GERNOT ROHR :« Nous allons garder nos meilleurs joueurs »
Gernot Rohr vit actuellement une
saison « extraordinaire » aux commandes de Nice. Quoi qu’il arrive, cette
aventure restera donc gravée dans sa mémoire. C’est pour cette raison que la
baisse de régime actuelle de ses protégés ne l’inquiète pas. Il préfère se
tourner vers l’avenir.
Gernot Rohr, quel regard
portez-vous sur les résultats de votre équipe qui a du mal à s’imposer depuis
deux mois ?
Il ne faut pas se contenter de voir uniquement les résultats, il faut également
voir le déroulement des matchs. C’est mon rôle en tant qu’entraîneur. C’est vrai
que les résultats sont moins bons mais nous arrivons à produire du beau jeu. Je
suis malheureux de voir que nos prestations ne sont pas récompensées davantage.
Nous avons obtenu des matchs nuls à l’extérieur qui étaient très honorables, à
Bastia et à Lens notamment. Même la défaite à domicile contre Lyon n’avait rien
de déshonorant. Le score final tient parfois à peu de choses. Il faut dire que
les grosses écuries sont montées en puissance car elles ne disputent plus la
Coupe d’Europe.
Vous ne ressentez donc pas une
baisse au niveau physique de vos joueurs ?
Si, peut-être. Nous n’avons pas pu faire de préparation complète en début de
saison. Il aurait sans doute été mieux de pouvoir faire un travail d’endurance.
Cette situation peut nous pénaliser mais cela ne doit pas être une excuse. Il
arrive parfois que vous ayez une période dans la saison où vous manquez de
réussite. Nous avons également eu des suspensions parfois un peu difficiles à
avaler. Tout cela fait que nous connaissons actuellement une baisse de régime.
Pensez-vous que ce manque de
réussite dans les moments clés est aussi dû au manque d’expérience de certains
éléments du groupe ?
C’est possible car la moitié de notre effectif découvre la Ligue 1. Nous payons
parfois ce manque d’expérience.
Vous doutiez-vous que cette
baisse de régime allait intervenir à cette époque ?
A Nice apparemment, c’est assez classique. Les joueurs ont du mal en hiver. Les
mois de janvier et février, avec des matchs tous les trois jours, ne sont pas
faciles à négocier car notre effectif n’est pas suffisamment riche pour pouvoir
réaliser un turn-over comme le font nos concurrents. Il ne faut pas s’inquiéter.
Dès qu’on peut expliquer les choses, il n’y a pas lieu d’être inquiet.
« Quoi qu’il arrive, ce sera une
belle saison »
Vous venez de signer un nouveau
contrat. Avez-vous des garanties concernant le visage de l’équipe la saison
prochaine ?
Oui. Nous allons garder nos meilleurs joueurs. Nous n’allons pas transférer ce
qui nous appartiennent et nous avons également envie de trouver une solution
satisfaisante pour ceux qui sont prêtés et qui veulent rester avec nous.
Avec le début de saison que vous
avez effectué, seriez-vous déçu si vous ne parvenez pas à décrocher une
qualification en Coupe d’Europe ?
Non, pas du tout. Quoi qu’il arrive, ce sera une belle saison. Elle restera dans
les annales du club. Repêchés le 19 juillet et avec des joueurs considérés comme
des laissés pour compte, nous avons été leaders pendant une douzaine de
journées. C’est quelque chose d’inespéré.
Etes-vous perturbé par les
problèmes survenus récemment au sujet de l’attribution du nouveau stade du Ray ?
Nous avions un peu rêvé. Nous avions vu de belles photos et une belle maquette
du nouveau stade pour que tout cela s’écroule finalement comme un château de
cartes. C’est un peu décevant mais ce n’est pas une raison qui peut expliquer
nos derniers résultats.
Sans parler des mauvais
résultats, n’est-ce pas décevant pour l’avenir du club ?
Vous savez, moi, je positive toujours. Au lieu d’aller jouer à Cannes ou à
Monaco, où nous n’étions pas vraiment désirés, nous allons évoluer dans notre
stade. Peut-être d’ailleurs que le prochain stade va se construire dans la
plaine du Var. Nous ne serons donc pas obligés de nous délocaliser. Ça peut-être
un mal pour un bien.
« Nous ne nous préoccupons pas
de politique »
N’avez-vous pas l’impression que
le club est pris en otage par la politique locale et surtout les affaires ?
Nous ne nous préoccupons pas de politique. Nous ne nous intéressons qu’au
football, notre sport. Nous aimons la ville de Nice. Nous avons apprécié l’aide
que la mairie nous a octroyée pour nous en sortir, ainsi que les investissements
qu’elle va continuer à faire pour le nouveau stade et les améliorations de notre
centre d’entraînement.
Au cours de votre carrière, vous
avez souvent été appelé à la rescousse de clubs en difficultés comme Bordeaux ou
Nice. Ne regrettez-vous pas que l’on vous réclame uniquement pour sauver les
meubles ?
Avec Bordeaux, j’ai connu une finale de Coupe de l’UEFA en 1996. Ça s’est arrêté
brutalement. Je me suis ensuite retrouvé une saison en Allemagne. Désormais, je
vis une belle aventure à Nice. C’est vraiment une histoire exceptionnelle, que
ce soit la saison en elle-même ou l’intersaison.
Ne regrettez-vous pas de ne pas avoir eu votre chance plus tôt ?
Avec Nice, je peux travailler dans la continuité. C’est bien aussi d’avoir une
carrière qui monte crescendo. C’est encore plus exaltant. Il est certain que je
vais difficilement pouvoir faire mieux que ce que j’ai réalisé avec Bordeaux. Il
y a toutefois un club à construire à Nice, un club qui n’a pas toujours été
facile mais avec des gens qui ont envie de réussir. Ça me plait bien.
Jusqu’où pensez-vous pouvoir emmener ce club justement ?
Je vais essayer de faire en sorte que Nice soit un vrai club, avec des
structures solides, des supporters nombreux et dignes, comme ils le deviennent
maintenant. Il faut également créer un centre de formation de qualité, à l’image
de celui des Girondins. Il y a également une place à prendre sur la Côte d’Azur.
Entre Cannes en déclin et Monaco en difficulté, l’avenir appartient à Nice.
Comment allez-vous abordez le prochain derby contre Monaco ?
Nous sommes confiants et déterminés. Nous avons réussi à remporter le match
aller, nous allons essayer de faire la même chose au match retour. Nous allons
tenter de jouer le rôle de trouble-fête dans la course au titre.