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   Kaba  DIAWARA        à      Nice  Matin (07/11)

 

Kaba, meilleur buteur ex-aequo de ligue 1, dans une équipe qui défend à onze, c'est paradoxal ?

 

- Pas tant que ça, car dans cette équipe, les services sont réciproques. Dans notre configuration, je ne peux pas me per­mettre d'attendre les ballons. Quand les joueurs de derrière disent que les premiers défen­seurs sont les attaquants, ça me fait plaisir, et c'est révélateur de notre état d'esprit. Dans l'autre sens, les bons ballons, j'en reçois beaucoup. Le secret du Gym est là : onze gars, sur le terrain, qui tirent dans le même sens. Physiquement, cela demande beaucoup d'engagement. Il faudra tenir le coup, mais on essaye de gérer cela le mieux possible.

 

En optant pour Nice, vous attendiez-vous à un tel scénario ?

Au début, si on m'avait dit qu'on serait leader à la douzième journée, toujours à égalité avec le PSG et à un point d'Auxerre, au soir de la treizième, il ne faut pas mentir, je n'y aurais pas cru. C'est clair qu'en ce moment, on vit un rêve. Mais une fois qu'on est en haut, la réalité, c'est qu'on a envie d'y rester.

Précisément, le Gym ne peut-il avouer d'autres ambitions que le maintien ?

 D'un côté, on a de plus en plus de certitudes. Contre les gros, on sait jouer, on peut jouer. On a battu l'OM, on a ramené des points de Paris, Nantes, Lyon, c'est assez révélateur de nos moyens. L'autre aspect, c'est notre absence de marge de manœuvre. A chaque fois, on a joué à 100 % de nos possibilités. On n'est pas en mesure de choisir nos matches, nos tactiques, de gagner en levant le pied. Donc, le problè­me est simple : on sait que l'on peut viser bien plus haut que le maintien, mais on sait aussi que si on se le dit trop, si on se relâche inconsciemment, ne serait-ce qu'un minimum, on paiera la facture lourdement. Pour résumer, on a le droit d'être ambitieux, mais pas de le claironner.

L' AS Monaco ?

De la qualité à tous les postes, un collectif en progrès, une équipe très efficace à l'extérieur. Un gros client, sans contestation.

Shabani Nonda, pour l'instant, a marqué tous ses buts à l'extérieur...

- (Sourire). C'est sans doute qu'il doit préférer marquer devant des stades pleins... Avec sa vitesse, il est clair que plus Nonda a de l'espace, plus il est dangereux

Kaba Diawara, aujour­d'hui à 26 ans ?

Je me sens bien. Quand tu débutes dans le foot pro, finale­ment, tu ne te rends pas trop compte de ce que tu vis. Après, quand tu as galère de club en club, connu le banc, puis une longue blessure, tu apprécies quand ça va bien. C'est aussi le fait des années : tu prends du recul par rapport aux événe­ments. Et aux jeunes qui veu­lent écouter, tu essayes de transmettre. En arrivant à Nice, c'est vrai, je n'étais pas loin d'être dégoûté du foot. Alors, aujourd'hui, avoir retrouvé la joie, le fait de se sentir utile, dans une équipe qui obtient des résultats, je savoure ces moments, comme jamais dans ma carrière.

L'équipe de France ?

Elle n'est pas dans mes pen­sées. Ce ne sont pas les bons attaquants français qui manquent, et en plus, il en sort des nouveaux tout le temps ! Non, mes objectifs, ils concernent le championnat, et les Coupes, avec Nice.

Votre avenir en Rouge et Noir ?

L'idée de rester ne me déplaît pas, bien au contraire. Le club a l'intention de grandir, pourquoi pas faire partie du projet ? Mais il est encore trop tôt pour en parler. C'est comme pour les ambitions. Tant que l'OGC Nice n'aura pas obtenu ses 42 points.