Poursuivre la série des bons déplacements

                                                       
Nantes (10e) reste sur deux déplacements sans défaite en championnat. Après un nul à Lyon et un succès à Auxerre, les Canaris se rendent ce soir à Nice (4e), intraitable sur sa pelouse. Avec comme objectif de poursuivre sa quête d'un billet européen.
Mis à part le faux-pas enregistré à Lorient lors des 1/16e de finale de la Coupe de France, le 25 janvier dernier, le FC Nantes se montre plutôt efficace à l'extérieur depuis le début de l'année 2003. En effet, entre leur déplacement à Reims et leur voyage à Auxerre, les Canaris ont quitté leurs bases à cinq reprises pour revenir sur leurs terres avec, dans leurs bagages, trois victoires (en Champagne donc, à Guingamp en Coupe de la Ligue et à Auxerre en Ligue 1), un nul (de Lyon lors de la 25e journée) et donc une déconvenue chez les Merlus.

Mieux encore, en se concentrant sur le seul championnat, puisque c'est de lui dont il s'agit ce soir, la formation d'Angel Marcos reste sur une série qui l'a vu prendre 4 points sur 6 possibles, alors qu'elle se rendait chez deux équipes jouant les premiers rôles. Et c'est un nouveau déplacement qui l'attend ce soir... « À Lyon et à Auxerre, estime l'entraîneur nantais, on a su allier la rigueur du placement et de la récupération à une présence offensive à chaque fois qu'une occasion se présentait à nous. Nous avions su rester attentifs et concentrés et nous avions été capables de mettre en danger notre adversaire dès que nous étions en possession du ballon. Dans ces deux matches, on avait su trouver la formule. Cela nous donne donc de l'espoir d'en faire autant à Nice... »

Nice, son carnaval ­ à ce point important et ancestral qu'il a justifié l'avancement de la rencontre de 24 h ­ sa promenade des Anglais, sa salade et, maintenant, son équipe de football. Cet OGC et ses Aiglons, véritables maîtres du jeu dans les années 50 (1), devenus les révélations de la saison, faisant de ces promus revenus de l'enfer de sympathiques trublions de la hiérarchie bien-pensante. Mais au-delà de cette image de club convivial, où les joueurs tapent le carton avec leur entraîneur et où la cohésion du groupe permet de renverser des montagnes, Nice c'est aussi une équipe « qui forme un vrai bloc », selon Angel Marcos. « Elle a énormément de coeur, met une grosse volonté. Elle aime prendre le match à son compte. Pour cela, elle joue haut et récupère vite le ballon. Elle est aussi un peu plus portée sur l'attaque à domicile depuis 7-8 matches. Ce n'est plus le même Nice que lors des 20 premières journées... »

Des absences de poids...

Une équipe azuréenne privée de sa force de percussion Everson, suspendu, et de Bigné (élongation), mais redoutable à domicile, puisqu'elle y est invaincue depuis 13 matches (seul Le Havre est venu s'y imposer lors de la 1re journée). Alors si Nantes veut y ramener un résultat, il devra rester « rigoureux et concentré. C'est bien de savoir à quoi on va s'attendre et ce qu'il faut faire face à eux, pense le coach argentin des Canaris. Mais il faut aussi maîtriser tous les autres paramètres. C'est-à-dire se créer des occasions, manifester une volonté d'aller de l'avant. Non sans oublier de prendre des dispositions pour ne pas se faire contrer. » Bref, ça fait beaucoup !

Et ne serait-ce pas trop pour un FCNA qui devra lui se passer des services de Cetto, d'Armand, de Berson et de Moldovan ? D'autant plus quand il souffre d'un « manque de fraîcheur mentale », comme le diagnostique Angel Marcos. « Certains joueurs sont certes mieux que d'autres sur le plan physique, mais dans l'ensemble, on manque de percussion, de prise de risques. Ça, ce n'est pas de la fatigue. Si on avait marqué plus tôt contre Sochaux ou si on avait réussi à déséquilibrer Ajaccio plus vite, on ne parlerait même pas de ce défaut... »

Toujours est-il que depuis les 180 minutes de Sochaux et d'Ajaccio, Nantes peine à marquer dans le jeu. Et si les Canaris veulent poursuivre la série des bons déplacements, ils doivent retrouver leur efficacité. L'Europe est à ce prix...

Raphaël BONAMY.