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L'affaire de la buvette ( suite )

 

extrait

 

                                  

 

Rappel des faits

Samedi soir la mi-temps du match OGCN-Ajaccio, a été
l'occasion d'une bataille rangée. La raison : des sandwiches et boissons vendus à des prix, jugés indigestes !


Deux policiers légèrement blessés ; affrontements entre supporters et forces de l'ordre à coup de barres de fer et de gaz lacrymogène ; local technique du stade pillé et fête du ballon rond gâchée. Tel est le bilan du match OGCN-Ajaccio qui s'est déroulé samedi soir.

Alors pourquoi ce gâchis ?

A cause des prix des sandwiches et boissons !

Ceux pratiqués par la buvette de la tribune sud et qui ont été jugés indigestes par les supporters.
« Le prix du verre d'eau minérale est passé de 1,50€ à 2 €. Quant au pan bagnat, il coûte maintenant 4€.
Des tarifs exceptionnellement élevés dans l'enceinte d'un stade, dénonce Michel Gasparini, président du club des supporters. En fait ces buvettes ont changé de concessionnaires pour, soit disant, étendre la gamme des produits proposés. Mais au lieu de diversifier les denrées, ce sont les prix qui ont augmenté. » Le nouveau gestionnaire du kiosque était hier soir injoignable.

Un boycott organisé

Samedi soir, à la mi-temps, ces mécontentements « qui persistaient depuis quelque temps » ont viré au coup de colère. « Une dizaine de personnes ont voulu boycotter l'accès à cette buvette. D'autres spectateurs ont profité de l'occasion pour se servir en paquets de chips et boissons, sans payer, raconte André Bloch, responsable de la sécurité à l'OGCN. Dans cette confusion générale, le ton a monté entre les serveurs de la buvette et les supporters, et les coups sont partis. »

Les CRS sont intervenus. Une grenade lacrymogène est partie
et ce fut la tempête. Certains supporters, plus accros de la "castagne" que du ballon rond, ont forcé la porte des ateliers techniques situés sous la tribune Sud, pour s'emparer de barres de fer, tuyaux de PVC. CRS et policiers. ont répliqué par des tirs de grenade lacrymogène avant de rétablir le calme.

Réunion cette semaine

A l'heure du bilan, la polémique monte. Ce mouvement de colère était-il spontané ? Ou s'agissait-il d'un coup monté contre le nouveau concessionnaire ? Présent dans les tribunes Sud, Nicolas a assisté de près à ces débordements. « Un supporter muni d'un haut parleur a appelé au boycott de la buvette. De leur côté, les serveurs ont tenté de calmer le jeu en offrant une tournée de soda. »
« Trop musclée et trop rapide » : telle est l'opinion de Maurice Cohen, président de l'OCG Nice, sur l'intervention des CRS. « Même si les débordements de ces supporters sont anormaux, il aurait été préférable de jouer la carte de la médiation. Cela en laissant aux stadiers et à la police municipale le soin de résoudre le problème. »

Dès le début de semaine, le président de l'OGCN, et les responsables de la mairie devraient se réunir. Pour faire le point sur les tarifs pratiqués par la buvette « en étudiant de près les termes de la concession de service public. » Mais aussi pour remplacer, au plus vite, la porte des ateliers du stade, défoncée par les supporters, par des grilles en fer. Cela afin d'éviter tout nouvel incident, le 13 septembre, lors de la rencontre Nice-Nantes.

 

Pour le patron de la buvette « les prix sont un prétexte »

Samedi soir, au Ray, la fête a été quelque peu ternie par le comportement outrancier d'une minorité de spectateurs du match Nice-Ajaccio (lire nos éditions précédentes). Ceux-là, tout au plus une trentaine d'individus, s'en sont pris violemment à d'autres supporters avant de mener une véritable bataille rangée contre les policiers. Deux fonctionnaires de la CRS ont ainsi été légèrement blessés.

L'échauffourée s'est produite à la mi-temps du match. Certains Niçois trouvant les prix pratiqués à la buvette des populaires Sud trop élevés, ont appelé à son boycott. Le mot d'ordre n'a guère été suivi. Dès lors quelques-uns ont entrepris de le faire respecter par la force.

« C'est la première fois qu'une bagarre se produit au Ray à la suite d'un problème commercial », constate le commissaire Gilles Casanova. « II n'y a pas de raison que cela ne se reproduise lors du prochain match, à condition que l'on règle le litige d'ici là. » C'est dans ce but qu'une réunion devrait avoir lieu en mairie début septembre avec les instances dirigeantes du club.
Eric Cavergini, le nouveau gérant de la buvette, appelle une telle concertation de ses vœux. « II va falloir que l'on envisage des mesures pour le prochain match. Je ne veux pas, explique-t-il, risquer la santé de mes employés. »

Puisque ce sont les tarifs des boissons et des sandwichs qui sont au cœur de ce litige, pourquoi ne pas les baisser ? « Ce n'est qu'un prétexte à la bagarre, assure Eric Cavergini. Les prix que nous pratiquons sont conformes a ceux pratiqués autour du stade. » Lui qui a repris la concession de la buvette cette saison, va même plus loin en affirmant qu'ils sont même conformes à ceux pratiqués par son prédécesseur.
« Les sandwichs étaient de 3,50 € la saison dernière. Le tarif n'a pas changé. Nous vendons juste le pan-bagnat 4 €. Mais ce produit qui n'était pas proposé par le passé nous l'achetons, nous-mêmes, 2,20 €. Nous devons en plus reverser 26 % du prix à la mairie, payer la TVA et nos employés. Quant aux boissons elles ont certes augmenté de 0,50 €, mais le volume servi est passé de 25 cl à 33 cl. »

Le gestionnaire se justifie sur les tarifs qu'il pratique, pourtant selon lui le problème n'est pas là : « On ne met pas des coups .de barre de fer sur les policiers pour 50 centimes d'euro. Ce n'est pas vrai. C'est juste un alibi. »