Everson : Sanctions annulée( extrait )

                                                                    

 

 

19 h 40... Voici à présent 90 minutes soit le temps d'un match que la Commission d'appel de discipline et d'éthique de la Ligue de Football Professionnel (LFP) délibère après avoir entendu pendant trois quarts d'heure Everson, le milieu défensif de l'OGCNice, accompagné de son entraîneur Gernot Rohr et de M" Christophe Bertrand, l'avocat du club azuréen.
« L'accouchement a été difficile » lâche d'emblée l'un des sept membres de ladite commission saisie par le Gym après la sanction de trois matchs de suspension (dont un avec sursis) infligée en première instance par la ommission de discipline de la Ligue suite à une saisine de la Commission d'éthique présidée par Dominique Rocheteau.
C'est avec le soulagement que l'on devine que le camp niçois prend connaissance du verdict : annulation pure et simple de toute sanction, ce qui permettra donc à Everson de retrouver le terrain dès samedi soir à Lens après en avoir été privé depuis un mois et demi !

La victoire de l'équité


On se souvient qu'à l'occasion du match Nice-Guingamp du 1er février dernier au Ray, Everson avait écopé... d'un simple coup franc de la part de l'arbitre, M. Valéo, pour un pied levé jugé trop haut face au Breton Yahia... Ni carton, ni blessure à l'arrivée et pourtant, au vu d'un article du quotidien "L'Equipe", la Commission de l'éthique s'était émue de ce geste nettement plus spectaculaire que dangereux et avait donc transmis de ce fait le dossier à la « discipline ».
Le 20 février, soit... trois semaines après la soirée en question, Everson se voyait infliger deux matchs de suspension ferme plus un avec sursis ! Il appartenait dès lors au Gym d'apporter la preuve de l'innocence de son joueur et surtout de son absence d'intention de faire mal. Un sentiment d'ailleurs confirmé par un courrier adressé par Yahia lui-même à la Commission de discipline arguant « que le geste de Everson n'était pas intentionnel et que le Niçois était d'ailleurs venu s'excuser après le match et prendre de ses nouvelles ».


La Commission présidée par Me Laurent Davelas, avocat général à la Cour de cassation à Paris, se trouvait donc confrontée avec ses membres à une épineuse alternative : soit entériner la sanction délivrée en première instance, soit la réduire ou même l'annuler carrément. C'est cette dernière option vers laquelle la Commission allait finalement pencher, s'appuyant essentiellement sur des éléments de droit comme le souligne le communiqué officiel. « La Commission d'appel a estimé qu'aux termes de la charte éthique du football, le CNE ne peut s'autosaisir que lorsque les faits dont il a connaissance sont de nature à attenter à l'éthique et à la réputation du football. Il peut toutefois être saisi par ailleurs par les organismes
officiels dont l'identité est expressément déclinée dans le texte. En conséquence, la CAE dit que la décision de prémière instance doit être annulée comme étant dépourvue de tout fondement réglementaire. Considérant au surplus que dans l'action de jeu concernée, les faits ont été sanctionnés par le corps arbitral et qu'il n'appartient pas à une commission de revenir sur la chose jugée. Qu'enfin le geste incriminé, indépendamment des conséquences qu'il aurait pu avoir, doit s'analyser non pas comme portant atteinte à l'éthique du football mais comme une infraction au code de discipline. »


Un communiqué mettant finalement en relief un vice de forme qui incitera certainement le CNE, nouvellement créé sur une décision du bureau fédéral de la FFF à réfléchir désormais sur les suites à donner à des dossiers empreints de délation tardive...


Gernot Rohr
« Du jamais vu ! »


Blanchi, Everson pourrait même maintenant se retourner contre ceux qui l'ont privé de Nice-Nantes.
Une injustice qui aura coûté cher au club rouge et noir...
Mais hier soir, l'heure était au soulagement dans un camp niçois ravi par cette décision. Ainsi Gernot Rohr devait-il confier : « C'est un jugement pour le moins inattendu même s'il nous est particulièrement agréable car annuler une sanction dans son intégralité, c'est du jamais vu ! Ça prouve qu'on a eu raison de faire appel et aussi que la façon dont la Commision de l'éthique a été saisie n'avait pas été saine puisque sur dénonciation de deux journalistes. C'est une décision qui fera sans doute jurisprudence et qui va en tout cas dans le vrai sens du football et qui honore par ailleurs les membres de la Commission d'appel. Ce soir, le mot équité a revêtu tout son sens. Nous pouvons nous réjouir d'avoir réussi un petit miracle.»


Quant à Everson, le principal intéressé, il devait aussitôt tourner son esprit vers la reprise de la compétition. « Je suis très content et soulagé même si je n'ai pas douté car j'avais confiance en la justice. C'est une affaire à présent terminée et je vais pouvoir repenser au football et seulement au football et à tous les matchs difficiles qui attendent mon club durant les prochaines semaines. »