Roger Ricort:

"On tend progressivement vers l'élitisme"

 

 

Extrait

 

La signature de Linz illustre la volonté affichée depuis votre prise de fonction de créer un réseau de recrutement à travers l'Europe, voire le Monde. Où en est-on aujourd'hui ?

Pour une première année, il était important de découvrir les tournois internationaux majeurs de jeunes que sont notamment les championnats d'Europe ou du Monde, mais aussi d'y être vu. J'ai pu échanger avec des directeurs sportifs qui sont dans ce circuit depuis dix, quinze ou vingt ans. Cela m'a permis de mieux comprendre les méthodes de fonctionnement. Je suis arrivé dans ce milieu sur la pointe des pieds, pour me faire accepter... et je pense y être arrivé. Comme dit l'expression " On récolte ce que l'on sème ! " Eh bien, c'est l'heure de la semence...

Le mois dernier, vous avez assisté aux championnats d'Europe des 17 ans en France et la semaine dernière à celui des 21 ans en Allemagne, quels sont les objectifs en assistant à de telles compétitions ?

En plus du travail relationnel que je viens d'évoquer et du suivi de certains joueurs, j'ai tenu à instaurer une nouveauté par rapport à ce qui se fait habituellement dans les clubs. Pour le championnat d'Europe Espoirs disputé en Allemagne, j'ai tenu à ce que Gérard Buscher m'accompagne. En tant que responsable de la catégorie, cela doit lui permettre de se rendre compte de ce qui se fait de mieux. Dans le même état d'esprit, je tiens à ce qu'Alain Wathelet (responsable 18 ans) assiste en juillet au championnat d'Europe 19 ans et que Laurent Bonadéi (responsable 16 ans) parte au Pérou en 2005 pour le championnat du Monde 17 ans.

À l'heure actuelle, le Gym a-t-il les moyens de lutter avec les autres clubs pour attirer des futures stars ?

Peut-être pas pour les stars déjà connues, mais on peut attirer un jeune que l'on juge potentiellement intéressant. On a, par exemple, le cas Bolshakov qui reflète notre volonté en matière de recrutement de jeunes étrangers. Mais n'oublions pas que les derniers joueurs qui ont signé pro au Gym sont tous issus de la région. S'exiler à tout juste 16 ans comporte plus de risques pour la réussite d'un jeune. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons pris autant de précautions avec Bolshakov qui ne nous rejoindra que dans quelques mois.

L'exemple du recrutement de cet international russe montre aussi qu'avec un bon réseau, il possible d'attirer des jeunes joueurs étrangers en fin de formation convoités par des grands clubs ?

C'est vrai qu'il représente pour nous une réussite sur un plan du recrutement. Je dirai même qu'il s'agit d'un exploit lorsque l'on sait que cinq grands clubs étaient dessus et que nous sommes parvenus à l'attirer sans débourser un euro. Cette notion de rapport qualité/prix est très importante en recrutement. Après, nous ne souhaitons pas développer outre mesure l'arrivée de jeunes étrangers, cela doit rentrer dans le cadre d'une répartition où nous voulons que 80% du centre de formation soient constitués de jeunes de la région. Les 20 % restants pourront venir de n'importe quel coin du monde avec pour seul impératif d'être au-dessus des jeunes que l'on a. Leur qualité ne doit pas se discuter.

Une mutation va être opérée durant l'intersaison pour les catégories de jeunes. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L'idée est d'axer la productivité du centre de formation plus sur le qualitatif que le quantitatif. Il y aura trois équipes majeures avec pour objectif de sortir deux ou trois joueurs de très haut niveau par saison. C'est vers ce type de politique que se dirigent tous les clubs français. On tend progressivement vers l'élitisme.

Le Président a déclaré que dans trois, quatre ans, le centre de formation serait le vivier de l'équipe première. Êtes-vous aussi optimiste ?

Sur l'effectif actuel, 40 % sont issus du centre de formation, notre objectif est d'essayer d'accroître ce pourcentage de 10 à 15 % tout en augmentant potentiellement le niveau du groupe.
 

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