La commission des stades de la Ligue mets son grain de sel
(extrait )
ou
Au Jour d'aujourd'hui, on ne sait donc toujours pas, et les dirigeants niçois également, sur quel terrain l'OGCN évoluera... à domicile durant la saison 2004-2005 et une bonne partie de la suivante soit la période nécessaire à la construction du nouveau stade du Ray qui comprendra, rappelons-le, 32 000 places toutes couvertes.
Et ce n'est pas la réunion de la Commission des stades, tenue hier matin à Paris
au siège de la Ligue de Football Professionnel (LFP), qui a éclairci la
situation, bien au contraire...
La parole à Daniel Le Deunff, subdélégué aux Sports de la ville de Nice, et qui
était monté spécialement dans la capitale pour exposer les faits en compagnie du
président Maurice Cohen et de Gérard Renaudot, en charge du dossier.
« Nous avons effectué un point précis du problème à la Commission en rappelant
la genèse des différentes démarches entreprises depuis quelques semaines, en
particulier avec l'AS Monaco. Son président, Jean-Louis Campora, a répondu par
un avis positif officiel à la demande que son homologue niçois, Maurice Cohen,
lui avait adressée dans un premier temps. Parallèlement, Jacques Peyrat,
sénateur maire, a envoyé un courrier afin de solliciter l'autorisation du
gouvernement monégasque, d'utiliser le stade Louis II pendant la période des
travaux au Ray. On attend d'ailleurs d'un jour à l'autre la réponse de M.
Leclercq, ministre d'État de la Principauté qui, si on en croit la rumeur, mais
ce n'est qu'une rumeur, serait également favorable... »
Dur, dur d'être... SDF !
C'est donc muni de cet ensemble d'à priori très encourageants que la délégation
niçoise allait se présenter devant le président Charles Girardot et sa
Commission, laquelle devait se charger, en quelques remarques percutantes, de «
plomber » en partie le beau projet nicéo-monégasque « La Commission a d'abord
attiré très vite notre attention sur le fait que jamais, dans l'histoire du
championnat de France, deux clubs n'avaient été amenés à opérer à domicile sur
un même terrain (NDLR :
excepté le Racing-Club de Paris et le Stade Français dans 'l'ancien Parc des
Princes, si notre mémoire est bonne et le PSG voisinant avec le Matra Racing
dans les années 80) et que la fréquence d'utilisation poserait immanquablement
problème à court terme », devait préciser pour sa part Maurice Cohen.
« On connaît l'état de la pelouse de Louis-2 déjà pas vraiment excellent et
l'intensification du nombre des matchs due à un calendrier très chargé,
championnat, Coupes de France et de la Ligue ne l'arrangerait certainement pas.
Mais, au-delà de cet aspect technique, la Commission a également soulevé le
problème de cohabitation au niveau européen en cas de participation future, par
exemple, de l'ASM à la Ligue des Champions et de l'OGCN à la Coupe de l'UEFA ou
au pire, de l'Intertoto ».
Le décalage ou l'inversion des rencontres n'étant pas permis par l'Union
Européenne, la question posée est donc la suivante : comment résoudre ce
problème de concurrence, y compris en cas de tirage au sort en Coupe de la
Ligue, avec des matchs programmés « à la maison » pour chaque club ?
Problème particulièrement épineux effectivement. « Le souhait de l'OGC Nice, de
ses dirigeants, de ses joueurs, de ses supporters, c'est de jouer à Monaco »,
reprend Maurice Cohen qui n'occulte pas les aspects de marketing et de
rentabilité bien évidemment.
" On va réfléchir, explorer toutes les possibilités si on obtient finalement
l'accord du gouvernement monégasque, mais si le Conseil d'administration de la
Ligue (NDLR : qui se réunit le 29 mars et qui doit se prononcer au plus tard le
15 avril) met son veto, il faudra se rabattre sur la solution du... stade
Coubertin à Cannes ! »
On sait que le maire, Bernard Brochand, et le président ascéiste, Marcel
Salerno, ont déjà assuré le Gym de leur hospitalité, mais ça n'ira pas sans
quelques difficultés à résoudre : éloignement de Nice et donc érosion d'une
partie du public, trafic saturé aux heures de match, distance entre la gare et
le stade, sans parler de... vieilles querelles récurrentes entre quelques
groupes de supporters.
« II existerait bien une troisième solution, devait conclure Maurice Cohen, à
mes yeux la préférable, à savoir que les travaux pourraient être exécutés en
deux tranches : la première moitié tout en continuant à utiliser le terrain du
Ray et la seconde pendant notre « exil » qui ne durerait ainsi qu'une saison au
lieu de deux... »
Une idée à creuser mais, là, ce serait à la ville, aux architectes et aux
entrepreneurs de se prononcer et surtout d'en évaluer le probable surcoût.
Décidément, dur, dur de se retrouver... SDF !