Kaba : A Nice on m'a vraiment fait confiance

                                                   (extrait )

                                         

 

II était minime au SC Toulon quand il vint affronter l'OGCN au Parc des Sports. Quinze ans plus tard, il se rappelle le résultat, « un nul 1-1 », mais aussi qu'on lui avait volé un splendide survêtement tout neuf dans les vestiaires. « J'avais gardé un mauvais souvenir de Nice. A l'époque, je n'aurais jamais imaginé que je serais un jour professionnel sous le maillot rouge et noir : la rivalité était féroce entre les grands clubs du Sud-Est. Mais la vie est bizarre...»


Jusqu'à son arrivée au « Gym », il avait toujours attendu que l'on compte vraiment sur lui. Même à Toulon, le club où il est arrivé à onze ans après avoir joué à Sainte-Anastasie-sur-Issole près de Bri-gnoles, - « le facteur était notre entraîneur » -, puis à Sainte-Maxime, il a eu l'impression que l'on ne lui faisait pas confiance. « On ne m'a fait entrer au centre de formation qu'à dix-huit ans. Et il a fallu une grève des joueurs pour que l'on me fasse débuter en national 1. »


Aujourd'hui, il apprécie de ne plus être « barré » par des stars.


« A Bordeaux, j'étais international espoirs à vingt ans. Mais comment prendre la place des Papin, Lasiandes, Wiltord ? Et à Arsenal, j'avais aussi des noms devant moi : Bergkamp, Aneika, Kanu... Dur d'être titulaire même si Wen-ger n'hésitait pas à me faire confiance quand c'était possible. Alors je dis chaque jour aux jeunes de notre effectif :« Soyez bien conscients de votre chance : il n'y a pas grand monde devant vous. Si vous êtes bons à l'entraînement, vous jouez...»

« J'étais au bord du trou »


Après son opération du tendon rotulien" en décembre 2001, il a eu envie de mettre un terme à sa carrière.


« J'avais l'impression que je n'arrivais plus à jouer, j'étais au bord du trou. Quand je suis venu sur la Côte avec PSG en juin dernier pour le centenaire de l'AS Cannes, j'ai passé trois jours à faire des  soins : j'avais mal aux adducteurs, au genou, je craquais. Mais mon agent  Richard Bettoni m'a convaincu, il a dû se mettre en colère, de partir jouer au Ferroi, en D2 espagnole. Heureusement que je l'ai écouté : j'ai joué les treize derniers matchs de championnat, marqué cinq . buts, donné deux passes décisives. Ça m'a relancé. Qu'aurais je fait si j'avais arrêté le foot ? Je n'en sais rien. Alors que j'exerce enfin mon métier dans de bonnes conditions : on me fait confiance ».

Prêté par PSG, il lui restera un an de contrat avec le club parisien, en fin de saison. Aujourd'hui, il ne dessine pas encore vraiment son avenir.
« Je veux d'abord bien terminer la saison avec Nice, décrocher un billet pour l'Europe et ensuite on verra.
Si nous sommes européens, il n'est pas impossible que je reste. Parce que je suis heureux à Nice ».


Si heureux qu'il adore le « Qui ne saute pas n'est pas Niçois ! » martelé par tout un stade. A tel point qu'en match, si le ballon est loin, il lui arrive de le scander en sautillant pour faire rire Pitau...