarantre-deux points nécessaires, alors
là, oui, on se fixera de nouveaux objectifs.
- Beaucoup d'entraîneurs vous voient dans les trois premiers.
- C'est de bonne guerre. Ils ne peuvent pas dire le contraire. Ils savent que
s'ils nous prenaient pour des rigolos, on afficherait les articles dans le
vestiaire et ça nous motiverait encore plus. Mais je crois quand même qu'il y a
du respect dans toutes ces réflexions.
- Qu'est-ce qui manque à Nice
pour prétendre rester en haut ?
- Un banc plus fourni en quantité et en qualité. On a perdu Meslin pour
longtemps, et quand des joueurs comme Cobos ou Pitau ne sont pas là, ça se sent
quand même. Des installations supérieures, au niveau de la récupération en
particulier, où on manque cruellement d'appareils. Et un stade comme les autres
même si 15000 Niçois font plus de bruit que 35 000 Bordelais. Sur la durée, tout
ça fait la différence.
- En résumé et en gros, c'est
quoi la méthode Rohr ?
- Un mélange d'exigence, de dignité, de moral et une manière de positiver.
J'essaye d'être l'entraîneur que moi j'aurais voulu avoir quand j'étais joueur.
Je ne suis pas toujours sur le dos des joueurs et j'essaie de leur foutre la
paix. J'essaie aussi qu'ils prennent du plaisir dans le travail et sur le
terrain. J'ai trop souffert personnellement de certaines rigueurs tactiques qui
m'obligeaient à suivre un mec pendant quatre-vingt-dix minutes au marquage. Je
suis à l'écoute et partisan de la discussion. Mais je ne transige pas avec la
discipline, et lorsqu'il faut écarter un élément avant que par son comportement
il ait pollué le groupe, je n'hésite pas. La semaine dernière on est allés voir
les enfants malades dans un hôpital niçois. Si après ça tu n'es pas content de
ton sort, prêt à bosser avec le sourire, il faut arrêter. »