Cédric Kanté:

"Le projet niçois m'intéresse"

Photo rcstrasbourg.fr

Extrait

La possibilité d'un départ de Sammy Traoré pour le PSG, et voilà que l'on parle de toi pour le remplacer à l'OGC Nice...

Mon agent a effectivement eu des contacts avec le club. C'était assez concret, il y a deux ou trois mois, mais ça s'était un peu refroidi. Là, je sais qu'ils vont perdre Sammy, ça change la donne. J'ai d'autres pistes également, Nice a vraiment un beau projet, maintenant c'est une question de négociations à plusieurs niveaux et donc de temps.

Vous vous êtes appelés avec Sammy ?

Oui, je l'ai eu au téléphone en début de semaine. On rentrait tous les deux de vacances et on a plus parlé de sa situation que de la mienne. Maintenant, si les contacts avec Nice se font plus concrets, je sais que je peux l'appeler pour en savoir plus sur le club (rires). Mais bon... Je ne me prends pas la tête. Comme je vous l'ai dit, j'ai pas mal de contacts. On sait très bien que la Coupe du Monde a endormi le marché donc je reste patient, je sais que ça va se décanter. Je suis dans la position du joueur d'un club qui descend, ce n'est pas toujours très bien perçu, mais le fait de voir que des clubs comme Nice s'intéressent à moi est rassurant. J'espère que ça ira plus loin...

Tu as tout de même repris l'entraînement avec Strasbourg, c'est toujours une situation bizarre à vivre non ?

Dans ma tête, je sais que je ne jouerai pas en l2 la saison prochaine. C'est très clair donc je ne me formalise pas de la situation. Les dirigeants strasbourgeois comprennent très bien ma position. J'ai beaucoup donné au Racing, j'ai toujours été honnête et ils le savent. Je sais que je partirai. Les clubs reprennent en ce moment, le Mondial est bien avancé, ça devrait bouger dans les jours ou les semaines à venir.

Comment s'est passée cette reprise ?

Très bien, on s'est retrouvé lundi. Ne croyez pas que j'ai été accueilli froidement ou que l'on me regarde de travers (rires). Ça se passe très normalement. Le staff et les dirigeants savent ce que je pense, pour ma part je suis là, contractuellement toujours lié avec le club, je fais mon job le plus sérieusement possible. Il n'y a aucune raison que cela se passe mal. Dans le milieu du foot, c'est peut-être de plus en plus rare, mais on peut quitter un club en bon terme (rires).

Quelle image as-tu de l'OGC Nice ?

C'est un club qui possède des valeurs qui ne collent pas trop à la région. Nice c'est la Côte d'Azur, mais depuis qu'il est remonté en L1, le club met en avant l'humilité, l'amour du maillot, la solidarité et cet esprit combattant qui lui permet de réaliser de très belles choses. À Nice, les joueurs ne s'embourgeoisent pas... Le club recrute d'ailleurs des gars à son image. Et puis les quelques expériences que j'ai eues au Ray m'ont permis de
voir une ferveur exceptionnelle autour de l'équipe. Un public comme ça ne peut que m'attirer.

Passer de l'Alsace à la Riviera, serait quand même un sacré changement...

Quand on est joueur pro, on n'a pas à s'occuper de ça. Ce qui compte c'est le terrain, et n'importe où, si cela marche sur le terrain, on s'adapte. J'ai pas vingt ans non plus, je sais ce que je veux et ce que je dois faire pour l'avoir. Changer de ville, de climat ou même de pays n'est pas un problème pour moi.

L'étranger, ça pourrait aussi être une éventualité pour toi ?

Je suis d'origine malienne, j'ai la nationalité française et je suis international avec le Mali, l'étranger ne me fait certainement pas peur. J'ai un objectif précis : jouer dans une première division nationale au sein d'un club ambitieux. Je peux le trouver en France comme ailleurs, mais après je reste réaliste. Quand on est dans un club qui descend, c'est difficile de se faire remarquer par un club étranger.

Ta priorité reste la France alors...

Disons que c'est avec des clubs français que j'ai les meilleurs contacts pour l'instant. Maintenant, reste à concrétiser cela. Je recherche un tout. Des conditions raisonnables au niveau du contrat, une équipe qui veut jouer un rôle intéressant en championnat...

On voit aussi que les départs d'untel ou untel à Lyon, Rennes, Paris ou Monaco peuvent mettre en place un jeu
de la  chaise musicale. Tu t'y montres attentif ?

Je connais les joueurs de qualité qui évoluent à mon poste et quels clubs pourraient avoir besoin d'un joueur de mon profil. En ce moment, les postes sont un peu redistribués, c'est clair. Pour ma part, je sais quelle saison j'ai réalisée, les bons matchs que j'ai pu faire, et c'est pour cela que je pense qu'il y aura une place intéressante pour moi et que j'ai passé des vacances sereines malgré le flou sur ma situation.

Des vacances au lieu d'une Coupe du Monde...

Déjà, c'est la première fois qu'il ne se passe rien à ce moment-là de l'année pour la sélection malienne. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu des vacances aussi longues. Et comme vous me parlez du Mondial, je vous confirme que j'ai beaucoup de regrets quand je regarde les performances des pays africains qui s'y sont qualifiés.

Le Mali avait-il sa place en Allemagne selon toi ?

Je pense que l'absence de cette équipe au Mondial, comme lors de la CAN l'hiver dernier, est le plus gros gâchis du football africain de ces dernières années. Quand je vois le Togo en Allemagne, je me dis vraiment que ce n'est pas normal que le Mali n'y soit pas. Sans manquer de respect aux Eperviers, je pense quand même que notre potentiel est autrement plus intéressant que le leur. Mais bon, les dirigeants maliens ne peuvent en vouloir qu'à eux-mêmes. On a fait de belles choses lors des CAN 2002 et 2004, mais on ne pouvait pas faire illusion plus longtemps.

Allez-vous remobiliser les troupes pour 2010?

Tant que les ambitions personnelles des dirigeants passeront devant les intérêts de l'équipe, on n'ira pas loin. Ce qui me rassure, c'est que Jean François Jodar a pris le groupe et qu'il pourra peut-être faire évoluer tout ça. Il va déjà remettre un peu de sérieux, parceque là trop de joueurs se croyaient en vacances. Après un tel marasme, il est sûr que l'on doit se qualifier pour 2010 et ce premier mondial africain. J'espère que l'on sera capable de lancer correctement cette nouvelle aventure.

Le fait que tu puisses remplacer un autre malien au Gym, c'est quand même une drôle coïncidence...

C'est vrai... Quand on a un ami dans le foot, on aimerait toujours le retrouver dans son équipe, mais il faut rester réaliste, c'est toujours difficile. Sammy a fait une très belle saison, il a l'occasion de la faire valoir par un bon transfert. Il a aussi beaucoup donné à Nice, c'est pour cela que je pense que les deux parties vont s'arranger. Après, si je dois le remplacer, je le ferais avec beaucoup de motivation... Mais il ne sert à rien de s'avancer aujourd'hui. Je suis sous contrat à Strasbourg, je ne suis pas gratuit et il faut que tout le monde s'entende...

Il te reste deux années de contrat, à combien sera situé ta valeur en cas de transfert ?

Je ne sais pas vraiment... Fiez-vous à la valeur de Sammy pour vous faire une échelle (rires)...

Un dernier mot au sujet de Frédéric Antonetti...

Sans langue de bois, c'est un entraîneur qui donne envie. Il est très respecté en L1, a réalisé de belles choses à Bastia, St-Etienne puis à Nice. Je ne vais rien vous dire d'exceptionnel. Si le projet niçois m'intéresse, il en est en partie responsable (rires).

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