Les Aiglons ont grandi

 

 

Au bord du gouffre l'an passé à pareille époque, l'OGC Nice a repris des couleurs cette saison. Intraitable à domicile et invaincu depuis neuf journées, le Gym pointe en septième position de la L1 à la trêve, fort d'un recrutement heureux et d'une cohérence collective retrouvée. Une renaissance qui s'inscrit dans la droite lignée du dénouement du précédent exercice qui avait vu les Aiglons sauver leurs plumes parmi l'élite à la faveur d'une deuxième partie de championnat exemplaire.

Hugo Lloris, symbole de la renaissance de l'OGC Nice. (Maxppp)Treize, un nombre forcément porte-bonheur sur la Côte d'Azur. Treize, c'est le nombre de points que les Niçois ont gagné par rapport à la saison passée. Fin décembre 2006, ils se voyaient en effet contraints de passer les fêtes avec 16 unités au compteur, cloués au 19e rang de la L1 et alors promis à la relégation comme leurs compagnons de galère troyens et sedanais, tombés depuis. Un an plus tard, ce sont les Valenciennois et les Lorientais qui encadrent les Aiglons. Un tableau aux apparences trompeuses puisque tout ce petit monde ne lutte pas pour le maintien mais bel et bien pour l'Europe...

Avec 29 points dans la besace à mi-parcours du Championnat, les Azuréens, non contents de ne pas avoir à surveiller leurs arrières en redoutant la chute, peuvent se targuer de ne pointer qu'à quatre longueurs d'une potentielle qualification pour la Ligue des champions. Une belle revanche, assurément, pour un des clubs les plus fiables de France depuis un an maintenant. Car ce début de saison flatteur n'est en définitive que le prolongement de la bataille héroïque qu'avaient dû mener les hommes de Frédéric Antonetti pour sauver leur peau parmi l'élite l'an dernier, eux qui n'avaient esquivé le couperet de la faucheuse relégation qu'à quatre points près.

Le Ray imprenable depuis près d'un an

Depuis janvier 2007 en effet, les Niçois impriment un rythme de solide prétendant à l'Europe, avec 1,5 point pris en moyenne par match pour un bilan de 15 victoires, 17 nuls et 8 défaites - dont une seule concédée au Ray, face à Toulouse, au tout début de ce parcours rédempteur. Cette saison, les Aiglons ont conforté leur assise domestique et figurent, à l'instar des Nancéiens et des Valenciennois, parmi les trois derniers hôtes invaincus à ce jour en championnat. A l'accueil à dix reprises depuis l'ouverture des hostilités, les pensionnaires du Gym se sont fait respecter devant leur public six fois et n'ont daigné partager les points qu'en quatre occasions.

Mieux encore, l'OGCN est devenu l'équipe à battre en L1 depuis la dixième journée et sa défaite au Mans (0-2), le 6 octobre dernier, invincible même sur les terres des sextuples champions de France lyonnais (0-0). Le principal fait d'armes des Niçois cette saison demeure toutefois leur incontestable succès signé au Vélodrome, lors de la 6e levée, aux dépens de Marseillais alors moribonds (0-2). Une victoire qui, comme nous le confiait récemment, Florent Balmont "a été un véritable déclic, elle nous a fait énormément de bien." D'autant qu'elle a été fructifiée par la suite.

Un effectif expérimenté

Déjà auteur d'un recrutement inspiré lors du dernier mercato hivernal - avec les arrivées de vieux briscards tels que Laslandes ou Letizi - le club du président Cohen peut s'enorgueillir d'avoir fait un sans-faute cet été encore alors que les départs compilés de Bellion, Vahirua, Fanni et Varrault ne semblaient rien annoncer de bon sur la Côte d'Azur. En agrémentant son effectif d'éléments rompus aux rudiments de la L1 et revanchards - à l'image de Hellebuyck, Hognon, Bamogo ou encore Jeunechamp - Frédéric Antonetti a pu façonner à l'expérience une équipe dont les jeunes talents - Lloris, Koné et Ederson en tête - sont autant de bonnes raisons de clamer son ambition.

Crédité de huit buts déjà cette saison - tous inscrits à domicile - soit son meilleur rendement jusqu'alors en L1, Koné s'avère être le parfait pendant de Lloris aux antipodes du terrain, le portier des Espoirs, blessé une partie de ce début de saison, trônant avec aplomb sur la deuxième défense du pays (seulement 14 buts encaissés). Entre ces deux chantres de la jeunesse triomphante niçoise - particulièrement remarquable au sein du plus vieil effectif type du championnat (près de 28 ans en moyenne) - Ederson n'est pas en reste. Sa complémentarité avec les Balmont, Hellebuyck et Echouafni fait des merveilles, si bien que l'on oublie aisément que la perle brésilienne n'a que 21 ans.

Reste à espérer que le Gym ne pâtira pas trop à la reprise des absences conjuguées d'Abardonado, transféré à Nuremberg, de Kanté et d'Apam, deux titulaires issus de son "back four" en partance pour la CAN dans les prochains jours. Afin de pallier ces manques en perspective et alors qu'Allaedine Yahia, dernier transfuge en date du côté de Nice, prendra également part à la compétition avec la Tunisie, le président Cohen a d'ores et déjà confessé que Nice s'apprêtait à accueillir un nouveau défenseur d'expérience. Ça tombe bien, la Côte d'Azur a soigné son attractivité ces douze derniers mois.