La défense rennaise tient toujours

 

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Le début de rencontre des Bretons fut plutôt énergique. Dès la 2e, un débordement tout en fantaisie de N'Guéma mystifiait Pamarot avant d'offrir un centre tendu qui ricocha dans les pieds de Barbosa. L'ancien Montpelliérain ne se posa pas de questions et osa une volée qui obligea Grégorini à coucher sa grande carcasse.

Les Aiglons n'avaient pas eu le temps de déployer leurs ailes devant cette pression assez inhabituelle des locaux, d'ordinaire plus attentistes. Les percussions sur les côtés troublaient les latéraux niçois qui se retrouvaient en difficulté, comme lorsque Piquionne s'échappa avant de venir adresser un centre en retrait parfait pour Barbosa, encore lui. Mais Echouafni opposa son corps pour empêcher la balle de prendre la direction du but. L'auto bretonne, après un bon quart d'heure, manquait singulièrement de reprise et, comme d'habitude, le bloc eut tendance à reculer, permettant ainsi à Nice de s'organiser un peu mieux.

Il fallait donc sérieusement hausser le volume après la pause pour éviter que les spectateurs ne plongent définitivement dans les bras de Morphée. Une fois encore, les premières secondes furent plutôt empreintes de peps avec un débordement de Diatta, qui élimina Scotto, fraîchement entré à la place de Varrault, ponctué d'un centre sur lequel Monterrubio et Piquionne se jetèrent. Mais Pamarot avait été le plus prompt (46'). C'était la preuve qu'en secouant le cocotier, les Rennais pouvaient décrocher quelques jolies noix. Malheureusement, les intentions bretonnes étaient saccadées, avec des périodes de légères poussées suivies aussitôt de séquences moins torrides. Et contrairement à ses dernières sorties à domicile, l'équipe de Bölöni ne bénéficiait pas souvent de coups de pied arrêtés aux abords de la surface niçoise. Un domaine susceptible de débloquer la situation comme le prouva un corner de Barbosa repris de la tête par Ouaddou. Il manqua quelques centimètres au Marocain pour tutoyer la transversale de Grégorini (52').

Meslin sur la transversale

Refusant de pousser ses contres et souffrant singulièrement d'imagination sur le plan offensif, le Gym semblait accepter la domination bretonne. Le problème, c'est qu'il manquait toujours la bonne inspiration, la prise de risque adéquate. Cela aurait pu venir d'un centre tir vicieux de Monterrubio. Mais la précision faisait encore défaut (58').

Il était urgent d'innover et Laszlo Bölöni opta pour la carte jeune avec l'entrée en jeu du novice Jimmy Briand à la place d'un Tony Vairelles encore juste. Mais le problème rennais était-il vraiment en attaque et pas plutôt en milieu de terrain où la création était tout de même bien primaire ? Sollicitant bien peu le ballon, l'entre-jeu obligeait souvent les défenseurs rennais à user de longs missiles dont la portée était bien incertaine, à l'image d'un Grégory Vignal en manque de justesse.

Dans ce rôle d'attente, Nice était dans son élément tant l'impuissance bretonne semblait criante. Les hommes de Rohr auraient même pu tirer les marrons du feu à la 76e, lorsque Cech se manqua sur un centre de Pamarot. Mais Dié, en embuscade, vrilla sa reprise. Une timide occasion qui eut le don d'ouvrir l'appétit des Azuréens. A la 80e, une bonne déviation de la tête Cherrad faillit bien profiter à Laslandes. Mais Ouaddou fut impeccable. Et que dire de l'occasion de Meslin, à la 90e, qui expédia sur la transversale un caviar de Bakari ! La balle de match... Finalement, entre deux solides défenses, le scénario était écrit d'avance. Ce ne fut pas le printemps de la poésie...