Au moment où les dirigeants ont décidé de passer à l'action contre la Ligue de football professionnel, plusieurs interrogations sportives entourent le sommet de ce soir...

Alain Perrin peut-il économiser certains joueurs ?


Pour une telle affiche, il ne peut être question que de repos forcé, à l'image de Dos Santos et Perez. Le onze choisi pour débuter la rencontre le sera au regard de la fraîcheur et de la tonicité des individualités ou encore de l'option choisie pour aborder avec le plus d'efficacité la rencontre :

"Tous ces matches ramassés sur une période courte mettent de la difficulté pour gérer l'aspect athlétique, l'effectif et les blessures", se plaint Perrin. Le passé récent a démontré qu'à défaut de quantité, le groupe savait pallier certaines absences grâce à sa qualité.


Le stade Vélodrome sera-t-il plein ?


Ce n'est pas une surprise : Marseille est en tête des affluences à domicile. 578 810 spectateurs se sont déplacés au stade depuis le début de la saison, soit une moyenne de 48 234 spectateurs par match. C'est en-deçà de la moyenne du précédent exercice (49 871). Sans parler de défection, le Vélodrome est en perte de vitesse. La faute aux matches décalés, à l'horaire. Une preuve ? Cinq mille places restent à vendre ce matin pour un derby entre le 2e et le 3e du championnat.

Faut-il s'inquiéter de la mauvaise entame de match au Parc des Princes ?


Il est important de relativiser la première mi-temps face au PSG. D'accord, elle n'a pas été aussi tonitruante que les six premières rencontres de l'OM en 2003. Mais si elle n'a pas non plus été aussi catastrophique que certains épisodes vécus en 2002, c'est en partie dû à la maîtrise technique du collectif permettant de compenser ces temps faibles. Cette mauvaise entame est-elle un phénomène ponctuel ou un signal d'alerte sur une éventuelle baisse de régime ? Les Olympiens avaient inconsciemment la tête tournée vers Nice ? "L'envie d'apporter une continuité à nos performances était réelle, assure Pascal Johansen. Nous étions performants dans ce domaine, eux moins, et puis... On se pose des questions. Peut-être développe-t-on un complexe face aux Parisiens..." Alain Perrin a interrogé les joueurs : "Nous sommes encore dans le domaine des suppositions, rapporte le manager, nous n'avons pas de réelles explications." La réponse sera connue dès aujourd'hui : "Le mental doit nous soulager de nos inquiétudes physiques", se rassure Johansen.

La fatigue engendrée par les matches à répétition peut-elle être accentuée par la prolongation de samedi ?


"Tout exercice physique provoque des dégâts sur l'organisme, précise le docteur Charles Lankar, médecin du sport à Marseille et spécialiste de la médicalisation sur les événements sportifs tels que l'Open 13 ou encore Marseille-Cassis. Donc un surplus de temps dans un effort aura des conséquences sur la récupération, laquelle est une phase de nettoyage et de réparation cellulaire." Les Olympiens sont rentrés également très tardivement dans la nuit de samedi à dimanche : "Le repos est indispensable pour l'équilibre biologique, plus il est court ou perturbé, par rapport aux repères de l'organisme, plus la récupération se trouve altérée. Pour gérer 5 ou 6 matches dans les délais traversés par l'OM, la préparation doit être au top car une grande partie se gère avant l'effort."

Psychologiquement, la défaite peut-elle freiner la récupération ?


"Encore oui, répond le Dr Lankar. Ce n'est pas innocent si dans les phases de récupération sont souvent associés le yoga et la relaxation pour optimiser la détente de l'organisme. Une défaite génère une contrariété, en incidence elle dégage de l'adrénaline constituant un frein au repos. Si un individu a un mental d'acier, il favorise sa récupération. Le discours du coach est capital car les mots justes ont un effet énergisant sur les troupes."

Va-t-on trembler encore longtemps sur les coups de pieds arrêtés ?


Le PSG a touché du doigt l'un des points faibles olympiens. L'ouverture du score a été une photocopie du but encaissé à Lyon. L'OM n'a pas résolu son insuffisance dans ce secteur : "Un coup de pied arrêté provoque un duel, analyse Alain Perrin. Dans tout duel, l'organisation est primordiale. Dans un match bloqué, ces phases de jeu permettent de débloquer la situation. La vigilance est de mise : lorsque vous avez face à vous des tireurs confirmés, des joueurs présents physiquement avec des qualités dans le domaine aérien, les possibilités sont multiples." Des séances ont été consacrées au sujet : "Le travail ne suffit pas toujours, enchaîne Perrin. En conclusion, il y a un duel à gagner avec un adversaire direct." Conclusion, pour remédier au problème, il convient de remonter à la source : éviter les coups francs stupides à l'approche des buts de Runje.

L'état des terrains, meubles ou durs, peut-il être à l'origine de pépins musculaires ?


"Toujours oui, renchérit le Dr Lankar. Les conditions climatiques sont des facteurs qui perturbent l'organisme, pas dans les phases de récupération mais dans les phases de sollicitation. Tous les paramètres extérieurs au jeu occasionnent des dégâts. Un terrain sur lequel un joueur doit être plus attentif qu'à l'accoutumée sur ses appuis accroit sa concentration, cela induit une majoration d'efforts. Les efforts provoquent la fatigue, la fatigue diminue la concentration, sans concentration l'attention se relâche : les erreurs dans le jeu ou les blessures sont fréquentes à cet instant-là."

Quels Olympiens risquent une prochaine suspension ?


On sait déjà que Pascal Johansen ne jouera pas contre Le Havre mercredi 5 février. Trois autres joueurs sont sous le coup d'un passage devant la commission de discipline. Brahim Hemdani, averti lors de la 19e journée et samedi en Coupe de France, est en danger jusqu'à ce soir. Cyril Chapuis sera suspendu s'il se voit attribuer un nouvel avertissement avant la fin d'OM - Lille, le 22 février. Enfin, Daniel Van Buyten, dont le dossier est en suspens jusqu'au quart de finale contre Saint-Etienne le 4 ou 5 mars.

Nice doit-il enfin être pris au sérieux ?


Personne n'aurait misé sur la longévité : l'OGC Nice en tête de la L1, ça ne passerait pas Noël. Ce n'est plus aujourd'hui une plaisanterie. Si Gernot Rohr, avec humilité, a joué avec les mots de Guy Roux en avançant que seul le maintien le préoccupait, aujourd'hui, la tentation est grande de voir plus haut : "Le feu de paille s'est transformé en feu de forêt, image Alain Perrin. Leur parcours démontre que ce n'est pas uniquement de la réussite, des qualités morales. Il y a un savant mélange de joueurs expérimentés analysant le groupe, des jeunes revanchards ou avides de reconnaissance. Ils se sont bonifiés." Leur régularité est une référence. Nice en haut du championnat, c'est le fruit d'un travail, d'un discours, d'une bande de copains et d'un homme : Gernot Rohr.