Hugo Lloris :
« Les Bleus, je n’y pense pas »
Décisif. Le mot revient invariablement dans la discussion à propos d’Hugo Lloris. Depuis son retour en novembre sur les terrains, le gardien de l’OGC Nice accumule les prouesses et les éloges. Au point d’être déjà annoncé chez les Bleus en juin prochain pour l’Euro.
Vous êtes quasiment imbattable actuellement après plus deux mois d’inactivité pour cause de blessure, c’est inouï ?
Je prends
beaucoup de recul par rapport à ce qui m’arrive aujourd’hui. Mon objectif n’a
pas changé : revenir à mon meilleur niveau et être régulier sur la durée. Le
reste, tout ce qu’on se dit sur moi, je n’y attache pas plus d’importance que
cela.
Grâce à vos
prestations, vous contribuez largement à l’excellent début de saison du club (7e
de Ligue 1) ?
Je ne
sais pas. J’essaie juste de faire mon job le mieux possible. L’équipe tourne à
plein régime en ce moment. On arrive à enchaîner les bons résultats. Ca nous
porte tous.
On vous a vu à votre
avantage contre Paris, Monaco, Bordeaux puis Lyon samedi. Ce n’est pas rien ?
Avant un
match, souvent, je pense à ce qui va se passer. C’est vrai que face à l’OL, je
m’imaginais avoir beaucoup plus de travail. Je m’attendais à être bombardé
surtout en première mi-temps. Je n’ai eu que deux ou trois arrêts délicats à
faire. Je pense que mes défenseurs y sont pour beaucoup.
Après le match, on a beaucoup parlé de votre face-à-face remporté devant Karim
Benzema…
Cette intervention nous a permis de rester dans le match. Il y a des arrêts
décisifs au cours d’une partie et parfois d’autres qui le sont moins mais font
au final plus de bruit.
L’entraîneur des
gardiens de Nice, Bruno Valencony, dit de vous : « il a une grosse maturité,
reste calme dans toutes les situations ». Que vous reste-t-il encore à améliorer
?
Je ne
suis pas le mieux placé pour en parler. Ce que je peux vous dire, c’est que
lorsqu’on revient de blessure, on a toujours envie de se prouver à soi-même
qu’on est toujours là. En ce moment, je marche un peu à ça. Je travaille
énormément pour aller encore plus haut. Il me reste beaucoup de choses à
apprendre pour progresser. Il ne faut pas non plus brûler les étapes.
Gardien est un poste
ingrat. On ne retient souvent que les fautes alors qu’on est plus indulgent avec
les joueurs de champ ?
C’est un
poste à part. On ne porte pas le même maillot que ses coéquipiers. On joue avec
les mains. C’est vrai que la moindre erreur se paie cash. On est le dernier
rempart de l’équipe. Derrière nous, il n’y a plus personne pour rattraper les
boulettes. Ca fait partie des risques du métier, il faut l’accepter. Dans le
football moderne, le poste de gardien est devenu le plus exposé avec celui
d’attaquant.
Vos performances combinées aux méformes de Frey et Landreau font de vous un
candidat naturel à l’équipe de France. Vous y pensez ?
Non pas
du tout. Ca ne fait pas partie de mes objectifs actuels. La hiérarchie est bien
établie chez les Bleus. Ma priorité aujourd’hui, c’est d’être performant avec
Nice et de réaliser une belle 2e partie de saison.
L’été prochain, vous
serez encore niçois. On raconte que Lyon notamment vous suit de près pour
l’après Coupet ?
On n’y
est pas encore. On fera le bilan à la fin de la saison. Le collectif n’est pas
juste un mot pour moi. Mais il est sûr que la question de mon avenir ici va
finir par se poser. A un moment donné, il faut résonner de manière un peu plus
individualiste et penser à soi. Quand elles se présenteront, j’étudierais les
propositions. C’est la règle du jeu. Tout le monde le sait. Faire des choix fait
partie de la carrière de n’importe quel footballeur.