Gernot Rohr :
"Le club n'a rien à se reprocher"
Extrait
Avec deux victoires pendant le stage de préparation en Allemagne, vous devez être satisfait du comportement général de votre équipe...
Au-delà de ces deux
victoires, c'est davantage le travail effectué qu'il faut retenir. Une
préparation réussie est un ensemble de choses maîtrisées. Le contact a été bon
entre nous. Les liens se sont resserrés. Après,naturellement, le résultat obtenu
est encourageant, surtout pour les attaquants qui ont trouvé le chemin des
filets et la défense qui n'a pas pris de but. Après, je vous rassure, ce ne sont
pas trois matches amicaux qui vont nous gonfler la tête.
Finalement quel bilan
tirez-vous de l'intersaison ?
L'intersaison n'est pas
finie. Elle s'achèvera le soir du 31 août et il serait trop hâtif de tirer
quelconque enseignement et encore moins un bilan. Je ne peux parler qu'à titre
provisoire. Disons qu'elle prenait une tournure intéressante jusqu'à la semaine
dernière avec le départ, comme tout le monde le sait, de deux pièces maîtresses.
Ils sont tardifs, donc forcément ennuyeux, puisque nous comptions vraiment sur
eux pour démarrer le championnat. Ainsi, le vrai souci aujourd'hui vient juste
du fait que nous n'avons pas encore trouvé les remplaçants numériques à ces
départs. Faute de moyens, il nous a été impossible de recruter les Feindouno,
Cousin et autres priorités que le club s'était fixées. Dès le départ,
l'attention s'est axée sur le secteur offensif. Les départs de Laslandes,
Cherrad et Simone nous ont poussé à chercher dans ce sens. Heureusement que la
semaine dernière, nous avons pu compenser le départ d'Everson par l'arrivée d'Agali.
Il clôt ainsi notre recrutement offensif. Il est grand, puissant et rapide.
C'est peut-être le point d'ancrage qui nous
manquait. Si on réfléchit précisément, il est facile de se rendre compte que
devant et derrière, nous sommes parés. Finalement, seule la blessure de Pancho
est venue enrayer la mise en place défensive pour l'instant. Je le répète, il
nous reste encore quelques bons coups à faire pour conforter cet effectif.
Justement, le départ
d'Everson n'est-il pas finalement « une affaire » en raison de sa blessure ?
Vous plaisantez ? C'est
une vraie déchirure. Nous perdons trop sur le plan de son implication, de
l'amitié qui l'unissait au reste de l'effectif et de la motivation qu'il
drainait dans le groupe pour ne sortir que l'aspect financier de l'affaire. Si
nous ne pouvions aller à l'encontre de la volonté du joueur, je m'interdis de ne
retenir que l'aspect financier de ce transfert.
Au niveau
psychologique, de quelle manière peut-on maintenir dans le bain un joueur
(Romain Pitau) qui va vous quitter dans trois semaines ?
Cela fait partie de notre
réflexion. L'aspect psychologique dans la performance d'un joueur prend une part
importante et à ce niveau, il faut tout faire pour ne pas commettre les mêmes
erreurs dans le futur. Je m'explique : ce transfert devenait inévitable. Nous ne
refuserons jamais à quelqu'un qui a beaucoup donné de réaliser un rêve :
participer à une coupe d'Europe, améliorer sa situation financière etc... Mais
seulement à partir du moment où le club y trouve son compte. Après, il y a des
règles et une forme de respect qui s'établit. Nous avons tenu notre parole à ce
sujet en fixant une date butoir, au 15 juillet. Une date suffisante pour trouver
un remplaçant. Les Sochaliens nous ont dit non pour revenir à la charge huit
jours avant le début du championnat. Dans cette affaire, son agent et le club
doubiste n'ont pas été corrects. Car ensuite, nous avons encore joué le jeu et
une nouvelle fois, les dirigeants sochaliens n'ont pas tenu leurs engagements.
Il était convenu d'un « gentlemen agreement » avec un départ programmé après les
trois premières journées de championnat. Ils ont préféré vendre la mèche afin de
mettre une pression supplémentaire. Vous comprenez que nous n'en avions pas
vraiment besoin. Ce n'est pas trop sport de leur part et cela s'apparente
presque à une faute professionnelle. À partir de là, il nous était impossible de
dégager en touche. Notre parole, au moins, a été respectée. Après je ne vois pas
où il y aurait un problème. Romain est un grand professionnel. Il a pris la
parole devant le groupe, expliqué ses raisons et dit qu'il ne lâcherait pas ses
copains. Les joueurs ne lui en veulent pas et sont réellement solidaires avec
lui. La situation est difficile, mais tous ensemble nous ferons corps...
Ne craignez-vous pas
une réaction délicate de la part du public à son encontre ?
Nous ne pouvions remuer ciel et terre pour conserver le joueur. Le club n'a rien à se reprocher. Nous avons même été trop gentils. Maintenant, le public devrait comprendre la situation et comme le joueur répondra présent sur le terrain, il n'y a pas de soucis à se faire. Il faut tourner la page. Je ne retiendrai qu'une chose, cette histoire va nous faire progresser. Au niveau de la communication, nous pouvions faire mieux. Mais que voulez-vous entre le stage en Allemagne et les vacances du Président, nous n'avons pas eu énormément de temps pour nous concerter... Délicat de gérer un cas pareil sans réfléchir en commun à la meilleure attitude à adopter.
Ces décisions n'ouvrent-elles pas la porte à une pression supplémentaire sur d'autres joueurs sollicités ?
Que les agents ne
prennent même pas la peine de téléphoner au siège ! Notre discours a toujours
été clair. Sans grand stade, pas de folie. La politique est saine et tout le
monde adhère à ce projet. Aujourd'hui, nous ne voulons pas déroger d'un iota à
cette politique. Elle va aussi bien dans le sens des départs que dans celui des
arrivées. C'est déjà miraculeux que le club aborde le centenaire avec un
effectif encore solide. Il serait dangereux pour nous de se démunir encore. Au
niveau financier, il n'y a pas de soucis, donc pour l'instant, il n'est pas
question de tractations pour une quelconque pression sur l'un de nos éléments
prometteurs. La réponse est d'ailleurs venue des actionnaires avec la
reconduction du contrat de Varrault. C'est un bon compromis pour le joueur et le
signe fort que le club souhaite conserver maintenant la totalité de son
effectif. Nous allons tous nous serrer les coudes pour arriver à se maintenir et
vu le calendrier, l'équipe a vraiment besoin de tout le monde...
Est-ce que vous avez
prévu de demander une rallonge budgétaire pour un joueur supplémentaire ?
S'il y a de bonnes
affaires, nous n'hésiterons pas. Nous avons l'argent nécessaire.
Quel type de joueur
recherchez-vous ?
On va voir Il est certain
que nous avons perdu gros avec les départs de trois cadres majeurs de
l'effectif. Il ne faudra pas se tromper. Les nouveaux devront, obligatoirement,
compenser les manques.
Etes-vous pressé ?
Il y a trois semaines
pour nous décider. Et puis, n'enterrez pas trop vite certains joueurs. Un garçon
comme Serge Dié a les capacités de remplir le rôle de Pitau, par exemple. Dans
un premier temps, l'effectif est assez complet pour pallier, sur quelques
rencontres, les ajustements nécessaires. Certains ont leur carte à jouer.
De quelle manière les joueurs ont pris l'arrivée de Victor Agali ?
Ils le connaissent tous.
Le jour où j'ai annoncé sa venue, les joueurs semblaient réellement satisfaits.
Le groupe est sain. Il devrait accélérer son intégration. C'est nécessaire car
il y a un gros travail à faire de remise en forme. Il ne sera pas prêt tout de
suite et c'est pour cette raison qu'il est important pour lui de sentir un
groupe soudé.
Qu'est-ce que le
joueur peut apporter à votre effectif ?
Dans notre système, c'est
le joueur idéal. Il allie vitesse et puissance avec un gabarit impressionnant,
une bonne frappe de balle et un super état d'esprit.
Est-ce que cette
arrivée condamne l'association Meslin-/Vahirua ?
Pas du tout. Quand tout
le monde sera opérationnel, nous essaierons d'évoluer vers une attaque en
losange. Mais cette option demande énormément de sacrifices défensifs pour les
attaquants. Nous devons travailler avant de reproduire ces schémas
régulièrement, mais je ne désespère pas pour qu'il corresponde à nos besoins.
C'est aussi pour cette raison que le nombre d'attaquants a augmenté dans
l'effectif. Il est difficile pour un joueur de reproduire 90 minutes, l'effort
demandé.
L'hypothèse d'une configuration à trois têtes semble faire son chemin...
Oui. Elle peut marcher
avec un roulement aux avant-postes.
Certaines arrivées
amènent un large éventail d'options tactiques. Est-ce que c'était l'idée
première de votre recrutement ?
Oui. L'idée première
était d'améliorer les secteurs sensibles. C'est ce que nous avons fait sur le
plan offensif. Ensuite, nous nous sommes préparés à pallier certaines
défections, tout en gardant des fondations solides. Et là, nous y sommes
quasiment arrivés. Toute la défense est resté et avec Jarjat, qui s'est affirmée
pendant la préparation, nous paraissons solides. De plus, l'effectif bénéficie
du retour en forme de certains garçons. Un joueur comme Scotto équivaut
pratiquement à une recrue. Il
revient dans le coup et dès que les bobos l'auront épargné, il pourra vraiment
postuler à une place de titulaire. J'ai hâte de voir ce que Meslin arrive à
donner sans les multiples pépins physiques qu'il a connus l'an dernier. S'il
joue le jeu comme durant la préparation, il sera là...
Pourquoi avez-vous
évité de prendre un meneur de jeu, style Jérôme Leroy ?
Vous connaissez son
salaire ? J'adhère totalement à la réflexion des actionnaires et de la
direction. Nous ne pouvons offrir à un joueur trois fois plus que les autres !
C'est une question d'équilibre. Il est important aujourd'hui de ne pas le
fragiliser.
Comment abordez-vous
ce Nice-Lyon ?
C'est une rencontre
exceptionnelle à plusieurs titres. Ce match rentre dans le cadre des festivités
du centenaire et il est important d'être au niveau de l'ambiance du Ray. La fête
doit se prolonger sur le terrain. Pour ça, il va falloir être présent. Ensuite,
c'est l'ouverture du championnat avec tout ce que cela implique. Canal+, le
champion de France, tout est réuni pour doper l'équipe et réaliser un bon
départ. L'année démarre sur cette rencontre avec de nouveaux dangers. La
concurrence s'est accrue et la bataille du championnat se prépare dès vendredi.
Techniquement et
tactiquement, de quelle façon prévoyez-vous de contrer l'impact et surtout la
vitesse de leur ligne offensive ?
Bonne question...
Personne n'est arrivé à y répondre depuis trois ans ! Plus sérieusement, face à
un tel client, il est indispensable d'éviter
de commettre la moindre erreur. La perte d'un ballon, le mauvais choix, la faute
évitable et c'est toute la physionomie du match qui s'en trouve changée. Le
genre d'opposition où le moindre contrôle a son importance. Et puis, vous savez
que chaque coup-franc à 20 mètres s'apparente à un mini-pénalty pour eux avec
Juninho ! Tactiquement, vous comprendrez que je vais éviter de rentrer dans les
détails. Mais je peux annoncer que nous éviterons le marquage individuel. Les
affronter en zone ne nous fait pas peur !
Du fait du centenaire, les joueurs ont-ils une pression supplémentaire pour cette ouverture au Ray ?
Aucune. Jouer le
champion, qui plus est à domicile, est une chose magnifique dans notre
progression. Depuis deux saisons, les hommes de Paul Le Guen viennent s'imposer
au Ray et depuis deux saisons, on se dit que l'on pouvait mieux faire ou que ce
n'était pas mérité... À partir de là, comment voulez vous avoir la pression ?
Quelle que soit l'issue du match, nous ne lâcherons rien devant notre public.
Après si l'on peut sortir avec quelque chose, noue n'allons pas nous en
priver...
Et vous ?
Aucune. Pour l'instant, je ne peux être que content, car rien n'a commencé. Mais reposez-moi la question à la fin août si nous avons encore zéro point et je dirai simplement que je commence à l'avoir !
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