Gernot Rohr: "Difficile de terminer devant Metz"
Le Républicain Lorrain
Nice séduit mais ne gagne plus. Avant d'accueillir le FC Metz, Gernot Rohr
rappelle donc tout le monde à la seule priorité du club: le maintien. "Car la
Ligue 1 est un petit paradis", dit l'entraîneur azuréen.
Votre équipe n'a plus
remporté le moindre match en L1 depuis un mois et demi. Les raisons de cette
spirale?
"Un calendrier délicat,
avec une majorité de rencontres disputées à l'extérieur face à des adversaires
difficiles à manoeuvrer. Nous n'avons pas retrouvé la réussite qui était la
nôtre avant la trêve. Résultat, on court derrière la confiance et l'équipe prend
trop de buts. Nous avons besoin de quelqu'un pour renforcer le secteur défensif.
C'est pourquoi nous avons recruté Martin Djetou (ex-Parme). Sitôt qu'il sera
opérationnel, il nous sera très précieux."
Aviez-vous d'autres
ambitions qu'une quatorzième place au départ de la saison?
"Non. Nous évoluons dans
la même catégorie que Metz, l'objectif est donc le maintien. Honnêtement, je
serais très heureux si nous terminions le championnat à cette même place."
Nice est spécialisé
dans les gros scores: 3-3 contre Bordeaux, victoire 4-3 à Monaco, défaite 4-3 à
Auxerre... Que faut-il en déduire?
"Ça signifie que nous
allons de l'avant, avec des joueurs de qualité en attaque. L'équipe se découvre
et ça lui coûte cher. Mais je ne suis pas contrarié: nous avons produit des
supers matches et tout cela montre qu'on ne lâche jamais le morceau."
Dans le même temps,
cette tendance dénote une rupture avec votre réputation de rigueur...
"C'est volontaire. Nous
avons souhaité proposer un football plus agréable, plus offensif à nos
supporters. Au soir de la 20e journée, Nice possédait la meilleure attaque de
L1: du jamais vu depuis les années 70! Selon moi, c'est une condition
essentielle si nous souhaitons, dans l'avenir, remplir un stade de trente mille
spectateurs."
Le projet de
développement lié à la construction d'un nouveau stade s'accompagne-t-il
d'objectifs sportifs supérieurs?
"L'ambition vient avec
les moyens. Or, nous disposons à l'heure actuelle du quinzième budget du
championnat. Il faut donc être réaliste. Le maintien est une chose importante
pour nous. Il y a deux ans et demi, nous avons conquis la montée de haute lutte.
J'espère que nous pourrons longtemps conserver ce petit paradis sur terre qu'est
la Ligue 1."
Vous venez de fêter
votre centième match parmi l'élite. Comment jugez-vous l'évolution du club à
travers les saisons?
"Nice est en train de se
structurer à tous les niveaux: le centre de formation effectue un bon travail,
les vestiaires ont été rénovés, un deuxième terrain d'entraînement a été mis à
notre disposition, ainsi qu'une salle de musculation. On avance dans le bon
sens."
La difficulté de se
forger une identité sur la Côte d'Azur?
"Je ne la ressens pas. A
travers sa culture, sa langue ou sa gastronomie, Nice est riche d'une histoire
qui lui est propre. Sportivement, il y a également un attachement qui s'exprime
par le soutien indéfectible de nos supporters. Attirer dix ou douze mille
spectateurs en plein hiver, c'est quelque chose de nouveau à Nice."
"Que vous évoque le
FC Metz, douzième avec un point de plus?
"Je tiens d'abord à
saluer mon ami Jean Fernandez, qui réalise chaque année des miracles. J'ai
visionné leur victoire contre Auxerre sur cassette, les Messins sont redevenus
très solides. Avec leurs trois attaquants, ils sont sur la bonne voie. Ce sera
difficile de terminer devant eux."