Les aiglons et la solidarité

 

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C'était d'abord l'esprit qui comptait ; une grosse louche de solidarité, avec cette soirée foot aux Arboras, dédiée à la forêt de Lucéram et aux enfants du village. Une main tendue par l'OGC Nice, encore une fois épatant d'attitude, qui aura joué le jeu jusqu'au bout : deux mi-temps de 30 minutes contre une sélection amateur azuréenne, puis une autre demi-heure contre une équipe VIP renforcée de dix-huit joueurs (le prince Albert, Didier Deschamps, Christian Estrosi...).

Plus qu'un match, donc, un galop - très - amical, dans un stade des Arboras aux portes grandes ouvertes et où les curieux de tous âges, ravis de l'aubaine, voulaient se rapprocher au plus proche des idoles. Résultat, des spectateurs au bord de la pelouse.. et même parfois les deux pieds sur l'aire de jeu ! On vous l'a dit, l'heure était à la communion, à la fête, histoire d'oublier un peu le cauchemar encore récent des incendies.

Pour les puristes, on vous livre quand même la « fiche technique » :

OGC Nice bat Sélection amateur 1-0. Buts : Ba (28). Arbitre : M. Coué.

OGC Nice, première mi-temps : Valencony - Pamarot, Cobos, Scotto, Varrault LateralenissartEchouafni, Pitau, Bigné, Diakité - Meslin, Ba.

Deuxième mi-temps : Valencony - Pamarot, Cobos, Kamu-dimba, Varrault - Scotto, Meriem, Pitau, Bakari - Ba, Meslin.

Sélection amateur : Taboue (gardien), Debonnet, Arabat, G/menez, Lopez, Nemrl, Benzo-ni, Aït Yania, Braquet, Rossi, Suarez, Gallo, Benhaddou, Millier, Bourhan, Pastorelli.

Sur une pelouse très bosselée, on notera que les Aiglons ont joué le coup sans dilettante, certains étant avides de temps de jeu, comme Poussin Meslin et George Ba, alignés en pointe, et Bruno Valencony, qui aura gardé sa cage vierge. En dehors des blessés et des sélectionnés africains, Cherrad et Everson ont été ménagés par Gernot Rohr, donnant la réplique aux VIP, avec les jeunes Gimenez, Padovani, Scaramozzino et Lalabouali.

Quant à la sélection amateur (coachée par Jean-Philippe Mattio) elle s'est, comme le score l'indique, très bien défendu. Dans ses rangs, on aura remarqué la touche de Mohamed Benhaddou, frère aîné du pro niçois, Majid, et entraîneur-joueur de la Trinité. Sur le côté droit, Frédéric Braquet a aussi montré ses dispositions balle au pied, lui qui est président des supporters de la BSN.
 

C'est avant tout à un bel élan dé solidarité qu'on a pu assister hier soir sur la pelouse du stade del'arboras dans la plaine du Var a Nice. Comme lundi dernier au ,au Vélodrome où Zizou et les Bleus de 1998 ont mis leur génie footballistique au service des familles des pompiers 'décédés cet été dans le Var, SAS le prince Albert au marquage de Cherrad et Christian  Estrosi dans son face-à-face avec José Cobos n'avaient que faire du score.

L'espoir au fond des cages

La preuve, le nouveau président UMP du conseil général, n'a rien trouvée redire lorsque son coach la positioné sur l'aile gauche de l'attaque. Il est vrai que le vice-président du conseil régional, Patrck Allemand, avait dû déclarer forfait dans les vestiaires.

Assurément, cette « Lucéram Team », composée de VIP du sport et de la politique qui a affronté hier l'équipé pro de l'OGCN devant plus d'un millier de spectateurs n'avait qu'une ambition : redonner de la force et de l'espoir aux habitants de la haute vallée du Paillon, encore sous le choc des violents incendies qui, en août, ont dévasté près de 4000 hectares de forêts !

« II fallait surtout créer un moment d'intense émotion pour aider la centaine d'écoliers du village à gommer de leur mémoire le traumatisme provoqué par cet incendie. Et nous avons eu cette idée de les amener au stade pour leur permettre de côtoyer des vedettes et des personnalités qu'ils admirent », explique Christian Gal, lele soigneur de l'OGCN, fils du maire de Lucéram et co-organisateur de ce match du cœur.

Et les yeux des écoliers de Lucéram dardaient bel et bien hier soir des étincelles de pur bonheur. Acheminés en car jusque dans les gradins du stade des Arboras, ils ont, l'espace de ce match, totalement oublié le traumatisme de ce siège de feu dont leur village fut le théâtre. Et peu importe si, comme il se doit, la « Lucéram team », emmenée par le prince Albert, Christian Estrosi, mais aussi Christophe Saibni, Didier Deschamps, Christophe Kal-fayan, Christophe Pinna, Jean-Philippe Mattio, Fred Martin, Olivier Fugen et les autres n'a pas résisté longtemps aux assauts d'Everson et des Aiglons.

L'essentiel était de participer, de se régaler et d'oublier cet été meurtrier.

L'émotion d'un Prince

Sorti sur une légère blessure, le prince! Albert n'a pas caché son émotion : « Je pense à ces gens qui ont souffert, qui ont eu peur, qui ont tout perdu et  je n'arrive pas à effacer ces images. » Tout comme d'ailleurs Christian Estrosi qui louait l'élan de solidarité dont la vallée du Paillon avait montré au plus fort du drame.

Ce match de l'espoir ne résoudra certes pas tout. Les 4 000 hectares de foret et de
garrigue partis en fumée ne repousseront pas sûr un simple coup de tête gagnant de  Cherrad dans les cages du skieur Christophe Saioni.

Il faudra vendre encore beaucoup de tee-shirts, frappés d'un « Sauvons la forêt de-Lucéram » pour replanter et, effacer les stigmates de cette catastrophe écologique.

Mais, hier, ce sont des petites graines d'espoir que la  Lucéram team  et les pros du Gym ont essaimé dans les têtes des Lucéramois, petits et grandes,en offrant au public une partie de simple plaisir footballistique.