Pancho:

 

"J'aime Nice"

 

Extrait

 

 

José t'a montré le chemin le week-end dernier en traversant tout le terrain pour aller marquer. À quand ta première chevauchée ?

Le plus tôt possible ! Chaque année, je marque un but et j'espère bien goûter à cette joie rapidement, mais que ça serve à quelque chose pour l'équipe. Si c'est pour simplement marquer pour sauver l'honneur, ça ne m'intéresse pas. Après, pour ce qui est du but de José la semaine dernière, il n'y a pas de règle. Celui qui a la possibilité d'apporter le surnombre, s'il sent le coup et que cela ne met pas en danger l'équipe, il y va. Mais c'est vrai que l'on ne peut pas se le permettre souvent car dernière nous, il n'y a plus que Damien.

Depuis quelques semaines, le Gym joue bien, mais fait du surplace. Comment expliques-tu ces difficultés ?

Je pense qu'un des principaux facteurs reste le manque de réussite. On l'a bien vu contre Istres ou lors de la double confrontation avec Lens, on a fait ce qu'il fallait dans le jeu pour se créer des occasions, mais on n'est pas parvenu à faire la différence. On essaye donc de travailler devant le but la semaine à l'entraînement pour régler certains détails et retrouver la confiance. Je pense que l'on a bien assimilé la nouvelle tactique, il ne nous manque pas grand-chose. Le jour où ça va rentrer, on ne va plus s'arrêter... Du moins, je l'espère de tout coeur.

Que manque-t-il pour décoller de ce ventre mou et s'installer durablement dans le haut du tableau ?

Il nous faut faire une série. En gagnant un match et en enchaînant par deux ou trois nuls, on perd le bénéfice de la victoire. Le classement est encore assez serré et je pense qu'avec une bonne série, on pourrait accrocher le wagon du premier tiers du championnat. Même si je suis confiant, il faut aussi faire attention et prendre des points parce que derrière, les équipes peuvent aussi revenir dans le coup. Quoi qu'il arrive, il faut faire une série... et ce en démarrant dès samedi à Caen.

En produisant un football plus offensif cette saison, la défense est plus exposée. Est-ce plus difficile d'évoluer dans cette configuration pour un défenseur central ?

C'est vrai que le jeu que nous produisons est plus offensif cette année que les deux dernières saisons, mais chacun garde pour autant des tâches défensives précises à accomplir. Après ça fait partie du boulot de marquer et d'encaisser des buts, même si l'idéal reste d'en prendre le moins possible et d'en mettre le plus possible (rires)... Cette saison, on joue régulièrement avec quatre voire cinq joueurs à vocation offensive, donc forcément on s'expose plus derrière. C'est logique ! Mais ça ne nous gêne pas, si l'on parvient à marquer un but de plus que l'adversaire, comme à Monaco... Je pense que ce type de match est aussi un plaisir pour les supporters. Après derrière, on s'adapte. Forcément, cela implique encore plus de vigilance, mais que ce soit à trois, quatre ou cinq en défense, on donne toujours le maximum.

Plus qu'une perte au niveau de l'engagement physique, le départ de Pamarot a surtout entraîné une perte de vivacité dans la défense niçoise. Comment le compensez vous avec José ?

C'est un peu dans le prolongement de ce que je disais juste auparavant. Il faut faire preuve d'encore plus d'attention. C'est vrai que Noé allait vite et que dans certaines circonstances, il pouvait reprendre un adversaire par ses qualités physiques. Il faut donc que l'on s'adapte. Avec José, on essaye de jouer plus haut et de mettre hors jeu les attaquants rapides. Noé nous apportait beaucoup, mais on a aussi pas mal de solutions aujourd'hui avec Cédric, Florian et Sammy. On s'adapte du mieux possible.

Est-ce que juste après le début de la saison, le départ de Noé et Romain t'a fait douter sur les possibilités et les ambitions du club ?

Non, non... J'avais confiance en mes dirigeants, je savais qu'ils allaient compenser par un recrutement de taille. Ils ont fait des bons choix. Comme on joue plus offensif et que l'on prend plus de buts, certains évoquent les départs comme explication, mais en fait c'est tout simplement notre jeu qui a évolué. Pour moi, l'équipe s'est renforcée durant l'intersaison et nous avons désormais de nouvelles possibilités.

Tu as signé à Nice un bail longue durée, tu es un des joueurs préférés des supporters... Te verrais-tu prendre la succession de José Cobos dans un rôle de capitaine emblématique ?

Je suis bien où je suis, à ma place. Le jour où il raccrochera, si on doit me désigner capitaine, j'accepterai. Mais avec ou sans brassard, je serai le même, fidèle à ma façon d'être et à mes principes. J'ai toujours été comme ça, même si ce bout de tissu représente beaucoup de chose, je n'attends pas de l'avoir pour me montrer irréprochable et exemplaire.

La saison dernière, tu usais souvent du jeu long en direction de Lilian Laslandes, alors que depuis le début du championnat on te voit beaucoup plus chercher à relancer court, dans les pieds. Qu'est-ce qui a changé dans la philosophie de jeu de Gernot Rohr durant l'intersaison et que te demande-t-il cette année ?

Désormais, quand j'ai la possibilité, le coach me demande de jouer le plus vite possible. Mais ces consignes sont également valables pour les autres défenseurs. Le but est d'essayer de donner de la vitesse au jeu en relançant rapidement et dans les pieds. Jouer long sur Victor ou Edgaras constitue vraiment la dernière solution, car c'est souvent les envoyer « à l'abattoir ». L'année dernière, les données étaient différentes parce que Lilian (Laslandes) avait un formidable jeu de tête et les qualités de l'équipe étaient différentes. Lorsque Romain (Pitau) était pris, on avait la sensation de ne plus avoir réellement d'autres solutions que d'allonger. Aujourd'hui, on a de très bons techniciens au milieu. Florent, Marama ou Sébastien sont au-dessus du lot techniquement.

Tu es le compagnon de chambre, mais aussi l'ami de Damien Grégorini. Comment as-tu vécu les attaques dont il a fait l'objet ?

Je me mettais à sa place et ça me faisait vraiment mal au coeur. Même s'il semble avoir une carapace, je peux vous dire qu'il en a vraiment souffert. Il m'en a parlé et je sais qu'à l'intérieur, dans ces moments, on a toujours cette haine qui vous brûle. En plus, c'est quelqu'un qui se donne à fond. À chaque entraînement, il s'arrache, reste faire des étirements, des séances d'abdos, il se donne les moyens d'être bon le week-end. Contre Toulouse, je lui ai remis deux ballons en retrait dans de mauvaises conditions et je m'en suis vraiment voulu. Je n'ai pas chanté après la victoire dans les vestiaires, je n'avais pas la tête à ça. Damien est un garçon que j'aime et tout ce qui lui arrive me touche. Quand j'aime une personne, je serais prêt à donner ma vie pour elle.

Toi qui as également vécu des moments difficiles chez toi à Marseille, quels conseils lui as-tu donnés ?

La seule chose que je peux lui dire c'est de s'accrocher et de continuer à bosser, parce que tout passe par le travail. Il ne faut jamais renoncer, toujours aller de l'avant, quelles que soient les critiques. Il y aura des jours meilleurs.

Penses-tu qu'il soit plus difficile de s'imposer dans l'endroit d'où l'on vient ?

C'est difficilement explicable, mais j'ai constaté qu'à qualités égales, les clubs préfèrent aller chercher des joueurs à l'extérieur. À Marseille, j'ai connu des joueurs qui auraient pu jouer les yeux fermés, mais les dirigeants préféraient gaspiller leur argent en recrutant loin des Bouches-du-Rhône.

La position instable de José Anigo à Marseille semble en tout cas le confirmer...

À Marseille, comme dans chaque club ambitieux, il y a de l'exigence. Mais je crois surtout que les supporters s'arrêtent à la double confrontation contre Paris. Et ils oublient que c'est à la fin du bal que l'on paye les musiciens. Qu'ils soient déçus d'avoir une équipe à la dixième place en fin de saison est tout à fait compréhensible, mais là nous ne sommes pas encore à la moitié et ils sont cinquièmes. Ils devraient voir plus loin que deux défaites contre Paris.

 

Avec l'accueil que tu as connu ici depuis ton arrivée, peut-on dire aujourd'hui que tu es niçois d'adoption ?

J'aime Nice ! La manière dont m'acclament les supporters au stade du Ray me donne envie de tout exploser sur le terrain. Je suis prêt à laisser mon corps au combat parce que j'aime ce public. J'espère pouvoir bientôt leur dédier un but.
 

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