Nice ne renonce jamais
LES
IMAGES TÉLÉVISÉES se révèlent parfois cruelles. En attendant le coup d’envoi de
cette partie, Élie Baup a regardé, sur un des deux écrans du Stadium, Emana
inscrire le troisième but du Cameroun devant la Zambie (5-1). Encore privé de
sept autres de ses joueurs cadres, l’entraîneur du TFC a ensuite pu glisser
seulement dix-sept joueurs valides sur la feuille de match de ce choc des
extrêmes. Toulouse se trouvait premier non relégable au coup d’envoi tandis que
Nice pointait au pied du podium.
C’est dire si ce match se voulait surtout celui du monde à l’envers. Pour un
peu, on en aurait presque oublié que le TFC avait clos le précédent exercice sur
une inespérée troisième place et que Nice se trouvait relégable, il y a un an et
deux jours de cela. Faute de moyens (16e budget de L 1), l’OGCN était encore
parti pour jouer sa peau au plus haut niveau, cette saison. Mais c’est bien
connu : la vérité d’un mois de mai n’est pas celle de janvier. Cette rencontre
l’a confirmé. Nice n’a pourtant pas livré un grand match. « Il é t a i t même
mauvais dans l’ensemble », juge son entraîneur. L’OGCN a même failli se battre
tout seul.
Il y eut tout d’abord cette sortie ratée de Lloris sur corner. Elle permit à
Arribagé d’ouvrir le score, un peu malgré lui et sur une reprise kung-fu. « Mon
but n’est pas vraiment un geste d’attaquant » , reconnaît le capitaine du TFC.
Lloris offrit ensuite la balle du 2-0 à Gignac (57e). Qui la loupa. Puis,
Modeste rata celle de l’égalisation (60e).
Antonetti : « Nice n’est pas un bon quatrième »
L’OGCN, qui avait entre temps vu la tête de Laslandes rebondir sur la barre
(39e), partait donc pour subir son premier revers en L 1 depuis le 6 octobre
(0-2, au Mans), quand Ederson égalisa de la tête sur le fil et sur corner. « On
est trop fébriles sur coups de pied arrêtés » , peste Arrache. « On a réussi à
inverser le scénario de l’aller (1-1), se réjouit de son côté Balmont. On le
mérite. » À en croire leur entraîneur, les Aiglons ne méritent pas en revanche
leur classement. « Nice n’est pas un bon quatrième », assène Antonetti. Au
regard de sa prestation d’hier, sans doute. Les Niçois perdirent trop de ballons
au milieu et ratèrent leur première période. Mais ils enchaînaient leur
troisième match (dont deux déplacements) en six jours avec la même équipe.
L’absence de cinq joueurs partis à la CAN et celle de Hognon (opéré à un genou)
n’ont pas permis à Antonetti de s’adonner au turn-over. Mais ils surent
égaliser. « Cela montre la confiance qui règne dans cette équipe, observe Yahia.
Elle est due à la qualité et à l’état d’esprit de joueurs comme Laslandes qui, à
trente-six ans, ne lâche pas l’affaire ou à Letizi qui, s’il ne joue pas
beaucoup, a toujours le mot juste. »
A l’arrivée, le compte est bon : Nice porte sa série d’invincibilité en
Championnat à treize matches (cinq victoires et huit nuls). « En plus d’avoir
engrangé huit points sur douze en 2008, on en prend un sur tous nos
poursuivants, ce soir (hier), calcule Balmont. Quatrième, ça fait tout de même
rêver. » Et dix-septième, ça fait cauchemarder plus d’un Toulousain. Incapable
de l’emporter depuis six parties (trois revers et autant de nuls), le TFC reste
juste au-dessus de la ligne de flottaison. « On n’a pas le choix. Il faut vite
relever la tête » , résume Arrache. C’est vite dit.
Les joueurs
L’HOMME CLÉ
: EDERSON (Nice), 6,5
En égalisant de la tête à la dernière minute, le Brésilien, oublié par la
défense toulousaine sur cette action, a permis à son équipe de poursuivre sa
série d’invincibilité sur le fil. Mais il a aussi apporté sa science du jeu tout
au long de cette partie, d’abord en tant que milieu gauche excentré en première
période, puis comme axial gauche en seconde après la sortie d’Échouafni. On
comprend mieux dès lors pourquoi Lyon veut absolument le recruter.
TOULOUSE
DOUCHEZ (5,5) : sauvé par sa transversale (39e). Guère en danger par ailleurs
jusqu’au but d’Ederson.
EBONDO (5) : un match sérieux malgré quelques maladresses.
ARRIBAGÉ (6) : il a marqué de façon acrobatique son premier but de la saison.
CETTO (6): des interventions tranchantes et une autorité naturelle.
ILUNGA (5) : quelques montées en première période. Plus prudent ensuite.
DIEUZE (5) : sobre.
Mou. SISSOKO (6) : parfois brouillon, mais une grosse activité et beaucoup de
percussion.
PAULO CÉSAR (5,5) : d’abord imprécis, il a retrouvé ensuite sa qualité de passe,
à l’image du corner qui amène le but d’Arribagé.
ARRACHE (4,5): très entreprenant, mais la finition est à revoir.
ELMANDER (6): une tête (72e) et une frappe (88e) repoussée par Lloris. Un gros
travail au service de l’équipe.
GIGNAC (6) : pour sa première titularisation depuis le 29 novembre à Zurich en
Coupe de l’UEFA (0-2), il a énormément pesé mais aussi raté une occasion en or
(57e). Remplacé par SIRIEIX (82e).
NICE
LLORIS (4) : sa sortie ratée a conduit à l’ouverture du score. Une autre faute
de main a failli offrir un deuxième but à Gignac (57e). Mais il s’est interposé
devant Elmander (72e et 88e).
JEUNECHAMP (4,5) : le danger est venu de son côté en première période, moins en
seconde.
Al. YAHIA (5) : Arribagé a échappé à son marquage sur le but.
CID (5) : vigilant dans les duels, moins dans sa relance. Parfois fébrile.
ROOL (6) : du jus, de petites erreurs techniques et un bon match.
BALMONT (6,5) : a relancé le jeu de son équipe avec hargne. Omniprésent.
ÉCHOUAFNI (5) : a semblé jouer à l’économie. Puis, touché à un mollet, il a été
remplacé à la pause par MODESTE (6), entré milieu droit. S’il a raté
l’égalisation (60e), il a de l’avenir.
HELLEBUYCK (5,5) : parfois brouillon, il a repris le poste d’Echouafni à la
reprise et tiré le corner de l’égalisation.
BAMOGO (5) : à droite ou à gauche, il a tenté de jouer en percussion.
EDERSON (6,5) : (voir ci-dessus.)
LASLANDES (6) : s’il n’a plus ses jambes de vingt ans, il a gardé toute sa tête.
Sa reprise sur la barre en témoigne (39e).