Nice-Metz, le feuilleton continu
Extrait Républicain lorrain.fr
Né dans la coulisse, Nice-Metz grandit sur le terrain où il se sera joué à trois
reprises en moins d'un an. Les Messins en deviendront-ils les héros récurrents?
Ce match n'en est pas tout à fait un: avant de se jouer sur le terrain,
Nice-Metz a d'abord existé dans la coulisse, entre Direction nationale du
contrôle de gestion, Conseil fédéral et Comité national olympique et sportif. En
juillet 2002, rien n'a été trop beau pour permettre au club azuréen de se
présenter sur la ligne de départ du championnat de Ligue 1. Quitte à jouer au
yo-yo avec Metz, un jour en enfer, le lendemain au paradis. Seize mois plus
tard, qu'en reste-t-il? "Rien, veut croire Jean Fernandez. Les problèmes
administratifs sont oubliés, même si vous n'empêcherez jamais deux ou trois
excités de remettre de l'huile sur le feu.
Deux ou trois excités, ou un peu plus, ceux-là mêmes qui avaient accueilli la
délégation messine par des jets de sardines, au début de l'année, lorsque le
sort avait réservé un 32e de finale de Coupe de France entre les deux clubs
favoris de la DNCG! Rien, trois fois rien, comparé à certains événements de
l'été 2002, comme ces menaces de mort proférées à l'encontre du président
Molinari. Preuve que le temps a assagi les moeurs, Carlo Molinari a d'ailleurs
lateralenissartl'intention de se rendre, samedi, au stade du Ray.
C'est que, depuis, la rencontre de Coupe de France a soldé les comptes
d'éventuels antagonismes. Remportée par les Messins, qualifiés aux tirs au but,
elle leur a même permis de gagner le respect de leurs détracteurs azuréens;
samedi, les poissonniers niçois n'iront pas livrer au Ray. "Notre victoire
là-bas a constitué la meilleure réponse à apporter à ceux qui nous avaient
accueillis de cette manière", affirme ainsi Stéphane Borbiconi. "Ce match de
Coupe a servi à quelque chose, ajoute Stéphane Morisot: à éviter que les
retrouvailles soient pour samedi en championnat. Le contexte sera moins
délicat."
Si le capitaine par intérim du FC Metz parle d'un "rendez-vous qui reste
particulier", si Borbiconi veut bien croire que, "pour les supporters, il y a
autre chose qu'un simple match en arrière-fond", tous s'accordent avec leur
entraîneur pour tourner la page d'un été oublié. "Il m'arrive encore d'y penser,
admet Morisot, mais c'est juste pour me dire que ça n'arrivera plus jamais à
personne. Enfin, il faut l'espérer..." La preuve: quand on leur demande ce qui
reste du précédent entre les deux clubs, les joueurs messins ne pensent qu'à la
Coupe de France, et à elle seule. "Pour nous, il ne reste que le souvenir d'une
belle petite victoire. C'est sans doute différent pour les Niçois", estime
Morisot, rejoint par Borbiconi: "Je ne connais qu'un précédent à ce match, celui
du mois de janvier. Point, à la ligne. "
Le hasard, pourtant, impose parfois de drôles de devoirs. Pour remplir ceux de
la quinzième journée de championnat, Metz se rend donc à Nice en fin de semaine.
Normal. Mais il y retournera dès le 17 décembre prochain, pour le compte des
huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue, onze mois donc après y avoir signé
l'un des exploits enregistrés en Coupe de France (0-0, 4 tirs au but à 2).
Feuilleton continu, Nice-Metz sera-t-il joué par des héros récurrents? Par les
temps qui courent, personne en Lorraine n'ose le moindre pronostic. Jean
Fernandez constate simplement la perspective d'un déplacement répété à trois
semaines d'intervalle "chez une équipe intraitable à domicile. Et Stéphane
Borbiconi ne veut retenir que la nature de la mission qui attend les Messins "
face à une équipe de caractère, physique, athlétique, qui ne se laisse pas
marcher sur les pieds." Ce qui, en soi, suffit largement.
Sylvain VILLAUME.