Avec Pamarot

 

extrait

 

 

Samedi, c'est lui qui a ouvert la voie de la qualification. En force. Sur coup-franc. D'un coup de canon. Noé Pamarot a de la poudre dans la chaussure droite. Pas de la poudre de perlimpinpin. Non, celle qui dynamite les filets du gardien d'en face et les illusions de ses petits copains.

Aux dernières nouvelles, le dénommé Naurin, portier de jour et de nuit de la maison d'Orgryte, n'entendrait plus d'une oreille. La violence de la frappe sûrement...

L'explosif défenseur niçois se contente de sourire : « Avec ce but, j'égale mon record de la saison passée. Maintenant, j'espère, au moins, doubler ce capital. Histoire de clouer le bec de mes potes Cédric (Varrault) et Sammy (Traoré) avec qui j'ai ouvert les paris. »

Noé n'a donc pas changé.

Le bonhomme n'est pas du .style à disserter sur ses faits d'armes pendant des heures. Il préfère, et de loin, s'attarder sur ces méfaits d'hier qui, bien décortiqués, changent la saveur des lendemains. «A l'aller, je me suis senti coupable lors des trois buts suédois. J'étais mal physiquement. Mal dans mon positionnement. Alors, j'ai voulu me rattraper. Gommer mes erreurs. Au Ray, il fallait un tout autre Pamarot. »

Ce fut le cas.

Là-dessus, il n'insistera pas.

On vous l'a dit. Pas vaniteux le garçon. Les bouquets de louanges le gênent. L'intimident. Alors, il redistribue les fleurs à ses compagnons de lutte. Comme ce jour, pas si lointain, où il fut nommé meilleur latéral de L1 par des journalistes attentifs. « Pour moi, ce ne peut être qu'une récompense collective. Pas un trophée individuel. »

« L'Intertoto est la préparation idéale »

Généreux. Dans la vie comme sur le pré. Et perfectionniste jusqu'au bout des crampons.  J'ai encore du chemin à faire. Il me faut progresser dans plusieurs domaines. La concentration, l'endurance, la technique. »

En 2003-2004, il veut jouer. Le plus souvent possible. Pas question, pour lui, de se muer dans la peau d'un titulaire indiscutable. « Ce serait irrespectueux envers les autres. »

Eh oui, le gaillard de 24 printemps a aussi des valeurs. Et le sens de la formule ciblée. « Je souhaite évoluer sans jamais m'asseoir sur des certitudes. »

S'il tient parole, il ira loin. Et restera debout dans toutes circonstances.

En attendant, il ne songe qu'à confirmer. « C'est le plus important. Mais la faim est là. L'envie de se battre aussi. »

La campagne européenne a grandi, un peu plus, son appétit. « Même si personne n'oublie que le plus important reste le championnat, tout le monde s'est pris au jeu de l'Intertoto. Parce que c'est l'Europe. C'est excitant, motivant. Les rencontres sont engagées. Les gars sont agressifs. C'est bien mieux que des matchs amicaux sans pression. Là, il y a un enjeu. Pour moi, c'est la préparation idéale. »

Alors, il se réjouit de défier les Allemands du Werder Brème (aller, samedi au Ray, retour le 26 juillet). Il est heureux de croiser un certain Johan Micoud. « Bien sûr le Werder est un drôle de client. Mais c'est jouable ! ».

Surtout s'il a la bonne idée de refaire parler la poudre...

Après, il sera temps d'aller guerroyer à Auxerre, le 2 août, pour l'ouverture de la L1. « On n'a pas un début de calendrier facile. Ce n'est pas plus mal », juge celui qui aime plonger dans le vif du sujet.

« Ma mère, on l'appelle France-Football... »

Avant les trois coups du championnat, il pourra toujours téléphoner à sa mère pour tout connaître des mouvements de l'intersaison. « Avec mes frères, on l'appelle "France-Football". Elle est au courant de tous les transferts. Et dire qu'avant, elle ne connaissait rien au ballon ».

C'était bien avant qu'if ne devienne pro. Aujourd'hui, du côté de Fontenay sous Bois, madame Pamarot ne rate plus un match à la télé. Elle n'ignore plus rien de la règle du hors-jeu. Et surtout, elle suit pas à pas le parcours de son fils.

Elle a donc du être fière lorsque les trois gros du classement dernier (Lyon, Marseille, Monaco) se sont intéressés à son petit.

Lui ne bombe pas le torse pour autant. « Les choses qui doivent se faire se font. Sinon, ce ne sont que des rumeurs. »

II se serait vanté, vous ne l'auriez pas cru.Nous non plus.

Dans son regard, il n'y a quel tendresse et modestie, Madame Pamarot a bien élevé son garçon.