Romain Pitau
à l'Equipe
LA TREVE SEMBLE tomber à pic pour Nice. Est-ce le cas ?
- Sans aucun doute. Mentalement, nous sommes toujours présents Physiquement,
peut-être un peu moins.
- Les défaites concédées en
trois semaines à Sedan (0-3), à Créteil (0-1), en Coupe de la Ligue et à
Bordeaux (0-4) ont laissé des traces ?
- Cela ne fait jamais du bien. Nous avons eu affaire à une très bonne équipe de
Bordeaux qui nous a très bien pris et à qui la réussite a souri. Cela ne doit
pas remettre en cause notre parcours. Et même si c'est difficile à digérer, le
doute ne doit pas s'installer. L'envie de finir l'année sur une bonne note est
collective. J'espère que nous disposons des ressources pour réagir, comme nous
l'avons toujours fait après un échec.
- Qu'attendez-vous cette
dernière confrontation de l'année ?
- Déjà de bien défendre sans prendre de but. Il est important de ne pas gâcher
tout ce que nous avons réalisé jusqu'à présent.
- Êtes-vous déçu d'avoir laissé
échapper la couronne de champion d'automne après avoir été leader durant dix
journées?
- Pas vraiment même si ce titre virtuel aurait été un bonus agréable.
- Comment expliquez-vous le
parcours étonnant de Nice ?
- Une question d'état d'esprit. Nous sommes dans la continuité de la saison
passée. Nous avions tracé notre route envers et contre tout. L'ossature de ce
groupe a été conservée, le' renforts se sont fondus dans le moult et se sont
adaptés très vite. Mai' franchement, je ne m'attendais pas vivre un tel
scénario. Les victoires on amené la confiance, et nous avons bénéficié aussi de
réussite.
- De nombreux observateurs
pensent qu'une nouvelle compétition débutera en janvier. Est-ce votre avis ?
- À l'exception d'Auxerre seul rescapé en UEFA, les autres grosses écuries
n'auront plus un match tous les trois jours. Je pense que leurs effectifs leur
permettaient d'assumer cette cadence. Tous les prétendants vont cependant monter
en puissance. Mais les trente-trois points que nous avons déjà pris ne sont plus
à conquérir. Nous n'en avons volé aucun. Notre classement peut évidemment
surprendre d'autant que pas mal de formations nous sont supérieures. C'est la
récompense d'un gros travail individuel et collectif. J'espère que nous allons
maintenir ce rythme.
- Pour quel objectif ?
- Les neuf points qui nous manquent encore pour le maintien. Nous sommes
lucides. Dès qu'on est un peu moins performants dans les duels et qu'on n'est
pas à 120%, on passe au travers. On l'a vu en Gironde. On s'est fait marcher
dessus. Si nous nous étions enflammés, ce qui n'a jamais été le cas, cette
défaite nous aurait ramenés sur terre. Nous savons d'où nous venons et comment,
nous avons avancé.
- Quelles images fortes
gardez-vous de cette phase aller ?
- Nous vivons des choses fabuleuses. Comme la plupart des Niçois, je découvre la
L 1, des stades, de belles équipes. C'est une autre planète. Nous avons
conscience de vivre une aventure humaine exceptionnelle et unique. Il y a cinq
mois nous étions encore sous la menace d'une rétrogradation en National.
- Au centre de formation de Lens, vous partagiez le quotidien de Bruno
Cheyrou, aujourd'hui à Liverpool. Ne regrettez-vous pas votre percée
tardive ?
- Non. J'espère quand même faire aussi bien que Bruno. J'avais intégré le centre du Racing à seize ans puis j'ai eu la chance d'être appelé à deux reprises par Daniel Leclercq dans l'équipe qui allait décrocher le titre de champion de France. Certains arrivent à percer très tôt, moi, j'ai eu besoin de franchir tous les paliers. À vingt ans, j'ai été prêté à Créteil avec qui je suis monté en D 2 et j'ai signé un premier contrat pro. J'y ai connu Gernot Rohr qui m'a appelé à l'OGCN en 2001. J'ai eu le bonheur de disputer pas mal de matches (15 cette saison) et je me sens de mieux en mieux. Il me manque encore un but. Et je ne risque pas de l'oublier, les autres n'arrêtent pas de nous chambrer Noé (Pamarot) et moi. On me catalogue souvent comme un joueur de club, je ne sais pas trop ce que l'on met derrière cette expression. Lorsque je suis bien quelque part, j'aime bien y rester et tout donner aux gens qui m'accordent leur confiance.
Après avoir déjà renouvelé les contrats de José Cobos et de Noé Pamarot, votre président, Maurice Cohen souhaite allonger le vôtre. Où en sont les discussions ?
- Je suis en train de réfléchir à son offre de prolongation. Mon contrat actuel
arrive à échéance en juillet 2004. Nous avons donc du temps. J'attends d'y voir
un peu plus clair au plan personnel et collectif.