Nice, le ralentissement( )

                                                

Certains silences disent plus que des discours.


Celui du vestiaire niçois, samedi soir, en montrait long sur la déception niçoise. Des joueurs aux mines graves, des paroles étouffées, un mal-être... Le Gym venait donc de partager les points.
A priori, rien d'accablant ! Le FCNA, c'est un budget quatre fois supérieur à celui du Gym. Un jeu - souvent - haut de gamme. Mais dans la maison rouge et noire, le sentiment de manque est flagrant : ce quatriè-me match sans succès (une défaite et trois nuls) a été accueilli dans la douleur. C'est le fruit de toute une histoire.
Jusqu'ici, ces Niçois ont dépassé l'adversité et déplacé des montagnes, avec une foi hors du commun. Ce groupe de revanchards s'est juré de tout faire pour que son aventure ne se termine pas dans la « normalité ». Oui, les Aiglons ont caressé (et caressent encore) le rêve de toucher à l'Europe. En étant quatrièmes à dix journées de la fin, cinquièmes depuis hier soir, il faudrait être d'un réalisme fatal et triste pour viser la douzième place.


Le Gym a-t-il toujours les moyens, aujourd'hui, de tutoyer les sommets ? Quand Nice ne gagne plus, la question revient forcément avec plus d'insistance...


Des absences qui pèsent


L'OGC Nice a du mal à se passer d'Everson. La puissance du Brésilien, son impact dans les duels et sa force mentale n'ont pas été remplacés. Sans Ever-son, Nice n'a jamais gagné (0-0 à Strasbourg, 0-0 à la Beaujoire, 1-1 à Bastia, 1-1 contre Nantes).
Quand s'ajoute l'absence d'un autre « poumon » du milieu (Bigné), le Gym peine à tenir la distance. « On a trop reculé, trop subi », disaient de concert les Aiglons samedi.

« On n'a pas le même niveau quand on n'est pas au complet », admet Gernot Rohr.
Si Bigné pourrait être rétabli pour le déplacement à Lens samedi, Everson devrait purger à Bollaert son dernier match de suspension (à moins d'un changement en appel, mercredi à Paris).


Pour le haut du tableau, le promu niçois, ce n'est pas un scoop, a un effectif un peu court, sensible aux aléas. Thibault Scotto, toujours précieux, a repris l'entraînement hier. Côté recrues, le talent de Mionnet est tombé à pic, mais l'ancien Sedanais cherche sa pleine confiance.
Et l'on ne peut pas demander à Bakari, malgré ses dispositions, d'avoir l'expérience des fins de L1 au couteau. La bonne fée niçoise doit faire en sorte que les suspensions et les blessures marquent une pause pour les neuf dernières journées...

La réussite qui tourne


« Sur des petits détails, on voit que la réussite que nous avions dans la première partie du championnat nous a un peu tourné le dos, constate Gernot Rohr, II y a quelque temps, nous aurions sans doute été en mesure de faire le break et d'enfoncer Nantes. Comme nous l'avions fait contre Marseille à l'aller, par exemple. Au lieu de cela, on se fait rejoindre sur la fin ».
Toujours invaincu au stade du Ray, depuis la première journée contre Le Havre, le Gym vient de se faire rattraper deux fois dans le dernier quart d'heure (Nantes et Sochaux). De quoi regretter ces points perdus. On notera cependant que Nantes ou Sochaux, ce n'est pas Montpellier, Troyes, Guingamp ou Lille...


Diawara muet


Kaba Diawara n'a plus marqué depuis sept matches. Unelongue éclipse pour un Joueur qui avait inscrit dix buts en vingt-deux journées. Tourmenté dernièrement par une cheville, l'attaquant est moins frais physiquement. Il se bat toujours sans relâche, mais les bons ballons sont rares. Hormis le penalty raté de Troyes, Kaba n'a guère eu d'occasions. Très surveillé, pas ménagé par les défenseurs, Diawara continue cependant de créer des espaces. Malek Cherrad, exceptionnel de réalisme et d'efficacité, en profite pleinement.


Les « gros » prévenus


« Les équipes sont de plus en plus difficiles à battre, elles nous connaissent bien. A nous 1e trouver les solutions, et de lien récupérer avant le gros match de Lens », notait Pancho Abardonado.
« Les gros, sur la fin, mettent le turbo car ils n'ont plus le choix », rappelle Gernot Rohr.Lyon (le 22 mars), Auxerre (le 12 avril) et Bordeaux vont se rendre à Nice. A contrario, le Gym doit lutter contre une forme d'usure mentale qui menace souvent les « petits ». Ses supporters pourraient l'y aider. Il y avait plus de 16 000 personnes samedi au Ray, et des observateurs nantais ont été surpris par la chaleur de ce public-là.
Les Aiglons ont laissé quelques plumes en hiver, mais ils sont encore debout. « L'Europe, c'est toujours notre rêve », lâche Cédric Mionnet. Après le rendez-vous lensois, le printemps aura une particularité :des rencontres assez espacées, avec des plages de récupération importantes. « II ne faut pas oublier d'où l'on vient, goûter les neuf derniers matches comme du bonus et on a les  moyens de surprendre encore », note Romain Pitau.


5", après cette 29e journée, les Niçois ont encore les cartes en main, d'ici au 24 ou 25 mai, pour donner tort à ceux qui les voient terminer dans le ventre mou. Un défi à la mesure de toutesles émotions qu'ils nous ont procurées jusqu'à présent...