Hugo Lloris :

"Il y a pire comme retour"
 

 

 

« Comment jugez-vous cette rentrée après votre blessure au genou ?

– Il y a pire comme retour. Personnellement, je suis satisfait mais c’est surtout pour l’équipe que je suis content. On a vraiment fait un bon match contre une belle équipe de Paris. En première mi-temps, surtout, c’était très rythmé. Mais on a fait un match intelligent, solide et on a marqué nos deux buts au bon moment. On reste invaincus à domicile (depuis le 24 janvier dernier). C’est bien.

– La frappe de Ceara d’entrée (6e) semble vous avoir décontracté.

– C’était mon premier ballon et je n’ai pas voulu prendre de risques. Je l’ai sorti des deux poings. C’est vrai que j’avais pas mal d’appréhension. Il y a d’abord le fait de revenir. Et puis, j’ai un jeu qui m’expose. J’aime sortir loin de mon but mais je manquais un peu de repères et je n’avais pas le droit de me tromper sur les trajectoires. Quand on n’a pas joué depuis longtemps, on a envie d’aller sur tous les ballons. Il m’a fallu me freiner, canaliser mon énergie.

– Ce qu’on retient surtout de votre match, c’est votre intervention exceptionnelle sur la tête de N’Goyi (67e) qui préserve la victoire du Gym.

– Je l’ai revue à la télé et elle n’est pas mal, en effet. Sur le coup franc, le Parisien est au premier poteau et il décroise bien son coup de tête. J’ai fait le choix de rester sur ma ligne alors il me faut assumer et, pour quelques centimètres, j’ai réussi à détourner le ballon.

– Tout le stade voit le ballon au fond. Vous, vous étiez sûr de le prendre ?

– Je sentais bien le coup. La frappe de Rothen était rasante, comme toujours avec lui, et dans ce cas c’est très compliqué pour un gardien de sortir. Alors, j’ai bien poussé sur les jambes et l’impulsion a été suffisante. Sur ce genre de ballons, c’est important d’être solide sur ses appuis.

– Est-ce votre plus bel arrêt depuis que vous jouez en L 1 ?

– Je n’en sais rien. C’est l’un des plus beaux, en tout cas. Il fait partie demontop 5. Et puis, le contexte fait qu’il est important. C’est Paris en face… Ça nous permet de gagner et d’infliger aux Parisiens un premier revers à l’extérieur. Sur un plan plus personnel, c’est un arrêt qui me rassure. J’ai galéré ces derniers temps. Ce n’est pas évident de rester trois mois sans jouer.

– C’est le genre de performance qui vous positionne parmi les meilleurs gardiens.  L’Euro, vous y pensez ?

– Je ne vais pas vous dire oui. Après mon absence, il me faut d’abord revenir totalement dans le coup. En janvier ou février, on verra. Je n’ai jamais fait de l’Euro un objectif. Mais je sais que ça peut aller vite d’autant que, actuellement, il se passe beaucoup de choses au niveau des gardiens. Maintenant, il y a une hiérarchie avec trois gardiens qui ont fait leurs preuves et cette hiérarchie me paraît normale.

– En tout cas, voilà Nice dans les cinq premiers. Ça vous donne de l’ambition ?

– C’est plaisant de voir le club dans cette situation, surtout pour un pur Niçois. Je suis ravi pour le coach, pour l’équipe, les dirigeants et le public. Mais il ne faut pas s’enflammer. Alors, on se dit simplement qu’on a 23 points et qu’on se rapproche du maintien. Pour le reste, on en saura plus à la sortie de l’hiver fin mars. Mais il se passe quelque chose au Gym et il ne faut pas le cacher : Nice 5e, ça donne envie. »