Le stade
Coubertin fait les yeux doux à l'OGCN
« Cannes pour toujours » ? Au moins pour quelques mois à la disposition de l'OGC
Nice pendant les travaux du stade du Ray. C'est la proposition de la
municipalité qui envisage pour cela de reconstruire les tribunes populaires.
La ville de Cannes opère un « pressing » amical sur les Aiglons. Espérant ainsi
les voir jouer sur son terrain le temps des travaux au Ray. A moins que
l'affaire des marchés publics ne remette tout en question...
Où jouera l'OGC Nice l'année prochaine ? À Monaco ? À Cannes ? Ou tout
simplement au Ray ? L'incertitude la plus totale plane, avec la mise au jour la
semaine dernière par la Justice de l'affaire des marchés publics qui touche
notamment le futur grand stade niçois. La mise en examen de l'adjoint aux Sports
et du directeur général des services de la ville risque bien de retarder
l'avancée du dossier (nos éditions précédentes).
A Nice, le projet patine. Ce qui n'empêche pas la municipalité cannoise de
prendre les devants. Elle espère en effet voir les Aiglons jouer sur son terrain
le temps des travaux au Ray, et doit planifier ses budgets en conséquence. C'est
ce qu'elle a fait en votant les crédits nécessaires jeudi soir à la réfection de
son enceinte sportive. La ville de Cannes répète qu'elle est prête à accueillir
l'équipe de football du Gym au stade Pierre de Coubertin pour les saisons
2003-2004 et (en partie) 2004-2005.
Le monde du football étant une grande famille, c'est bien connu, Bernard
Brochand, maire de Cannes, a déjà fait connaitre ses ambitions aux intéressés.
Et aujourd'hui, la Ville concrétise son offre en envisageant la rénovation
obligatoire des tribunes Nord et Sud (derrière les buts), qui ne sont plus aux
normes de la Ligue nationale de football.
« La rénovation et la mise aux normes du stade pourraient permettre
l'organisation de rencontres entre équipes opérant dans les catégories
supérieures et ne disposant pas de stade homologué ou dépourvu d'installations
pendant l'exécution des travaux de mise aux normes de leur équipement », stipule
la délibération votée jeudi soir par les élus cannois.
On ne saurait être plus clair. D'où l'appel d'offres lancé pour assurer les «
prestations intellectuelles » et nommer, à la mi-avril, le bureau d'études
chargé de fournir une approche complète de l'ouvrage.
Car le projet repose déjà dans les cartons municipaux : un stade (presque)
flambant neuf qui passerait de 8 084 à 18 226 places assises moyennant un cout
de 4,75 ME.
« Cannes n'en a pas besoin en soi, mais cela permet de ne pas prendre du retard
bêtement au cas où Nice accepte de venir chez nous », explique Jean-Marie
Giorgis, adjoint aux Travaux. Cannes n'en a, en effet, ni le besoin ni les
moyens après l'épisode de la tribune Est payée plus de 12 ME par le contribuable
cannois.
D'où la démarche, très habile, de Cannes. Au cas où Nice accepte cette «
intercommunalité footballistique », la commune cannoise pourrait alors rénover
son stade à moindres frais.
En effet, la cité nissarte, les conseils général et régional et les instances du
football français (FFF et Ligue) participeraient alors au financement d'un stade
de Ligue 1 pour une équipe de National !
Un scénario impossible si Cannes se lançait seule dans cette opération.
Opération abandonnée si Nice
refuse
Mais en dépit de cette offre, l'exil cannois n'est pas du gout des dirigeants,
des joueurs et des supporters du Gym qui préfèrent le Stade Louis II de Monaco.
Bien que la Commission des stades de la LFP ait fait savoir que l'intermède
monégasque posera plusieurs problèmes de cohabitation pour l'AS Monaco et l'OGC
Nice sur une même pelouse.
La décision niçoise devrait être connue avant l'été, à moins que les récentes
mises en examen dans le dossier du stade du Ray ne remettent le projet en cause.
« Une chose est sure, on ne se lancera pas dans la reconstruction si Nice ne
vient pas jouer chez nous », assure Jean-Marie Giorgis.
A quoi servirait alors l'étude intellectuelle de 210 000 euros ? « Elle reste
valable si un jour Cannes veut le faire », rétorque Jean-Marie Giorgis.
Maurice Cohen, pdt du Gym : « Si
j'ai le choix, c'est Monaco »
Interrogé hier par téléphone, Maurice Cohen, président du Gym réagit au «
pressing » de la municipalité cannoise :
« Avec toutes ces histoires (N.D.L.R. : l'affaire des marchés publics de la
ville de Nice qui touche notamment le grand stade), on ne sait pas trop comment
cela va évoluer.
« La ville de Cannes a raison d'agir ainsi, je la comprends. Cette option leur
permettrait de financer des infrastructures à moindre cout grâce aux divers
financements. Mais si j'ai le choix, c'est toujours à Monaco que nous
préférerions jouer.
« Cela dit, d'un point de vue sportif, rester au Ray plus longtemps ne serait
pas pour me déplaire. Nous avons repris la saison dans une situation difficile.
Si on peut jouer trois ans au Ray, ce n'est que mieux pour conforter notre
situation sportive et stabiliser l'équipe. »