Ray : les supporters ne veulent pas aller à Cannes
L'indisponibilité du terrain pendant un an et demi pour cause de travaux est
particulièrement redoutée par les supporters qui voient assez mal l'OGCN jouer à
Cannes .
Le Gym exilé en terre cannoise,
voilà une option qui n'est pas pour ravir les supporters niçois. C'est pourtant
cette solution qui parait aujourd'hui la plus probable au moment où il faudra
trouver une pelouse de remplacement. Même si une décision définitive ne sera pas
prise avant 3 à 4 mois, les réunions favorables à la piste cannoise se
multiplient : la prochaine à l'initiative de la ligue a été programmée le 4 mars
prochain.
Les options retenues sur le projet du stade du Ray imposent une indisponibilité
totale d'une durée d'un an et demi. Pendant deux saisons, le Gym sera donc
contraint à l'exil sur des pelouses étrangères et obligé de vibrer à domicile
par procuration.
Les supporters acceptent déjà avec difficulté ce sort et l'option cannoise les
fait déborder : « Un déplacement du terrain à Cannes serait lourdement
pénalisant pour l'OGCN et nous y sommes opposés pour une série de raisons »
explique Jean-Marie Gasparini. Le président du Club des Supporters estime en
effet que Nice jouerait en terre cannoise devant peu de supporters : « Le trajet
ajouté aux difficultés de circulation fera que ceux qui travaillent ne pourront
arriver à l'heure. Ils ne se déplaceront donc pas ».
Coubertin choix par défaut
Les autres arguments sont financiers et sportifs. Les supporters voient en effet
d'un mauvais œil des investissements réalisés à Cannes. Dans le même ordre
d'idée, ils redoutent les effets sur les caisses du club : « On constate
régulièrement que certains matchs n'attirent pas plus de 8 000 à 9 000
spectateurs. Combien de personnes seront présentes à Cannes, quelles seront les
recettes ? ».
Enfin les supporters estiment que l'exil de deux saisons est beaucoup trop long.
L'équipe coupée de sa base logistique et de soutien risque en effet de perdre de
sa vaillance. Et le choix de Cannes par défaut leur parait amer. Car la solution
d'un déplacement à Charles-Ehrmann a été abandonnée en raison du cout des
aménagements (8 M euros) et Monaco est devenu une solution quasiment impossible
en raison de la fragilité de la pelouse.
Et tous les supporters font front. La présidente de l'ARN, Sonia, insiste
également sur le problème des transports : « Nos groupes de jeunes de 15/16 ans
ne pourront pas aller à Cannes. L'option de Monaco est nettement préférable ».
Mais pour le moment les possibilités de jeu au stade Louis II paraissent très
improbables.
Jacques Peyrat a lui-même évoqué lors du dernier conseil municipal l'option
cannoise. Le sénateur-maire expliquait qu'il avait obtenu l'accord de Bernard
Brochand.
« Réduire le temps de l'exil »
Incertaine, la piste monégasque n'est pourtant pas complètement abandonnée.
Maurice Cohen qui se consacre durant cette semaine à ce dossier souhaiterait
privilégier le consensus né autour de Monaco : « C'est vraiment un problème de
pelouse qui pourrait être résolu grâce à un nouveau revêtement semi-synthétique,
mais encore faudrait-il qu'il soit homologué ».
Et le président de l'OGCN mesure précisément les effets d'un éloignement trop
important et trop long d'un an et demi. « Il faudrait réduire l'indisponibilité
du Ray à une seule saison. Nous espérons qu'une solution permettant de réaliser
la moitié au projet, dont la pelouse, sera trouvée. Car il est essentiel de
rapatrier l'équipe et de lui rendre tout son public plus rapidement ».
C'est d'ailleurs la même solution qui est prônée par les supporters. Et ces
derniers ont peaufiné leurs arguments. Car la durée de l'indisponibilité du
futur Ray est la conséquence de l'ampleur du chantier d'un stade de 33 000
places. « Revenons à un projet de 25 000 places suffisant et qui aurait
l'avantage d'être réalisé en deux tranches », explique Jean-Marie Gasparini.
Dans une lettre qu'ils se préparent à adresser au sénateur-maire les supporters
demandent d'ailleurs à être largement impliqués dans le projet du futur Ray. Et
à tous les niveaux, dont la sécurité. Car personne n'oublie que la sécurité des
accès, des voies de secours, la possibilité de mise en place d'un dispositif
performant sur le site du Ray est un point essentiel qui n'a pas toujours reçu
des avis favorables, surtout de la part des forces de police.
Mais face à ces interrogations, Bernard Orengo, adjoint aux sports estime que le
projet à 33 000 places est parfaitement compatible avec ces exigences.
Première étape : la mise aux normes de Coubertin
Une même voix s'élève du côté des six formations de supporters niçois pour
dénoncer les écueils du déménagement temporaire à Cannes et leur opposition à ce
projet. Dans un courrier signé par l'ensemble des formations et adressé à
Jacques Peyrat, les supporters soulignent le principal problème : « L'enceinte
cannoise n'est pas aux normes de la Ligue 1 et sa desserte est problématique ».
Il sera justement question de cette mise aux normes lors de la réunion organisée
par la Ligue le 4 mars prochain. Il faudra ensuite que le cout des travaux soit
accepté et partagé entre Cannes et Nice.
Mais une fois cet obstacle majeur franchi, certains observateurs pointent encore
les risques inhérents à toute cohabitation sur un seul terrain : des problèmes
de calendrier pour l'organisation des rencontres. Les lois du sport et de la
réussite des clubs étant imprévisibles, l'organisation de l'occupation de
Coubertin peut devenir corsée.
Mais les supporters redoutent plus que tout : « une très importante perte
d'affluence tant en supporters qu'en spectateurs et se doublerait d'un très
grave préjudice financier qui pourrait mettre en péril la vie du club ».
Le courrier adressé au sénateur-maire a cependant pour objectif premier
d'aborder le futur stade du Ray. Les supporters en rappelant : « Nous sommes et
nous serons les principaux utilisateurs de ce stade » veulent être entendus sur
deux points principaux : « un stade entièrement couvert et des tribunes d'un
seul tenant et non pas en étages ».