Nice ne veut plus déménager
(extrait )
Sur la petite porte vitrée, donnant accès à son bureau, Gernot Rohr a décollé la photo du futur stade du Ray qu'il avait affichée des dernières semaines.
Depuis les mises en examen d'élus et fonctionnaires liés au drojet du grand
stade, l'OGC Nice s'attendait à la mauvaise nouvelle. L'annonce par le
sénateur-npaire Jacques Peyrat, vendredi an conseil municipal, de la mise a,u
panier de la construction du «chaudron » de 32 000 places n'a en rien constitué
une surprise.
Ce qui n'enlève rien à un certain sentiment de malaise ressenti par les
dirigeants et les jbueurs, même si ces derniers (les joueurs) ne désirent pas
réagir sur le sujet. « C'est aux personnes concernées de prendre les décisions
», lâche le capitaine José Cobos.
Deux hypothèses
Désormais, pour qu'un nouvel ècrin se construise bel et bien (ce qui paraît être
toujours la volonté municipale, même si tout est retardé), deux hypothèses de
repli circulent, bien que le maire n'ait rien dit de la sorte.
1- « Bricoler » le vieux stade
du Ray, en reconstruisant
tribune par tribune (notamment la tribune latérale Est, actuellement en
tubulaire), pour une capacité révisée à la baisse, d'environ 20 à 25 000 places.
2. - Abandonner le site du Ray
pour construire un stade moderne et de grande capacité dans la plaine du Var.
Il faut rappeler, concernant l'OGCN, qu'aucun de ses représentants ne faisait
partie du jury qualifié pour choisir le futur stade.
Sans vouloir s'attribuer des pouvoirs qui ne sont pas les siens, l'OGCN a envie
aujourd'hui de faire entendre sa voix. Car, l'Aiglon échaudé craint l'eau
froide. Lorsque la question de la durée des travaux (2 ans) du nouveau stade
s'est posée, l'OGCN a dû penser à son déménagement.
Aucune autre enceinte n'étant adaptée à Nice, le Gym s'est tourné vers Cannes et
Monaco. Le résultat des « sondages » (mécontentement des supporters niçois,
rejet massif des sup-porters cannois et monégasques) ne laissait rien augurer de
bon pour la cohabitation.
Rohr inquiet !
Ce qui fait dire aujourd'hui à Gernot Rohr, l'entraîneur-manager : « Pendant
deux saisons, nous ne nous serions pas sentis chez nous. Dans ces conditions, il
y aurait eu vrai danger au niveau des résultats sportifs. C'est vrai que la
maquette du nouveau stade nous a fait rêver. Elle était très belle. Mais
aujourd'hui, puisqu'il faut repartir de zéro, nous voyons les choses autrement.
Pour le bien de l'OGC Nice, il faut que le nouveau projet nous permette de
continuer à jouer dans notre stade du Ray pendant les travaux ».
Maurice Cohen, le président, se pose dans le même esprit : « L'essentiel est que
l'équipe puisse continuer à jouer chez elle pendant les travaux et ne soit pas
contrainte de déménager dans une ville voisine pendant deux saisons ».
La préférence pour la plaine du
Var
En clair, l'OGCN ne veut plus d'un deuxième projet de « chaudron » futuriste au
Ray, qui constituerait à tout raser pour reconstruire au même endroit. «
Finalement, pour nous, cette annulation est peut-être un mal pour un bien »,
souligne Maurice Cohen.
Le club envisage donc favorablement la possibilité d'aménager le Ray « tribune
par tribune », en continuant à utiliser son stade, comme cela s'est pratiqué
ailleurs (Troyes, Rennes, Auxerre, Guingamp, Sochaux).
Mais la vraie préférence « dirigeante » se dirige clairement en faveur d'un
véritable stade de football moderne dans la plaine du Var, non loin du parc
Charles-Ehrmann où s'entraîne le Gym depuis des lustres.« Ce n'est qu'une
hypothèse, et rappelons-le, le club n'est pas décisionnaire. Mais cela nous
parait en effet une bonne solution, note Maurice Cohen. Outre son attachement
très fort au public niçois, le club a une vocation régionale, et l'accès à la
plaine du Var est plus facile et direct pour une majorité d'habitants. De plus,
il faut penser confort des spectateurs et développement du club. Avec un stade
moderne, on peut prévoir des loges et des emplacements pour les partenaires ».
Il resterait à savoir où, dans la plaine du Var. Certains ont évoqué le site des
Arboras, mais ce stade (qui ne comporte actuellement qu'une tribune) est utilisé
notamment par les rugbymen niçois.
Avant son premier coup de pioche, sans doute bien différé, le grand stade va se
contenter de faire parler de lui. Un constat de toute façon peu glorieux.