KABA à ACTUFOOT
Tu réalise ta saison la plus complète depuis ta révélation au plus haut niveau avec les Girondins de Bordeaux en 1996-97. Quels sont les ingrédients de ce retour au premier plan ?
Tout simplement la confiance. On me fait jouer. J'ai pris soin de faire une
bonne préparation avec le PSG parce que j'avais vraiment envie de faire une
bonne année, où que j'aille. Alors le fait d'être tombé dans une équipe avec une
super mentalité m'a permis de me libérer. Je ne pouvais pas trouver un meilleur
contexte : la confiance des dirigeants et la bonne ambiance du groupe.
Que t'ont apporté les
différentes expériences que tu as vécu en France, en Angleterre ou en Espagne ?
Justement, beaucoup d'expérience. En fait, dans tous les clubs que j'ai
traversés, je pouvais voir ce qu'il fallait faire en côtoyant des grands joueurs
au quotidien, mais mon statut de remplaçant ne me permettait pas de les mettre
en pratique. Tout ce vécu me profite donc aujourd'hui.
Même si tu n'es pas du genre à
regretter le passé, n'existe-t-il pas un club dans lequel tu as gardé un goût
d'inachevé ?
Si, Bordeaux. C'est l'endroit où j'ai débuté au plus haut niveau et j'aurais
aimé percer là-bas. Quand tu es révélé dans un club, tu as envie de prouver
toutes tes capacités avec l'équipe première. Malheureusement, cela n'a pas été
possible. J'ai donc dû partir pour franchir un palier et quitter le banc des
remplaçants.
Quand tu as débarqué sur la Côte
d'Azur à l'intersaison, t'attendais-tu à cette ferveur autour du club ?
Oui et non. C'est-à-dire que le coach m'avait prévenu qu'il existait un réel
engouement derrière l'équipe, mais je ne m'attendais pas à cela. On sent les
supporters toujours derrière nous, notamment lors des matches à domicile où le
stade est vraiment chaud. Même dans la rue, jans la vie de tous les jours, on
sent cette pasion autour de nous. C'est très plaisant.
A l'image de tous les membres de
l'effectif, tu restes très disponible face aux diverses sollicitations dont tu
peux faire l'objet .Est-ce particulier au contexte favorable de cette saison ou
penses-tu que cela fasse partie du ife d'un footballeur professionnel ?
Je pense que c'est notre rôle. Le contexte particulier de notre saison nous
oblige à garder les pieds sur terre. On a plus ou moins tous galère saison
dernière, on tient donc à conserver toute la bonne humeur dans te travail et
cette disponibilité envers le public. On profite au maximum de notre
reconnaissance pour la partager 'c les supporters. Ce phénomène est vraiment
propre à Nice, car dans les grands clubs où je suis passé, la pression est telle
qu'on peut pas se permettre de répondre aux diverses sollicitations (visite
d'hôpitaux,...) sous peine d'être repris à la volée par la direction et
les médias a la moindre contre-performance. Dans ces clubs, on vit dans une
bulle, totalement en décalage avec la réalité.
On sent un rapport de confiance
entre la direction, le staff technique et les joueurs. Dans un milieu
essentiellement dicté par l'argent, penses-tu que le groupe actuel puisse
résister aux sirènes des grands clubs ?
Depuis le début de saison, les dirigeants nous ont responsabilisé pour compenser
le manque d'argent. Plutôt que de nous imposer leurs choix, ils nous soumettent
les différentes possibilités, par exemple lors des déplacements, et nous prenons
des décisions communes. Pour le moment, nous sommes un club familial et c'est
cet échange permanent qui permet d'avancer. Tout le monde est traité au maximum
des possibilités du club. Sans dire que personne ne partira, puisque beaucoup
d'intérêts rentrent en jeu dans les prêts, nous sommes tous heureux de vivre
cette aventure et sommes prêts à continuer.
Toi personnellement, tu es
toujours sous contrat avec le Paris SG. As-tu des contacts avec les dirigeants
du club de la Capitale ?
Non, pas du tout. Il y a eu des bruits, mais je n'ai croisé le président Perpère
qu'à l'occasion du match contre le PSG. Je n'ai pas envie de penser à tout ça
maintenant. Finissons la saison du mieux possible et on verra après.
En quelques mois, tu semblés
avoir fait l'unanimité aussi bien auprès des membres du club qu'auprès des
supporters. Cette relation privilégiée t'incite-t-elle à faire des sacrifices
pour continuer l'aventure la saison prochaine ?
Bien sûr. Pour moi, le fait de savoir que l'on veut réellement me conserver peut
être déterminant. A l'intersaison j'aurai pu aller en Écosse ou en
Angleterre, mais j'ai préféré Nice car je sentais une réelle volonté des
dirigeants de me voir les rejoindre. J'ai besoin de ce côté affectif pour
m'épanouir et j'ai trouvé cela ici. Mais après, ce seul paramètre ne suffit pas
et il faudra voir l'intention des dirigeants des deux clubs.
As-tu déjà discuté de l'avenir
avec les dirigeants niçois ?
Un petit peu, mais je pense qu'il faut attendre de voir si on se qualifie pour
la coupe d'Europe pour savoir exactement les possibilités la saison prochaine.
Il faudrait garder le même groupe pour progresser et être encore plus
compétitif. Mais on verra car l'indemnité demandée par Paris sera également
déterminante. En tout cas une chose est sûre, je suis content d'être ici et cela
compte...
N'est-il pas frustrant de ne pas
maîtriser totalement son destin et de dépendre du bon vouloir de la direction du
PSG ?
C'est le propre de tout joueur prêté. Mais c'est surtout de ma faute car si
j'avais été un phénomène, je ne serai pas dans cette situation. Au moins, cela
me montrera si les dirigeants niçois me veulent vraiment et s'ils y mettront le
prix.
À 27 ans, n'as-tu pas envie de
t'investir davantage dans la vie du club et de devenir un des tauliers de la
reconstruction du Gym ?
C'est déjà ce que j'essaye de faire cette année en apportant mon expérience et
mes conseils lorsque je peux. C'est la première fois que l'on me fait confiance
et j'essaye de m'investir le plus possible en retour. C'est certain que ce que
l'on vit cette année donne envie de continuer l'aventure et donner encore plus
la saison prochaine.