KABA à Nice Matin (22/01)
- Kaba, après Lille et Montpellier, jamais deux sans trois pour le buteur ?
- J'espère, mais il ne faut pas en faire une fixation. Je ne vais pas me mettre
à tirer dans tous les sens non plus (ndlr : à Montpellier, Kaba a frappé une
seule fois, pour une réussite,du pied droit). C'est fou comme ce match attise la
passion. Même ma femme, ce matin, elle m'a confié qu'elle aimerait bien me voir
marquer contre le PSG. Ce n'est vraiment pas dans ses habitudes ! Mon but, c'est
avant tout que l'équipe gagne. A l'aller, on avait fait 1-1, but d'Everson, et
j'étais le plus heureux... A mes yeux, il est tout aussi important de marquer
contre des équipes présumées plus petites.
- Avec Gernot Rohr, vous avez dû
encore pas mal discuter ces derniers jours ?
- C'est vrai que l'on échange souvent nos impressions, il compte sur moi aussi
pour conseiller les jeunes, faire passer certains messages... Pour moi, tout
cela est
complètement nouveau, et très plaisant. Imaginez : avant, on ne me faisait
jamais jouer, et aujourd'hui, je fais tous les matches et l'entraîneur me
demande mon avis. Ce n'est plus le même monde !
- Le PSG ?
- Entre les joueurs, il n'y a jamais de souci. Je suis bien copain avec Domi,
Touré, Dehu, Fiorese, Laurent Leroy.. Avec Fred (Dehu), on s'est encore appelés
hier. Je voulais qu'il me donne ses invitations... Mais il n'en a plus une
seule, le stade est à guichets fermés, et je dois trouver une solution pour ma
famille qui vient au complet de Toulon. C'est un problème, ça l Luis Fernandez ?
Je lui suis reconnaissant de m'avoir laissé l'opportunité d'aller jouer à Nice.
C'est pareil pour les dirigeants parisiens.
- Vous n'en voulez à personne ?
- Non, je n'ai pas ce sentiment. Si j'ai une revanche à prendre, c'est plutôt
face à des clubs à qui j'ai été proposé et qui n'ont pas voulu de moi, comme Le
Havre, Ajaccio ou Montpellier. Ils disaient : on n'a pas confiance, ton genou ne
tiendra pas. Aujourd'hui, je ne vais pas me mettre à la ramener, à raconter ceci
ou cela. Simplement, j'avais à cœur de marquer contre ces clubs, c'est ce que
j'ai fait.
- Cette saison, vous n'avez pas
raté un match, comme si vous étiez affûté depuis longtemps...
- Même blessé, je n'ai pas pris trop de poids. En fait, cela fait trois ans que
je fais très attention à mon corps, à ce que je mange, à mon hygiène de vie. Les
sorties, les boîtes, les concerts, il y a longtemps que tout cela est fini pour
moi. En plus, quand tu sens que l'on compte sur toi, tout devient plus facile.
Les sacrifices, ils deviennent naturels. J'ai tellement peur de tout gâcher, je
fais hyper gaffe à tout, j'évite même de boire du coca, vous voyez...
- Ce soir, Nice ne joue pas pour
son maintien...
- Je ne vais pas vous mentir, on joue pour aller le plus haut possible. On ne
sait jamais, à l'arrivée, on va peut-être finir 12'. Mais aujourd'hui, après
tout ce que l'on a fait, on veut essayer de rester dans le quota des places
européennes, se battre pour cela, journée après journée. On ne veut avoir aucun
regret, se garder des souvenirs pour toujours. Quand Eric (Roy) dit qu'on va
disputer 16 finales de Coupe sur les seize dernières journées, c'est aussi mon
avis.
- Kaba Diawara, la saison
prochaine ?
- C'est impossible à dire, car on ne sait pas encore quels seront les moyens de
l'OGCN et ce que demandera le PSG, avec qui il me reste un an de contrat. Une
chose est sûre, à Nice, j'ai l'impression de renaître. Quand je croise les gens,
dans la rue, on discute, ils ont l'air heureux, c'est le top. Je ne veux plus me
tromper de club.