MIONNET : " Je suis en manque"

                                                         


"Cédric, la belle histoire que vous viviez à Sedan s'est finalement achevée en queue de poisson"

Apres cinq saisons et demie dans la place, j'aurais effectivement préféré finir l'aventure d'une autre manière. Et, notamment, sur le terrain, pour y marquer un soixantième but sous le maillot qui m'est cher. Mais, même si l'ambiance n'y était pas après le nul contre Ajaccio (1-1), la semaine dernière, je remercie tout de même les dirigeants de m'avoir permis de faire un discours d'adieu au coup de sifflet final, pour expliquer mon départ. Je ne voulais surtout pas partir comme un voleur...


Quels regrets éprouvez-vous en quittant Sedan ?

Pour l'Ardennais d'adoption que je suis devenu au fil des années, ça m'ennuie de partir dans une période où ce n'est pas trop le pied pour le CSSA. J'aurais aimé donner le maximum pour contribuer au maintien d'un club qui a fait beaucoup pour ma notoriété. Il m'est donc difficile de partir dans ces conditions. C'est tout de même à Sedan que j'avais tout construit.

Cette rupture constitue-t-elle un déchirement ?

Oui, car je ne m'attendais pas à quitter le CSSA ainsi. Mais je n'avais guère le choix. Depuis quelque temps, je me sentais délaissé. Je ne servais plus à rien. Je ne pouvais plus me satisfaire de ce statut d'intermittent du spectacle (NDLR: 7matches, 1 but cette saison). A partir de là, il fallait que j'aille voir ailleurs ce que je pouvais encore apporter, et démarrer quelque chose de neuf. Pascal Urano l'a d'ailleurs bien compris en me laissant § libre. Je m'apprête à vivre une seconde aventure, que j'espère aussi belle que la première.

 Il s'agit là, en tout cas, d'un challenge inespéré ?

Ma chance, finalement, c'est de pouvoir faire mon deuil de Sedan en rebondissant dans un club qui est en tête du Championnat et qui, depuis deux mois et demi, a tout fait pour que je le rejoigne. Pour moi, c'est très valorisant. Les dirigeants m'ont tout de même proposé un contrat de trois ans et demi. Ce qui, à vingt-huit ans, constitue une belle opportunité. Je pense pouvoir encore rendre de précieux services à Nice. Le challenge s'annonce excitant. Cet OGCN-là me rappelle le Sedan de 1999. Et même si je suis partagé entre deux sentiments en quittant Sedan, même si j'ai mal au cœur, je ne pouvais vivre éternellement avec de la nostalgie. C'est presque un soulagement. J'ai hâte d'y être et de me fondre dans le moule niçois.


Comment appréhendez-vous votre arrivée chez les Aiglons ?

A moi d'abord de rendre sur le terrain la confiance que l'OGCN a bien voulu m'accorder. De toute façon, j'ai l'envie car, depuis plusieurs mois, je suis en manque. Sur la Côte, j'ai envie de m'éclater, de reprendre du plaisir et de réactiver la passion. En un mot, je suis pressé de renouer avec les sensations connues à Sedan il y a quelques saisons. C'est le moment ou jamais. A Sedan, j'étais en train de m'endormir. A partir d'aujourd'hui, je repars en conquête.


Mettre le cap au sud, c'est une nouveauté dans votre carrière...

Oui, hormis le séjour passé à Capbreton pour la rééducation de mon genou, je ne connais guère cette partie de l'Hexagone. Il va falloir m'adapter. Mais j'ai déjà côtoyé Pitau au centre de formation de Lens, en 1996, et sympathisé avec Valencony, à qui j'avais marqué... trois buts lors d'un match de L 2 (rires). »