L'interview de Romain Pitau
Romain Pitau, Nice a été tenu en échec samedi dernier à domicile 0-0 contre la lanterne rouge Rennes. Vous êtes tombés dans un match piège?
Ultra-piège je dirais même. On est très mal rentré dans la partie et très vite
on s’est heurté à leur bloc défensif. En général, on parvient à imposer notre
jeu mais Rennes était très bien organisé. On a eu un peu moins de réussite que
d’habitude mais on retiendra tout de même le bon point pris. Nous ne bénéficions
plus de l’effet de surprise du début de saison alors à chaque rencontre nous
nous devons de jouer à fond, sans calculer. Pour tenir tête aux meilleurs, on
mise sur notre solidarité et pour le moment, ça marche.
Avec la meilleure défense de la L1 (7 buts encaissés) et seulement deux défaites concédées depuis le début de saison, Nice ambitionne-t-il autre chose que le maintien?
Pour le moment, on vise surtout les 12 points qui nous manque pour assurer le
maintien. C’est l’objectif du début de saison et plus vite on l’aura atteint,
mieux ce sera. Nous allons tirer un premier bilan à la trêve, ensuite on aura le
temps de redéfinir des priorités avec les dirigeants mais pour le moment on fait
volontairement abstraction de tout cela. On reste fixés sur nos 12 points à
prendre. Tout le reste, ce sera que du bonus !
Votre blessure aux adducteurs et celle de Cobos à la cuisse ne risquent-t-elles pas de déstabiliser le secteur défensif de l’équipe avant votre déplacement à Sedan samedi prochain?
J’ai passé une IRM lundi et je devrais être absent simplement 15 jours. José
devrait également pouvoir rapidement réintégrer le groupe. Mais on ne s’inquiète
pas pour autant. Dans une saison, on s’attend à connaître des suspensions ou des
blessures. Alors il faut faire confiance à l’ensemble de l’effectif, à ceux qui
vont en profiter pour essayer de gagner une place de titulaire.
Vous avez évolué dans des divisions inférieures, après quatre mois de compétition, quelles sont vos impressions sur la Ligue 1?
J’ai franchi les paliers un à un et j’en suis très satisfait. Maintenant,
j’effectue ma première saison en Ligue 1 et j’apprends beaucoup. Les stades sont
plus grands, les équipes plus prestigieuses et la pression médiatique plus
importante mais tout cela est très enrichissant. Mon objectif est de jouer le
plus grand nombre de matches, je n’ai pas encore de vues à long terme. Les
Lyonnais m’impressionnent particulièrement, ils ont de grands joueurs et une
très bonne qualité de jeu.
Comment expliquer que le plus petit budget de Ligue 1 mène la danse après 16 journées de championnat. C’est un retour à des valeurs de base?
Je ne pourrais pas expliquer pourquoi. Ce que je sais, c’est que nous vivons une
formidable aventure collective et surtout humaine. On fait avec nos moyens, avec
des économies à droite et à gauche. On ne se met aucune pression inutile, on
garde l’esprit ouvert et on se livre sans problème aux journalistes. J’ai encore
un an de contrat ici et tant mieux. Je me sens désormais 100% niçois grâce à une
remise en question permanente qui apporte beaucoup. Maintenant il faut espérer
que cela continue le plus longtemps possible, ne serait-ce que pour notre fidèle
public. Et si on est toujours premier à cinq journées de la fin, on pourra
commencer à réfléchir à l’Europe