Ray : la peur du grand stade ( )
Le projet de grand stade suscite un mouvement de crainte voire d'opposition dans
le quartier de plus en plus « échaudé » par l'ambiance des soirs de match
Et si l'OGCN devient une équipe européenne ? On ne sait jamais.... Vous imaginez
le jour où des cars de supporters de clubs espagnols ou italiens débarqueront
ici, en convoi ? » Il y a des Niçois pour qui l'ascension de l'équipe dans le
peloton de tête de la L1 fait peur. Ils habitent Gorbella, Chambrun,
Saint-Maurice, et vivent « un enfer » à chaque soir de match. « Dès le milieu de
l'après-midi on est obligé de fermer les accès des différentes résidences. Les
habitants sont pénalisés. Ils ne peuvent ni rentrer ni sortir de chez eux. Les
voitures se garent partout, sur tous les trottoirs, devant les portes de garage,
au milieu des boulevards et des deux côtés de la bretelle de l'autoroute qui
elle-même est complètement saturée. Les automobilistes ont peur dans les
tunnels, ils craignent le pire. Vous vous rendez compte à quel point c'est
dangereux ? »
Au comité de quartier Nice Nord, on frémit à l'idée qu'un jour il se passe
quelque chose de grave, qu'un plan rouge soit déclenché... « Toutes nos issues
sont absolument bouchées, inaccessibles. Croyez-nous. Nous ne réagissons pas en
égoistes mais au nom de la sécurité de tous y compris des personnes qui viennent
au stade », affirment Agnès Laporte présidente et Dominique Gaglio secrétaire du
comité de Nice Nord Avenir.
Un choix inconsidéré
A quelques centaines de mètres de là, de l'autre côté du Ray, le discours est
sensiblement identique. Les représentants du comité d'initiative Saint-Maurice,
Parc-Chambrun, Borriglione et Vallon-des-Fleurs, sont tout aussi inquiets. « Il
faut réexaminer le projet de grand stade », soulignent le président M. Calmet,
Mme Bartolucci, M. Chiossone... membres du bureau. « Au nom de la sécurité des
riverains, et de la nécessité avant tout d'offrir aux habitants et aux jeunes
des équipements sportifs et culturels de quartier ».
Il y a quelques mois pourtant, le comité de quartier était plutôt favorable au
projet. Que s'est-il passé entre-temps ? « Au départ, c'est vrai que nous avons
milité pour que le stade reste là car il était question de réaliser sur ce site
un important projet immobilier avec des logements sociaux. Notre souhait,
c'était de garder un stade de dimension raisonnable, mis aux normes, et de
conserver bien évidemment les terrains et clubs fréquentés par les amateurs.
« Mais par la suite, on a appris qu'il s'agissait de faire un stade énorme de 30
000 places ce qui condamnait les terrains de jeux existants tout autour. Et puis
il y a eu cette succession de matchs qui a entrainé de vives réactions dans la
population ».
« Tout le monde le regrettera »
Le match Nice-PSG fut la goutte d'eau qui fit déborder la colère. « On a failli
avoir un mort. Imaginez ce qui se passerait avec un grand stade, des casseurs
qui s'éparpilleraient dans toutes les petites rues autour, et la police qui
essaierait de quadriller tout cela ? Il n'y aucun moyen de contrôle réel.
« A Paris, le match PSG/Marseille a mobilisé 2000 policiers et CRS. Pourquoi
suivre cet exemple ? Aux frais des contribuables de surcroit ! Construire ici
c'est prendre des risques inconsidérés ».