Un nouveau stade et de nombreuses interrogations
En 2006, les Niçois auront le
privilège de pouvoir profiter d’une nouvelle arène sportive. Si de l’avis de
tous, le projet architectural est de qualité, plusieurs problèmes risquent de
venir perturber l’équipe de l’OGCN. Et surtout la sécurité des riverains de ce
stade.
C’est décidé depuis quelques jours, Nice aura un stade tout neuf dans le courant
de l’année 2006. Le projet de l’architecte parisien Bruno Gaudin a été retenu
par un jury présidé par le maire de la ville, Jacques Peyrat, et la nouvelle
arène des Aiglons, financée par les collectivités locales et l’Etat, devrait
coûter environ 100 M€. Cet investissement permettra au stade du Ray de passer de
15 761 à 32 000 places, toutes assises et couvertes. Un vrai petit bijoux de
forme ovoïdale et de l’avis de tous très convivial. Dans ces conditions, il
n’est pas étonnant que les plans esquissés par Bruno Gaudin aient été choisis à
la quasi-unanimité (seulement une abstention sur les onze jurés). La décision
n’a plus dès lors qu’à être entérinée le 28 mars par le Conseil municipal.
Ce consensus affiché par les décideurs, on ne le retrouve en revanche pas chez
plusieurs acteurs directement intéressés par cette nouvelle enceinte. En premier
lieu, il y a le club niçois qui, s’il se dit très satisfait, ne souhaite pas
s’exprimer davantage. Heureusement dans ces conditions que les joueurs se
montrent plus bavards. « C’est le renouveau du club, se réjouit José Cobos. Nous
sommes très contents de pouvoir disposer de nouvelles installations avec piscine
et hammam. Un rêve. »
Un transfert à Cannes ou Monaco
Cependant, les travaux risquent de poser de gros soucis à une formation aux
structures toujours fragiles. Ils commenceront fin 2003 et ne s’achèveront pas
avant 2006. « Nice est la cinquième ville de France, affirme Daniel Le Deunff,
subdélégué aux sports à la mairie de Nice. Nous avons déjà manqué la Coupe du
Monde 1998. Notre ville a vraiment besoin de telles installations. Pour le
reste, il y a toujours des risques à prendre. » Pendant la saison 2004/2005 et
une bonne partie de la suivante, l’équipe première devra donc trouver une autre
pelouse pour accueillir ses exploits. Même si les dirigeants monégasques se sont
déclarés prêts à recevoir leurs voisins pendant ce long laps de temps, les
Azuréens auront un handicap de plus à supporter. Cet aspect, les habitués des
travées du Ray l’ont bien compris. Ils ont manifesté un léger mécontentement
auprès de la municipalité, qui a également envisagé un transfert des matchs à
Cannes. Ils ont par conséquent tenté par tous les moyens de faire évoluer leurs
favoris à Nice où le stade Charles-Erhmann aurait pu servir de solution de
rechange plus convenable. Cette possibilité n’a néanmoins pas la moindre chance
d’être retenue car elle s’avère beaucoup trop coûteuse.
Les acteurs les plus réservés sont les administrés qui résident à la périphérie
du Ray. Au départ, ils ont fait part, dans l’ensemble, de leur grande
satisfaction à l’idée de voir ériger cette nouvelle infrastructure qui doit
drainer avec elle de nombreux avantages pour l’économie locale. Malheureusement,
depuis les premières consultations, certains heurts graves, à l’issue notamment
des matchs contre Bastia ou Paris, ont mis l’accent sur les gros risques de
trouble à l’ordre public. « Nous avons prévu de construire plusieurs parkings
dont l’un de 1 500 places sous le stade, rasure Daniel Le Deunff. Nous voulons
également privilégier les transports en commun avec le tramway pour éviter de
voir affluer un trop gros nombre de voitures. » C’est certainement une bonne
initiative mais sera-t-elle suffisante ? Réponse dans plus de trois ans.