Matt Moussilou:

"Les niçois donne l'image de supporters fiers de leur équipe"

 

 

Extrait

 

Tout d'abord, toujours à la recherche de la maison de tes rêves ?

Absolument, en ce moment je suis encore à l'hôtel avec Cédric Kanté mais je suis en train de prospecter dans les environs de Nice. J'ai déjà visité quelques belles maisons dans le secteur de Saint-Laurent du Var, La Gaude ou Saint-Paul de Vence et c'est vrai que ce sont des endroits magnifiques. Je n'ai pas trop l'habitude d'habiter à l'écart du centre ville mais le côté reposant n'est pas à négliger. Cela va me changer (rire). J'espère trouver rapidement chaussure à mon pied pour pouvoir m'installer et être au calme dans mes << pénates ». Il est toujours important de se sentir bien chez soi pour pouvoir être au top dans sa tête et bien dans ses baskets.

Pour revenir au terrain, comment se passe ton adaptation au sein du groupe rouge et noir ?

Impeccable ! (d'un ton catégorique). Il y a une très belle ambiance. On sent un groupe à la fois décontracté mais également travailleur quand il le faut ! Je n'ai pas encore assez de recul pour vous parler de tout cela mais ce que je peux vous dire c'est que tout le monde se donne à fond à l'entraînement. L'objectif de chacun est de progresser et d'aller encore plus haut par rapport à ce qu'a fait l'équipe la saison dernière. De l'extérieur j'avais l'impression que l'OGC Nice était un club familial et je ne me suis vraiment pas trompé. Vu de loin je me disais que la mentalité n'allait pas être la même que celle que j'ai connue à Lille mais j'avais tort. Ici, tout le monde sait rester simple avec beaucoup d'humilité. Pour cela, Nice ressemble un petit peu au LOSC. Nous avons un groupe de combattants. Un groupe de compétiteurs.

Pas trop dur de s'entraîner avec une telle chaleur ?

Pfiouuu (rire) ! Ça me tue ! Ca brûle la gorge comme j'ai l'habitude de dire (il éclate de rire). Mais bon, il faut que je m'y fasse. A Lille je pouvais me plaindre du froid à certaines périodes de l'année, alors je ne vais pas râler qu'il fasse trop chaud sur la Côte d'Azur. Que les supporters se rassurent, je ne suis pas venu à Nice pour bronzer, je n'en ai pas besoin (rire). Plus sérieusement, en ce moment nous effectuons un gros travail foncier. C'est difficile ! On en bave ! Nicolas Dyon (le préparateur physique) gère les efforts de chacun d'entre nous. C'est un boulot au jour le jour. C'est très important car nous n'avons pas tous le même moteur. Un attaquant ne fait pas le même type d'efforts qu'un milieu de terrain ou qu'un défenseur. Nous faisons donc un travail bien spécifique.

Pour revenir à ta carrière, pourquoi n'as-tu pas joué énormément avec Lille la saison dernière ? (Matt Moussilou a participé à vingt-cinq rencontres de Ligue 1 avec le LOSC en 2005-2006 Il a été titulaire à douze reprises pour quatre buts au compteur)

Tout le monde me pose la question (il sourit). J'ai vécu une saison un peu particulière avec pas mal de conflits, de malentendus mais cela arrive souvent dans le milieu du football. Il n'y avait plus trop de dialogue avec le coach (Claude Puel) et comme nous communiquions moins, inconsciemment j'ai peut-être fait moins d'efforts. Je suis quelqu'un qui marche beaucoup à l'affectif et j'ai besoin de savoir que l'on me fait confiance. Là, je suis resté en dedans. Peut-être que nous avions tous les deux des torts. J'ai peut-être été plus fautif que le coach, je ne sais pas... C'était une situation bizarre et je rentrais peut-être aussi dans une certaine routine. J'avais fait un peu le tour de Lille. Je saturais. Malgré tout, j'avais la confiance du président et des supporters du LOSC. J'étais même leur « chouchou,>. Après, il s'est passé certaines choses et j'ai décidé de partir. J'avais besoin d'un autre challenge. Je tiens quand même à préciser que j'ai vécu de très bons moments à Lille. Si j'en suis là aujourd'hui c'est aussi grâce au coach. Il m'a fait franchir de nombreux paliers.

Comment se sont passées les négociations avec les dirigeants du Gym ?

Les premiers contacts datent du mois de mai dernier. Frédéric Antonetti m'a appelé et son discours m'a beaucoup plu. Malgré tout, je n'ai pas donné ma réponse tout de suite. J'ai attendu un peu car j'avais pas mal de propositions. J'ai été contacté par quelques clubs français mais également par des formations portugaises ou anglaises.

Pourquoi l'OGC Nice ?

Comme je l'ai dit, j'ai été enchanté par le discours du coach. Nous avons parlé du jeu et de ce qu il attendait de moi. Personnellement, j'avais besoin de savoir comment l'entraîneur comptait m'utiliser et je n'ai pas été déçu. Je ne vais pas vous le cacher, ma préférence se portait avant tout sur l'Angleterre mais après une mûre réflexion, j'ai opté pour Nice. J'en ai parlé à mes proches et nous en sommes arrivés à la conclusion qu'il était peut-être plus intelligent d'attendre avant de tenter l'aventure étrangère. J'ai besoin d'avoir les épaules plus larges pour m'expatrier. Nice est donc devenue la piste la plus sérieuse. Il y a un vrai challenge au Gym ! Je cherchais une équipe ambitieuse avec un vrai projet. J'ai trouvé tout cela à l'OGC Nice. Nous avons un bon groupe et c'est très motivant !
 

En partant d'un club qui joue la Ligue des Champions pour une équipe qui se construit d'année en année, n'as-tu pas l'impression de régresser ?

Alors là pas du tout (catégorique) ! Vous savez, Nice et Lille c'est un petit peu pareil. A peu de choses près les effectifs se valent. Cela ne va pas changer grand chose pour moi. Il n'y a pas beaucoup de différences. Il est vrai qu'avec la Ligue des Champions, Lille a sans doute des échéances plus importantes mais je peux très bien m'en passer (rire). Au contraire, j'aurai des temps de repos plus importants et je serai bien plus frais physiquement. Et puis, il ne faut pas oublier la saison que vient de réaliser l'OGC Nice. Le Gym termine seulement à trois ou quatre points des fauteuils européens avec en prime une place de finaliste en Coupe de la Ligue. Cela n'est pas rien !

Tu as signé un bail de quatre ans avec Nice, c'est également un gage d'investissement dans le projet niçois...

Absolument ! Nice a des ambitions ! Il y a un projet sportif mais également l'arrivée du grand stade en point de mire. En signant à Nice je ne pars pas dans l'inconnu. Nice a peut-être encore plus d'ambitions que le LOSC. Ici, il y a tout pour réussir. Il y a une belle équipe, les supporters mettent le feu au stade, et derrière tout cela il y a un beau projet sportif. Nice est une grande ville qui mérite d'avoir club de haut standing.

Le stade du Ray ? Les supporters niçois ?

Lorsque je venais jouer à Nice avec Lille j'étais à chaque fois surpris par l'ambiance. C'est assez impressionnant ! Nicolas Plestan, mon coéquipier à Lille (Niçois d'origine), n'arrêtait pas de me parler du stade du Ray et des supporters niçois (rire). C'est un petit stade mais avec beaucoup de ferveur autour de son équipe. C'est un petit chaudron. Quand tu portes le maillot adverse tu te dis : « c'est pas possible, on s'en sortira jamais! »(rire). En disputant la Ligue des Champions j'ai connu des stades de 50 ou 80.000 places mais c'est parfois mort au niveau de l'ambiance. A Nice, ils ne sont que 15.000 mais ils soutiennent leur équipe du début à la fin des matches !

Si tu avais un mot à leur adresser ?

Je leur dirais de continuer à soutenir leur équipe comme ils le font ! Qu'ils soient là dans les bons comme dans les mauvais moments, mais je ne me fais pas de soucis pour ça, mes coéquipiers m'ont déjà averti que les supporters étaient tout le temps présents. Les Niçois donnent l'image de supporters fiers de leur équipe. Il y a beaucoup de passion autour du club et cela ne peut que nous transcender.

Quel regard portais-tu sur l'OGC Nice avant d'y signer ?

C'est une très belle équipe avec un entraîneur qui a su faire franchir des paliers à ses joueurs. Avec Lille,
quand nous savions que nous allions rencontrer Nice, nous nous attendions à des parties très disputées. C'est une équipe très accrocheuse, qui ne lâche jamais rien ! Même après une défaite, les joueurs pouvaient sortir la tête haute avec le sentiment d'avoir tout donné. Le Gym a du caractère et les joueurs ne sont pas du genre à se laisser marcher dessus. Nice a l'image d'une équipe rebelle (rire). C'est une
formation où l'engagement physique est très présent.

Avant d'arriver à Nice, tu connaissais déjà quelques uns de tes futurs coéquipiers. T'es-tu renseigné pour avoir leur avis sur le club ?

Effectivement, je connaissais Rod Fanni car nous nous sommes côtoyés en équipe de « France espoir » et nous n'étions pas très loin lorsqu'il portait le maillot lensois. C'est un bon ami. J'avais également des affinités avec Anthar Yahia, là encore car nous nous sommes croisés en sélections de jeunes. Malgré tout, je ne les ai pas eus au téléphone avant de m'engager avec Nice. Par contre, c'est un réel plaisir que de les retrouver sur le terrain en tant que coéquipiers.

Tes ambitions avec le Gym ?

Je n'ai pas d'ambitions personnelles. Je ne suis pas du genre à dire :« je vais marquer tant de buts, etc, etc... ». Mon ambition c'est le collectif ! Tout part de là ! A partir du moment où le collectif fonctionne bien, le reste vient tout seul. Vous savez je viens de Lille et au LOSC il n'y a pas d'individualités. La force lilloise c'est l'homogénéité de l'équipe. Ce n'est pas en arrivant à Nice que je vais changer mon fusil d'épaule. J'espère que l'équipe va confirmer la belle saison qu'elle vient de vivre et qu'avec Cédric (Kanté) nous allons apporter notre pierre à l'édifice pour encore faire mieux.

Dans quel style de jeu préfères-tu évoluer ?

Lorsque l'on est attaquant, il faut s'adapter à tous les systèmes. Personnellement, je suis peut-être plus à l'aise lorsque j'évolue seul devant. Je me suis retrouvé dans cette position pendant deux ou trois saisons à Lille. Cela ne me pose pas de problèmes d'être un peu isolé en pointe. Je suis capable d'assumer ce rôle, ce travail de rupture. C'est peut-être aussi pour cela que Frédéric Antonetti m'a fait venir à Nice. Après, il est certain que si nous jouons à deux attaquants avec un numéro 10 juste derrière ou carrément à trois devant cela permet d'avoir plus de soutien et peut-être plus de solutions. Quoiqu'il arrive, seul, à deux ou à trois attaquants, cela ne me pose pas de soucis d'adaptation car j'ai déjà joué dans toutes ces configurations.

Tes qualités ? Tes défauts ?

Je n'aime pas trop parler de cela. Vous jugerez ! Les supporters aussi (rire)...

Tes premiers contacts avec tes coéquipiers de l'attaque ?

Je parle beaucoup avec David (Bellion). C'est une personne avec qui j'ai un bon feeling. Un joueur avec d'énormes qualités, doté d'une grande intelligence dans le placement. Il a côtoyé de grands footballeurs lorsqu'il évoluait à Manchester United et cela se ressent sur le terrain. Il a beaucoup appris là bas. Je n'ai pas encore eu la chance de rencontrer Baky Koné mais sur ce que j'ai vu à la télévision, c'est un joueur très vif. Il est rapide comme l'éclair. Il est assez phénoménal. Et il ne faut pas oublier Souleymane Camara qui est un grand joueur avec beaucoup d'expérience. Nous avons des caractéristiques et des styles bien différents mais nous sommes tous complémentaires.

On en vient tout naturellement à cette finale de la Coupe du Monde dimanche à Berlin. Alors, France ou Italie ?

Il n'y a pas de doute à avoir, la France va devenir championne du Monde. Depuis la victoire contre le Brésil je n'ai de cesse de le répéter. Les Bleus sont très forts ! Ce sont de grands joueurs. Cela n'est pas parce qu'il y a de l'euphorie dans l'air qu'il faut croire qu'ils vont se disperser. Au contraire, ils ne lâcheront rien, croyez moi ! Le premier tour s'est avéré difficile mais depuis ce n'est que du bonheur. Apprêtez vous à faire la fête dimanche soir. Les Bleus sont dans le tempo !

Frédéric Antonetti ?

Les premiers contacts ont été très bons. C'est un coach qui dit clairement ce qu'il attend de ses joueurs et qui met tout en œuvre pour réussir. C'est un perfectionniste. Un entraîneur qui fait progresser ses joueurs. Vous savez, un joueur n'en apprend jamais trop, il faut toujours qu'il travaille dur ! Ce n'est qu'en fin de carrière que l'on peut dire: « Ça y est, je suis arrivé à ce que je voulais ! »

Un attaquant qui te fait rêver ?

Hou là! Il y en a deux. Par le passé mon idole était George Weah mais aujourd'hui je dirais Ronaldo. Il est incomparable, il met le feu ! Au niveau des attaquants c'est ce qui se fait de mieux au monde. Depuis toujours c'est le meilleur. Je rêve de lui (rire).

Un mot sur Raymond Domenech que tu as côtoyé en sélection espoir... (Matt Moussilou a porté le maillot bleu des espoirs à quatre reprises)

C'est quelqu'un qui a ses idées. Un communiquant. Il n'hésite pas à faire un bilan individuel avec ses joueurs. A leur parler. C'est un bon coach.

La Ligue des Champions ?

C'est un rêve de gosse ! La première saison où Lille a disputé cette fameuse Coupe d'Europe je n'étais pas dans le groupe et je vivais ça des tribunes ou devant ma télévision ! C'était l'époque Cheyrou, Bakari et consorts.. .Tout gamin rêve de disputer la Ligue des Champions et quelques mois plus tard j'étais sur le terrain ! C'était fabuleux ! Ce sont de grands moments, dans de très grands stades avec de belles ambiances. Ce sont des instants très émouvants qui marquent une carrière. Mon meilleur souvenir reste la victoire sur Manchester United au Stade de France (1-0). Quel bonheur ! Je veux revivre des moments pareils !

Matt Moussilou dans la vie de tous les jours ?

Mon kiffe ? Dormir! (il éclate de rire). C'est bon de se reposer... Sinon, j'aime bien me promener, faire du shopping, aller au cinéma entre potes ou encore jouer aux consoles de jeux. A ce propos, je sais qu'il y a pas mal de mes nouveaux coéquipiers qui s'acharnent sur les manettes mais je tiens à leur dire que c'est moi le meilleur (rire). Je vais leur mettre quelques raclées. Cela promet de bons déplacements (rire).

 

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