L'argent part en fumée !

 

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Les clubs de football ne savent plus comment faire ! Depuis le début de la saison, ils sont criblés d'amendes par une commission de sécurité de la Ligue nationale qui veut absolument combattre les débordements venus des tribunes. Fumigènes et jets d'objets divers, pétards et bombes agricoles sont formellement interdits. Et la note est salée !

C'est dans le sud que se déroule la majorité de ces débordements. A Marseille, le responsable de la sécurité, Guy Cazadamont, parle « de culture latine et Italienne ». A Nice, Jean-Luc Ballet et André Bloch vont dans le même sens, reconnaissant aussi que le Ray est encore plus difficile à gérer qu'un stade moderne comme le Vélodrome. « Un objet lancé qui arrive sur une piste d'athlétisme ou sur une zone dégagée n'est pas sanctionné comme s'il tombe directement sur la pelouse. Or, chez nous, il n'y a aucune marge de manœuvre, les grillages touchant pratiquement les lignes de touche ! »
Cela pose donc aussi le problème de l'architecture des futurs stades : faut-il revenir à de grandes arènes omnisports ou continuer à bâtir des stades de football ramassés et resserrés où le supporter est en prise directe sur le jeu ? Ou faut-il faire confiance à un vrai sens civique et au retour d'un total respect ?

Le gâteau pour cinq clubs

Le bilan de l'an dernier est pourtant édifiant. En 2002-2003, le PSG (28 %), l'OM (26 %), Nice (15 %), Bastia (12 %) et Ajaccio (10 %) se sont partagé les neuf dixièmes du gâteau des amendes. Les quinze autres clubs payant les miettes de ces débordements .On ne se doutait pas que Lyon, Bordeaux, Lille, Strasbourg, Montpellier... se tenaient aussi bien !

Jean-Luc Bailet (Nice) tire la sonnette d'alarme. « La saison dernière, nous avons payé 34 000 euros, ce qui est déjà un chiffre conséquent. Mais cette saison, alors que les matches à risques sont pour plus tard, nous en sommes déjà à 25 000:10 000 à Auxerre (on peut être condamné pour le comportement de ses supporters sur terrain adverse), 10 000 contre Socbaux. 5000 contre Ajaccio ! A ce rythme, nous allons finir le championnat autour de 300 000 euros. Une somme énorme qui nous pénalise vraiment et qui peut, de plus, nous mettre en grande difficulté devant la DNCG car le poste n'a pas été prévu dans nos prévisions de budget ! *»

Les délégués frappent fort. Au point qu'un vent de fronde (et d'appels) s'est levé et que le président Thiriez vient de promettre de reconsidérer le problème devant cette montée de protestations.

Guy Cazadamont (OM) confirme : « Lors d'une dernière réunion avec tous les responsables de la sécurité en L1 et L2, nous avons effectivement abordé cette question et une façon plus mesurée de sanctionner devrait voir le jour. Il faut aussi faire des différences entre quelqu'un qui "allume "au début d'un match pour un tifo folklorique qui fait partie de notre histoire et un " débile " qui jette un fumigène ou un objet dangereux en direction du terrain ou d'une tribune. Là, II faut être impitoyable. A Marseille, j'ai 600 personnes qui s'occupent de la sécurité et cela se passe plutôt bien. Mais II faut reconnaitre qu 'il ya eu des accidents (Brûlures, fractures, etc)et  que tout doit être fait pour ramener un peu de sérénité dans les tribunes ».

Entre quelques secondes d'une belle mise en scène à l'entrée des équipes sur fond de musique et des hordes sauvages qui s'insultent et se provoquent de tribune à tribune à coups de fusées éclairantes et d'objets divers ou renversent mêm les barrières pour un affrontement direct, il y a effectivement de la marge. Sans parler de ceux qui se donnent rendez-vous en dehors du stade pour en découdre en « hommes » III

Prélèvement à la source

Pas question non plus de traîner les pieds et de refuser de payer la note : l'argent est retenu à la source lors de la distribution des droits télé !On comprend donc pourquoi Maurice Cohen (OGC Nice), Bouchet (OM), Michel Moretti(Ajaccio) ou François Nicolaï (Bastia) multiplient les  réunions avec les supporters ou leurs abonnés. Car les amendes,  pour au moins quatre d'entre eux, (Marseille a un tel budget !), peuvent mettre leurs clubs en péril.

« Si nous terminons l'année avec 400 000 euros d'amende,c'est le prix d'un très bon joueur, dit Jean-Luc Ballet. Or il vaudrait mieux consacrés cette argent  à une recrue pour Gernot ou à la modernisation  du centre d'entraînement .Les supporters peuvent comprendre ça et c'est même dans leur intérêt.

Le bon sens l'emportera t il ? Les spécialiste cherche d'autres moyens pour faire la fête .En respectant la loi et la sécurité de chacun.