Hugo Lloris :
«Attendu au tournant»
Eurosport.fr
Hugo
Lloris, comment se présente la saison à venir pour le Gym ? L'exercice 2006/2007
a été compliqué...
La reprise s'est très bien passée. Cela fait du bien de se retrouver d'autant
que les liens sont solides dans ce groupe. Par rapport au dernier championnat et
surtout à la fin de saison qui a été très stressante, les liens se sont
approfondis.
Le groupe est soudé. Cela tombe bien puisque peu de joueurs sont arrivés
jusqu'ici. Vous devriez donc en tirer profit ?
Oui. Le groupe est bon. Le parcours sur les matches retour le prouve. On a une
base défensive solide puisque l'on a terminé sixième meilleure défense. Pour un
premier non-relégable (ndlr : Nice a en fait terminé 16e), c'est rare.
Après une saison
2005/2006 encourageante et accomplie, l'ensemble des observateurs a été étonné
de voir l'OGCN plonger en 2006/2007. Comment expliquez-vous cette dégringolade ?
Cela arrive souvent. Lorsque l'on a un surplus de confiance, on se casse la
gueule. Cela arrive dans n'importe quel club ou n'importe quelle compétition.
C'est humain. Je pense qu'il y a eu un peu de relâchement. Peut-être que l'on
s'est vu trop beaux. Il ne faut pas se le cacher. Ça permet aussi de se remettre
dans le droit chemin.
On imagine qu'il y a
eu une grosse remise en question ?
Exactement. Ce n'est pas plus mal. Repartir en jouant le maintien ne peut que
nous rendre service. L'an dernier, on nous attendait au tournant parce qu'on
avait une bonne équipe qui jouait bien au ballon.
En ce qui vous
concerne, vous avez disputé en 2006/2007 votre première saison complète. Vos
prestations ont été très bonnes. A votre tour, vous risquez d'être attendu au
tournant ?
(rires) Oui. Mais cela fait partie du jeu. Il faut confirmer chaque année, tous
les week-ends, à chaque match... Ce n'est pas quelque chose de nouveau.
Maintenant, il est vrai que l'on va peut-être m'attendre au tournant. Mais par
rapport à cela, je n'ai pas de souci. Je ne m'occupe que du jeu. Ma saison
dernière a été pas mal mais il y a des choses à rectifier et à améliorer. Je
vais me servir de la saison précédente pour pouvoir continuer sur cette lancée.
Je sais que je n'ai pas choisi la facilité en restant à Nice mais j'ai voulu
conserver mes repères et ne pas brûler les étapes. Je me repose sur la solidité
défensive de Nice. En plus, je connais les défenseurs.
A l'intersaison,
quelques clubs se sont manifestés pour vous enrôler. Vous avez finalement
prolongé au Gym. Y a-t-il eu un moment où vous avez songé à partir ?
Non. J'étais parti en vacances. Ensuite, j'ai pris mon temps car la saison a été
difficile et je voulais me changer les idées mais j'avais donné ma parole au
coach pour reprendre avec Nice. Je l'ai tenue. Il est vrai que se faire séduire
par d'autres clubs fait partie du jeu mais inconsciemment je savais que je
serais à Nice à la reprise.
A 20 ans, vous avez
le temps d'aller voir ailleurs ?
Exactement. D'autant qu'à 20 ans, Nice me donne la chance d'être titulaire, de
m'épanouir dans mon club formateur. C'est un avantage. J'ai la famille...
Justement, être
gardien titulaire dans un club de Ligue 1 à 20 ans est assez rare. A quoi
attribuez-vous cette réussite précoce ?
Il y a toujours une part de réussite. Mais après, je suis toujours parti du
principe qu'il n'y avait pas d'âge pour avoir sa chance. Lorsqu'on est bon...
Maintenant, il est vrai que gardien de but est un poste à part où l'on
privilégie l'expérience. Cela dit, on voit de plus en plus de jeunes comme Rémi
Riou, Steve Mandanda ou Simon Pouplin.
Frédéric Antonetti,
l'entraîneur qui vous a lancé dans le grand bain, est toujours aux commandes de
l'OGCN. Ce n'était pourtant pas gagné après les événements de la saison
dernière...
Le coach, je l'apprécie. On apprend tous les jours avec lui. Il est resté, tant
mieux pour nous.
L'objectif est donc
simple : le maintien ?
Avant tout le maintien, oui. On ne se précipite pas. On va essayer de faire un
bon départ en championnat. On avait vraiment pris un départ catastrophique la
saison dernière. Cette année, on va serrer les dents d'entrée. On sait ce qui
nous attend. Cela nous sert de leçon.
Les moments de joie
pourraient bien venir des coupes ?
Les coupes sont toujours intéressantes à jouer. Mais pour moi, c'est particulier
car ce sera Lionel (Letizi) qui jouera sans doute. Ce n'est pas le même
investissement pour moi. Je suivrai le groupe mais être remplaçant, ce n'est pas
pareil.
Est-ce difficile pour
un jeune gardien de ne pas jouer tous les matches ?
Non. Au contraire, Lionel je l'apprécie. Il a quand même été un très grand
gardien français et on s'entend très bien. Après, il est vrai que la coupe est
quelque chose à part avec les matches éliminatoires et un enjeu permanent. Mais
il ne faut pas trop en demander non plus.
Vous nous parlez de Lionel Letizi. Vous êtes bien entouré à Nice avec lui ou
encore Bruno Valencony ?
Il est vrai que cela m'a fait également songer à rester. Au quotidien, ils
m'apportent beaucoup.
Qu'attendez-vous sur
un plan personnel de votre saison ?
Mes objectifs personnels passent toujours par le collectif. Je ferai le point
d'ici six mois. Je compte régler des petits détails dans le jeu et passer un
pallier. Je travaille au quotidien et mets les bouchées-doubles. On verra où
cela me mènera. A côté de cela, j'ai l'équipe de France Espoirs. Là aussi, il me
faut conserver la place de titulaire.
Les Espoirs et
peut-être un jour les A ? A onze mois de l'Euro, vous imaginez-vous troisième
gardien des Bleus ?
Non, pas pour le moment. On verra dans six mois où sera Nice. On verra également
où j'en suis. Il ne faut pas aller trop vite ni trop en demander.