Pancho en questions

 

extrait

 

 

À l'image de ta prestation face à Nantes, tu semblés reparti sur des bases encore plus élevées que la saison dernière...

Je pense surtout que je prends de plus en plus l'habitude d'évoluer dans cette défense centrale. Les automatismes viennent avec la répétition des matehes, donc cela devrait aller encore en s'améliorant. Et puis quand ça tourne bien, c'est plus facile pour tout le monde.

Détenseur central de formation, tu as évolué durant quasiment une saison en milieu récupérateur à Lorient. Que t'a apporté cette expérience?

Le fait que les deux demandent des qualités différentes m'a permis de diversifier mon jeu et de progresser dans des domaines que je n'aurai peut-être pas eu l'occasion de travailler en restant exclusivement derrière. Au milieu, le jeu demande beaucoup plus d'attention et de vigilance car le danger peut venir de tous les côtés. Avec une position centrale sur le terrain, vous vous exposez au pressing adverse, tandis qu'en évoluant en défense le risque de se faire contrer est moindre. Le jeu est devant soi, ce qui permet de mieux pouvoir l'appréhender. Cette expérience m'a donc permis de progresser techniquement car le poste m'obligeait à toucher plus de ballons et surtout à devoir les rendre le plus « propre » possible. C'est un atout de plus dans mon jeu aujourd'hui.

En tant que défenseur, à quel niveau ressens-tu les changements tactiques suivant que l'équipe évolue à 3 ou 4 derrière ?

Honnêtement, cela ne change rien pour moi. La particularité de notre équipe est d'aimer et de savoir bien défendre. C'est une philosophie de groupe et non pas seulement de la ligne des défenseurs. Le seul principe à respecter pour nous est d'avoir toujours un joueur libre en retrait au cas où celui qui est au duel se ferait éliminer. Après, peu importe la configuration, il faut juste bien défendre (rires)...

Ton entente avec Cobos semble parfaite. Quelle est la recette d'une bonne charnière centrale?

Je crois surtout qu'il faut que les hommes s'entendent bien aussi en dehors du terrain. C'est le cas avec José qui est un garçon très intelligent. Un autre paramètre important est de beaucoup communiquer, notamment aux entraînements, et de ne pas avoir peur de se dire les choses en face. Dans cet esprit, souvent on « se rentre dedans » pour se stimuler. Cela n'est possible qu'entre personnes qui se respectent et s'apprécient, c'est pour ça que je répète toujours que l'ingrédient primordial reste la complémentarité sur et surtout en dehors du terrain.

Justement, d'après tes coéquipiers, tu es le joueur le plus « allumé » du groupe avec José. Pourquoi une telle discrétion sorti du vestiaire ?

C'est vrai qu'à part les entraînements ou les matches, j'aime bien rigoler avec mes coéquipiers. Cela vient aussi de l'ambiance extraordinaire quirègne dans le groupe. Personne ne se prend la tête et il n'y a pas de clan comme cela arrive souvent. De toute manière, il n'y a pas de secret, pour que je me lâche, il faut que je me sente très bien... Par contre, je voudrais juste faine une rectification car Sammy (Traoré) est toujours très fort pour se faire oublier. Honnêtement, dans le genre « allumé », je pense qu'il n'est pas très loin de nous.

Régulier dans tes performances, sérieux au marquage, sobre dans la relance, dans quel domaine penses-tu devoir encore progresser ?

Surtout mon pied gauche ! Comme je joue dans l'axe gauche de la charnière centrale, j'ai tendance à m'excentrer sur ce côté dès que j'ai le ballon, il faut donc que je travaille techniquement à l'entraînement pour être plus à l'aise, notamment au niveau des transversales. Sinon d'un point de vue général, je pense avoir une marge de progression dans tous les domaines, aussi bien physiquement, tactiquement que techniquement.

En tant que Marseillais, tu as dû regarder la rencontre Real-OM mardi dernier. Qu'en as-tu pensé?

Bien sûr, je l'ai regardé avec ma femme et un ami, dans la peau d'un supporter marseillais. J'espérais le match nul, mais quand on voit jouer le Real ce n'est pas évident. Compte tenu de l'adversaire, je trouve qu'ils ont fait un bon match, enfin ce qu'ils pouvaient... Tout est encore possible pour la qualification, et c'est là l'essentiel.

Voir évoluer comme titulaire à Bernabeu un joueur comme Meité ne te laisse-t-il pas des regrets ?

Non, je n'ai pas de regrets car cela voudrait dire que je ne suis pas content d'être à Nice, ce qui n'est pas le cas. Ça me fait plaisir de voir des joueurs comme Abdioulaye (Meité) jouer à un tel niveau parce que ce sont des joueurs comme moi, issus des quartiers. C'est un exemple à suivre et j'espère que de plus en plus de jeunes de banlieues défavorisées parviendront au plus haut niveau.

L'ambition affichée par les dirigeants reste le maintien, mais dans le vestiaire quel objectif vous êtes-vous fixé ?

Le coach nous le répète en permanence, il faut attendre ces fameux 42 points. La route est encore longue. Quand on voit où en sont Paris ou Bordeaux à l'heure actuelle, on garde constamment en tête que l'on peut vite redescendre. On se rend compte chaque week-end que tous les mat-ches sont des combats, donc on ne se prend pas la tête avec ça. Prenons le maximum de points à domicile, atteignons les 42 points et on verra après.

Une victoire face à Lille pourrait opposer au Vélodrome dans une semaine le 1er au 2e du championnat. Y penses-tu ?

Non, c'est une autre étape. Cette semaine, on s'investit moralement à 150 % pour la réception de Lille. C'est une rencontre très importante pour nous qui pourrait conditionner pas mal de choses pour la suite...

L'équipe lilloise présente un profil similaire au vôtre avec une bonne organisation tactique et une rigueur physique dans le jeu. Dans quel domaine se gagnera le match ?

C'est vrai que physiquement ils sont bien. À mon avis, les joueurs, et surtout Claude Puel, ne voudront pas se faire marcher dessus deux saisons de suite. En effet, l'année dernière au Ray, nous avions gagné tranquillement 2-0, mais là ce sera un autre match. Ils sont partis pour faire une toute autre saison. Nous sommes prévenus.

Arrivé avec une étiquette de Marseillais peu appréciée des supporters, tu as réussi, en l'espace de quelques mois, à renverser la tendance pour être aujourd'hui parmi les joueurs préférés. As-tu ressenti cette réticence à ton arrivée et comment expliques-tu ce changement ?

Pour ne rien cacher, j'ai eu de l'appréhension lorsque je suis arrivé à Nice. Lors de la première rencontre, les supporters ont crié tous les noms des joueurs lors de réchauffement et lorsque que j'ai entendu le mien, cela m'a rassuré et surtout fait chaud au cœur. Par contre, après ce match contre Le Havre, j'étais mal dans ma peau. Je n'étais pas content de ma prestation et je m'en suis voulu pour mon premier match officiel. Sinon, j'essaye de faire mon boulot du mieux possible et de mouiller le maillot. Mon principe de base est de ne jamais tricher quel que sort le maillot que je porte.

Par rapport à cette relation que tu entretiens avec les supporters, comment as-tu vécu leur grève lors du match face à Nantes ?

Le coach nous avait prévenus en nous expliquant les raisons de cette action. Les supporters nous ont fart passer une lettre avant la rencontre. On est de tout cœur avec eux. On a voulu leur dédier cette victoire face à Nantes. Il faut qu'ils continuent à être derrière nous, nous avons besoin d'eux.

 

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