MIONNET : " Conscient de ma chance"

                                                                    

 

Cédric, on a l'impression que vous avez définitivement trouvé vos marques dans ce 1 club avec ce but inscrit contre Sochaux...


Ce but me fait effectivement le plus grand bien, tout comme cette première titularisation à domicile. J'ai tout donné pour justifier la confiance que m'a témoignée Gernot Rohr, mais aussi tous mes coéquipiers. Il fallait également que je montre au public que je n'étais pas là par hasard et que je ne venais pas pour profiter de la bonne situation niçoise. Ma volonté est de me fondre au plus vite dans le panorama. Ce but va m'y aider.


En tout cas, le stade du Ray semble déjà vous avoir complètement adopté. A la fin du match, il a scandé votre nom. Ça vous fait plaisir ?

 Evidemment ! Mais pour séduire un public, ce n'est pas difficile. Il n'y a pas trente-six recettes. Il faut tout donner et mouiller le maillot ! Ce genre de choses, j'ai appris à les faire lors de mes années sedanaises. Ici, le public est vraiment fabuleux. Les spectateurs sont de véritables supporters, un vrai douzième homme ! Il n'y a qu'avoir leur attitude lorsque nous étions menés à la mi-temps par Sochaux, en plus à dix contre onze après l'expulsion de José (Cobos, à la 44 minute). Ils ne nous ont pas siffles mais nous ont encouragés en permanence. Comme nous, ils ont vécu le carton rouge de José comme une injustice qui nous a révoltés.

Prendre un point à Sochaux, alors que vous étiez en infériorité numérique plus d'une mi-temps, ce n'est quand même pas une aussi mauvaise affaire que ça ?

Dans l'absolu et vu les conditions de jeu (l'expulsion de José), c'est vrai. De plus, on reste dans les quatre premiers et on prend des points à Lyon, à Bordeaux et au PSG sur cette journée. Mais je retiens quand même que nous sommes remontés au score avant de prendre l'avantage. On a fourni de formidables efforts qui n'ont pas été récompensés, à mon avis, à leur juste valeur. Notre débauche d'énergie, notre volonté auraient mérité une plus juste récompense. J'aurais par exemple aimé que mon but soit celui de la victoire...

 Ce match plein couronné d'un but, n'est-ce pas la rencontre référence que vous attendiez pour vous installer définitivement dans votre nouvelle peau d'Aiglon ?

 Si, un peu. Jusque-là, j'avais sans doute trop peur de mal faire. Pour moi, paradoxalement, ce n'était pas facile de débarquer dans un club qui était leader et qui réalise une saison de folie. On ne m'attendait pas ici comme le messie. C'était à moi de me fondre dans le paysage. En plus, j'arrivais de Sedan, qui joue le maintien et où j'étais remplaçant, à Nice, un club qui n'a presque jamais quitté les trois premières places depuis le début du Championnat. C'était donc à moi de faire mon trou. Il fallait que je me fasse adopter. Ce but va donc me libérer.


Comment avez-vous été accueilli par ce groupe ?

Idéalement. Tous les gens u. connaissaient ma position à  Sedan et m'ont laissé un peu de î temps pour m'adapter, pour s revenir. Je n'avais pas beaucoup s de matches dans les jambes et il £ fallait que le rythme revienne. C'est pour cette raison que
j'avais vraiment à cœur de marquer rapidement et de prouver, de cette manière, que mon adaptation était faite. Si j'en suis là aujourd'hui, je le dois à tous mes nouveaux collègues, qui m'ont facilité les choses. Sami (Tramé) m'a pris sous son aile. José (Cobos) et Eric (Ray) ont eu les mots justes pour m'intégrer au groupe. Je les en remercie et leur dédie ce premier but niçois.


Ce nul contre Sochaux est toutefois émaillé d'une petite déception. Après 987 minutes, Nice a pris son premier but à domicile. Le fait de prolonger cette série était-il devenu une sorte de défi ?


C'était, un petit challenge intéressant, surtout pour Damien (Grégorini), mais il fallait bien que ça arrive un jour. Par définition, les séries sont faites pour ne pas durer. Ce qui me gêne le plus sur ce match, c'est l'expulsion de José. C'est surtout ça le coup dur pour la suite, avec notre prochain déplacement à Bastia.


Votre président, M. Cohen, a récemment dit qu'il visait une place européenne. Comment cette ambition élevée a-t-elle été ressentie par le groupe ?


Son message est clair et on va essayer de le réaliser. Cependant, il ne faut pas oublier que Nice est un promu qui revient de loin. Sa situation est un peu comparable à celle de Sedan il y a quelques années. Mais, avec Sedan, on était allés chercher l'Europe. Alors, pourquoi pas avec l'OGCN ! Tout est possible dans ce Championnat complètement fou ! De toute façon, lorsqu'on est joueur et compétiteur, on cherche toujours à aller le plus haut possible. C'est ça, l'ambition ! C'est aussi pour ça qu'il faut profiter de cette position actuelle pour se transcender. On doit la faire fructifier au maximum tout en n'oubliant pas de la savourer, car cette chance de jouer la tête n'arrivera peut-être pas tous les jours.


On vous sent revivre à Nice. Ce changement de panorama n'est-il pas la meilleure chose qui pouvait vous arriver ?


Mais je suis conscient de cette chance ! Pour moi, ce transfert est tout bénéfice. (Il se 'marre.) J'ai gagné seize places au classement et seize degrés de température ! Il y a pire comme destin ! »