Sébastien Roudet :

"A Nice, tout me plaît"

 

Extrait

 

 

Sans doute peu de gens s'en souviennent, mais tu faisais partie de la sélection des 20 ans aux championnats du monde 2001 en Argentine aux côtés des Cissé, Mendy, Givet, Mexès et autres Bamogo. Quels souvenirs gardes-tu de ces années dorées ?

Evidemment, j'en garde de très bons souvenirs !
Mais ce championnat du monde n'a pas été mon plus grand moment puisque j'étais sélectionné dès 17 ans et surtout j'ai participé au titre de champion d'Europe en 18 ans. Mais plus que les joueurs que j'ai côtoyés, le souvenir que j'en garde, c'est ce sentiment de représenter son pays. Écouter la Marseillaise avec le maillot bleu sur les épaules est quelque chose d'extraordinaire.

Comment as-tu vécu l'ascension de tes potes de promotion alors que toi, tu restais lors de chaque intersaison « scotché » en Ligue 2 à Châteauroux ?

Honnêtement, j'étais content pour eux. Moi aussi, j'ai eu des opportunités de rejoindre des clubs de Ligue 1, notamment à 18 ans, mais je voulais m'aguerrir. Je préférais rester en Ligue 2 en tant que titulaire pour continuer à faire mes classes et à progresser plutôt que partir à l'aventure, sans certitude. Fatalité, l'année où tout le monde attendait ma confirmation, elle n'est pas arrivée... Je suis passé à côté de ma saison. Mais bon, je savais que mon heure arriverait et je vais enfin pouvoir prouver ma valeur au plus haut niveau.

Avec du recul, regrettes-tu certaines décisions lorsque par exemple certains clubs étaient prêts à aligner près de 30 millions de francs (4,5 millions d'euros) pour t'acquérir ?

Je ne peux pas cacher que j'ai quand même eu quelques regrets après coup... Quand l'Olympique de Marseille vous propose un contrat à 19 ans, cela ne laisse pas insensible ! C'était la période où les clubs faisaient des contrats de cinq ans et où il y avait « trop » d'argent dans le foot. Mais avec mon entourage, on avait pris la décision de privilégier la continuité et j'avais resigné à Châteauroux. On va dire que j'ai été raisonnable (rires)...

Qu'est-ce qui t'a fait sentir que c'était le moment de franchir le cap ?

Depuis l'âge de 15 ans je suis au club de La Berrichonne, donc je pense pouvoir dire que j'ai fait le tour de tout, aussi bien au niveau du club que de la ville. J'avais besoin de voir autre chose et surtout de franchir un palier en goûtant à la Ligue 1. C'était ma priorité et je suis très heureux de l'avoir réalisée. J'ai pris mon temps, j'ai monté les marches les unes après les autres et je pense être prêt!

Malgré les sollicitations et ta très bonne fin de saison, tu n'as jamais changé de discours sur ta volonté de venir à Nice. Les tentatives de déstabilisation, notamment du côté de Saint-Étienne, t'ont-elles pour autant à un moment fait douter de ton choix ?

Pas du tout, ma décision était prise depuis janvier. Tout ce qui a été dit dans les journaux sur ma volonté d'aller à Saint-Étienne était faux. Ma priorité était de bien finir la saison à Châteauroux et d'arriver à Nice dans les meilleures conditions. La parole est quelque chose qui compte beaucoup pour moi et j'avais donné la mienne aux dirigeants niçois.

Depuis le début de saison dernière, Gemot Rohr et son staff t'ont suivi régulièrement Comment ont évolué vos rapports du premier contact à ta signature ?

Au départ, seul mon agent avait des contacts avec l'OGC Nice, il m'a fait part de l'intérêt que me portait le staff technique niçois. Et pour moi, le fait qu'il se manifeste si tôt dans la saison m'a convaincu que c'était la bonne solution. Après huit ans passés à Châteauroux, je souhaitais partir pour un club où je sente une réelle volonté de m'accueillir. Sinon, les premiers contacts que j'ai eus avec Gemot Rohr ont été par sms (rires)... Il m'a envoyé un petit mot d'encouragement avant la demi et la finale de la Coupe de France. Depuis que je suis arrivé, on a eu l'occasion de discuter à deux,
trois reprises de ce qu'il attendait de moi.

De Châteauroux, comment percevais-tu le groupe niçois et quelle image se dégageait de l'OGC Nice ?

Quand je regardais leurs matchs à la télé, il y a deux choses qui m'étonnaient à chaque fois. D'abord, leur solidarité et le respect avec lequel ils défendaient leurs couleurs, et dès que les caméras rentraient dans les vestiaires à la fin, la super ambiance qu'il y régnait. Maintenant que je suis passé de l'autre côté de l'écran, je peux vous dire que cela reflétait bien la réalité. Au niveau du club, j'en avais entendu que du bien à Châteauroux. J'ai eu l'occasion d'en discuter avec Victor Zvunka qui m'a dit que l'OGC Nice était un bon club et Karim Fradin qui lui m'a dit que le cadre de vie était génial.

Et Serge Ayeli qui évoluait avec toi à La Berrichonne et était seulement prêté par le Gym ?

Sergio, j'allais l'oublier (rires)... Il avait entendu dire la saison dernière que je devais peut-être venir à Nice et il m'a toujours incité à le faire en me disant que c'était un club où je pourrais pleinement m'exprimer.

Aujourd'hui, tout le monde fonde de gros espoirs en toi. Quelles sont tes ambitions en arrivant ici ?

Personnellement, j'ai envie de faire le maximum de matchs. Je veux me donner à fond, faire plaisir au public, m'éclater. Après, collectivement, j'espère que l'on réussira une saison au moins aussi pleine que celle qu'ils ont vécue l'année dernière. Si je devais fixer des objectifs, ce serait entre la 1 re et la 10e place.

Cette année, l'OGC Nice fête son centenaire, le club est en construction, un stade sera livré dans trois ans... Penses-tu que ton avenir puisse se dessiner en rouge et noir ?

Pour le moment, j'ai signé un contrat de trois ans que je compte bien respecter. Depuis que je suis arrivé à Nice, tout me plait, mais je continue ma phase de découverte. Je sais comment se passent les choses en football, donc je préfère rester mesuré à ce niveau et me donner à fond chaque saison. Ce n'est pas quelque chose qui me préoccupe pour le moment, laissez-moi déjà arriver (rires)...

Dès dimanche, à certains moments, on t'a senti vouloir prendre la direction du jeu en revenant assez bas chercher les ballons. Penses-tu avoir les moyens de t'imposer comme le meneur de cette équipe ?

Je ne sais pas. Mais c'est dans ma nature, j'aime bien donner des solutions, aider dans le jeu, redescendre pour participer à la construction. Ça a surtout été le cas en première mi-temps face aux Danois parce que l'essentiel du jeu se déroulait à gauche, mais à la mi-temps le coach m'a demandé de jouer plus haut. Si la confiance est là, je pense pouvoir assumer une partie du jeu. De toute façon, je dois progressivement prendre des responsabilités.

Que te demande Gemot Rohr dans ton rôle et ton influence sur le jeu ?

On l'a déjà un peu évoqué ensemble, il me demande de venir chercher les ballons, de donner des solutions, de jouer sur ma vitesse et surtout de provoquer, dribbler et centrer pour créer le danger. Ça tombe bien, c'est ce que j'aime faire (rires)...

Le retour programmé pour le début de saison d'Everson va te placer en situation de concurrence directe. En étant une des pièces maîtresses de Châteauroux depuis des années, tu n'as pas réellement connu cette situation. T'y es-tu préparé ?

Forcément je suis obligé de m'y préparer. À moi de bien travailler même si je suis conscient qu'un joueur du niveau d'Everson est un gros calibre. Je me donnerai à fond et ce sera au coach de voir, mais rien ne dit que l'on ne puisse pas jouer ensemble...

La Brigade Sud t'a montré son soutien avant et après la rencontre en scandant ton nom. Qu'as-tu ressenti ?

J'avais la chair de poule ! Je ne m'attendais vraiment pas à ça, j'étais dans le rond central et je les ai entendus scander mon nom... C'est quelque chose que je n'avais pas connu auparavant, en huit ans passés à Châteauroux, cela ne m'était jamais arrivé. Ici, on sent vraiment le public derrière l'équipe. J'ai trouvé l'ambiance formidable alors qu'il ne s'agissait que d'un match d'Intertoto. Tous les autres m'ont dit :« Attends de voir ce que ce sera pour l'ouverture du championnat contre Lyon! » En plus, ça correspond à mon jeu. Quand je provoque, j'aime sentir le public qui s'enflamme, c'est une aide psychologique.

Après maintenant un peu plus de deux semaines de vie commune, as-tu déjà des affinités avec certains ?

Forcément avec les nouveaux : Olivier (Fauconnier) et Florian (Jarjat), d'autant plus que l'on était dans le même hôtel. Après j'ai de bons contacts avec les jeunes... Enfin je dis « jeune », mais c'est peut-être aussi parce que j'ai tout juste 23 ans. Mais je commence à découvrir progressivement tous les gars et il y a une super ambiance. C'est rare de trouver un groupe sans clan, aussi sain.

Enfin un petit mot sur ce changement de vie, alors la différence entre le Berry et la Côte d'Azur au mois de juillet...

Il fait plus chaud et c'est plus grand (rires)... Non, je n'ai pas encore eu trop le temps de me balader, mais je sais qu'il y a beaucoup de choses à faire et à découvrir. J'ai déjà trouvé un logement donc je vais pouvoir commencer à être plus tranquille. Tout commence bien !

 

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